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“Mettre fin à la violence contre les femmes�
Entretien avec Me Lakhdari, président de la section Algérienne d’Amnesty international
Publié dans Liberté le 09 - 03 - 2004

Maître Lakhdari nous parle du dernier rapport d’AI sur l’Algérie, des disparus, de l’affaire du Matin et de la violence contre les femmes.
Liberté : L’année dernière, Amnesty a publié un rapport accablant sur l’Algérie. La position d’Amnesty a-t-elle évolué depuis vis-à -vis de l’Algérie ? Et quelle a été la réaction des autorités algériennes après la publication de ce document ?
Maître Lakhdari : Amnesty, et c’est une règle, ne prend pas de position. Mais au nombre de ses rapports et de ses communiqués de presse qu’elle fait concernant certains pays, selon leur situation politique et économique, elle relève et dénonce les exactions. Pour le cas algérien, Amnesty n’a pas changé de position et continuera à dénoncer les exactions encore commises, même s’il ne s’agit que d’une seule. Après la publication de ce rapport, il n’y a eu aucune réaction directe de la part des autorités algériennes. De manière indirecte si. Mais il ne faut pas oublier que l’Algérie est toujours sous l’état d’urgence, et cela réduit sensiblement les libertés en général. Il arrive souvent donc que des demandes, adressées à la wilaya, pour tenir des manifestations publiques, comme le stipule la loi sur les associations qui nous régissent aussi, restent lettres mortes ou arrivent tardivement. On nous refuse aussi la réservation des salles de conférences pour des raisons inexpliquées. Mais pas plus que cela.
Mais alors, quel commentaire faites-vous sur la situation des droits de l’Homme sous le mandat de Bouteflika ?
D’abord, il y a le rapport annuel de 2003 qui, normalement, répond largement à votre question. Je peux rajouter, en revanche, que la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée, et ça personne ne peut le nier. Le Président a aussi ouvert les portes aux ONG et cela a permis le retour d’Amnesty et ça aussi est un fait indéniable. Cela ne veut pas dire, cependant, que tout va bien en Algérie. Il y a le dossier des disparus qui fera toujours tache d’huile. À ce jour, des personnes souffrent et il n’existe pas de solutions politiques ou civiles réelles.
Le Président a, en septembre dernier, installé le mécanisme ad hoc en charge de ce dossier. N’est-ce pas là une des revendications d’Amnesty pour laquelle elle fait signer des pétitions à travers plusieurs pays du monde ?Oui, en effet. Mais au lendemain de l’installation de cette commission, Amnesty a réagi à travers un écrit émettant des réserves, non pas sur la création de cette instance, dont elle a salué l’existence, mais sur des fonctionnalités techniques. Autrement dit, la manière de travailler.
Mais, en définitive, on se donne du temps et on verra. Tout ce que je peux dire c’est que le dossier n’est pas clos et qu’il faut continuer à chercher les moyens pour régler ce dossier de l’impunité.
Et quel est donc votre avis sur la loi sur la concorde civile ?
Amnesty n’est pas contre la loi en elle-même. Bien au contraire, nous trouvons que c’est une bonne solution du point de vue politique, mais nous avons émis des réserves concernant certaines dispositions de cette loi qui, dans son cadre, a amnistié par exemple certains crimes et cela a mené tout vers l’impunité, à son tour. Il ne faut jamais perdre de vue ce côté, car ce chapitre fera toujours surface et certainement pas de manière agréable, s’il est fermé de manière brutale.
Avez-vous eu des contacts avec le mécanisme ad hoc sur les disparus, installée par le président Bouteflika ?
Nous faisons un travail de collaboration avec la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’Homme présidée par Ksentini. Mais avec le mécanisme ad hoc chargé de la question des disparus, la section d’Algérie ne peut pas avoir de contacts et donc n’en a pas. En revanche, le secrétariat international de l’organisation a, en effet, pris attache avec cette instance. Et je m’arrête là , je ne peux pas en dire plus…
De quoi s’occupe donc la section Algérie ?
Il faut d’abord connaître le fonctionnement de l’organisation. Le secrétariat international prépare le document de recherche et l’envoie à toutes les sections qui mènent un travail d’action. Et toutes les sections agissent sur le pays, sauf la section du pays en lui-même par souci d’impartialité.
Pour les deux années écoulées par exemple, nous avons mené une grande campagne sur la fédération de Russie avec des envois quasi quotidiens à l’ambassade de Russie établie en Algérie. Nous avons également soutenu, à titre d’exemple, un prisonnier syrien, détenu pendant vingt ans et libéré par Bachar El-Assad, il y a à peine un an.
En tant que section d’Algérie et comme toutes nos homologues à travers le monde, nous intervenons dans quatre domaines qui sont les suivants : la sensibilisation et l’éducation sur tout ce qui concerne les droits de l’Homme, les réfugiés et la peine de mort. Et depuis 2001, l’organisation a élargi son champ d’intervention et ajoute à sa liste, en plus des droits de l’Homme, les droits économiques et socioculturels. Par ailleurs, elle déroge à la règle du pays et permet désormais à la section d’un pays de travailler sur le pays lui-même, mais seulement à travers des projets spécifiques soumis au comité exécutif international, qui est l’instance souveraine du mouvement, puis avalisés par le conseil international qui n’est autre que l’assemblée générale. Jusqu’à présent, et ce depuis 2001 seulement, quatre ou cinq pays réussissent à le faire, tels que les États-Unis, l’Inde, Israël, le Canada et le Brésil.
Qu’en est-il de la question de l’heure qui préoccupe l’Algérie, celle de l’élection présidentielle prévue pour le 8 avril prochain ?Pas d’avis en fait et je m’explique. Amnesty ne peut pas se prononcer sur l’élection avant son déroulement. Mais dans le rapport annuel, elle rendra compte en mentionnant comment se sont passées les choses, avec son commentaire propre, basé sur des faits relevés.
Doit-on comprendre qu’Amnesty fera partie des observateurs internationaux qui pourraient venir lors de cette échéance ?
Évidemment non. Amnesty ne peut pas en faire partie. Cependant, cela ne signifie pas, cependant, qu’elle ne le fera pas.
Comment alors ?
Nous avons nos propres méthodes, celles-là mêmes que nous avons l’habitude d’utiliser, et nul ne peut ignorer combien les rapports d’Amnesty sont reconnus pour leur sérieux et leur fondement.
Amnesty se sent-elle concernée par la privation de la liberté d’expression ?
Sans nul doute. Elle milite d’ailleurs activement contre cette forme de censure. Elle considère la liberté d’expression comme étant l’un des points substantiels de la déclaration universelle des droits de l’Homme.
Comment expliquez-vous cette absence de réaction vis-à -vis de la dernière tentative de muselage orchestrée contre le journal Le Matin ?
En tant que section Algérie, cela dépasse complètement ses compétences. Mais du point de vue “amnestien�, si je puis dire, je dois insister, au risque de me répéter, que cette organisation internationale ne prend pas de décision mais dénonce des exactions.
Dans le cas du Matin, posons-nous la question en toute bonne foi. Est-ce qu’il y a eu vraiment violation des droits de l’Homme exercée envers Le Matin lorsqu’on procède à une saisie du point de vue judiciaire ? Je pose la question et je réponds aussi en étant tout à fait à l’aise en ma qualité d’avocat.
L’administration des impôts, tout comme celle des douanes, comme le stipulent les textes, a le privilège de saisie systématique sans ordonnance judiciaire.
Des actions en perspective ?
Amnesty lance une opération d’envergure sur deux ans sur laquelle doivent travailler toutes les sections. Il s’agit de mettre fin à la violence contre les femmes, ce que nous considérons comme une plaie universelle et une terrible atteinte aux droits humains. Amnesty s’est penchée sur ce thème depuis 1995 avec sa participation au forum de Pékin ainsi que de nombreuses autres ONG.
Et depuis, Amnesty a relevé que dans toutes les exactions commises on retrouve toujours les femmes. Le constat est accablant et je peux vous dire que la situation est sensiblement préoccupante et l’Algérie n’est pas en reste. Je vous donne rendez-vous demain pour une conférence de presse consacrée à ce sujet.
N. S.


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