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Les anges meurent de nos blessures, de Khadra
Un grand roman d'amour et de mort
Publié dans Liberté le 21 - 09 - 2013

Les anges meurent de nos blessures. Khadra a toujours eu le génie des titres : Ce que le jour doit à la nuit, Les hirondelles de Kaboul qui sent bon le printemps dans un pays dévasté, L'Olympe des infortunes. Qu'on se mette d'accord tout de suite : Les anges meurent de nos blessures n'est pas une figure de style à effet marketing.
Il reflète très bien l'histoire dramatique dans laquelle le lecteur entre comme dans une seconde vie. Et ce bonheur ne nous est donné que par des romans, rares, où on se sent dépossédé de soi pour entrer dans l'autre. On était fonctionnaire, étudiant, ménagère, on s'ennuyait à en mourir, nous voilà, par la grâce de Turambo, transporté dans une vie où chaque seconde est vécue avec intensité.
Mais d'abord un mot sur l'histoire qui commence comme un coup de poing : "Je m'appelle Turambo et, à l'aube, on viendra me chercher", pour une partie de plaisir ? Non. Pour lui couper la tête. Dès le départ, l'intensité dramatique, sans laquelle un roman d'amour et de mort est mièvre, est là. Turambo, c'est le nom de notre héros, mais c'est aussi celui de son village qu'un glissement de terrain a englouti. Nous sommes dans l'Algérie coloniale et Turambo est pauvre comme job ou plutôt comme un bougnoule. Mais Dieu dans sa miséricorde lui a donné un cadeau royal : un poing gauche à faire pâlir de jalousie Tyson lui-même ou, pour rester dans le contexte, Omar Kouidri lui-même, trois fois champion de France dans les années Turambo.
Cœur de lion, cœur de chocolat, Turambo ne craint personne sur le ring, mais fond devant les femmes. Il est du genre "Je t'aime, je t'épouse". Mais ni Aïda, la péripatéticienne qui lui brise le cœur, ni Irène, la fière cavalière qui le bronze ne veulent de lui comme époux. Ces amazones sont trop libres pour un boxeur qui joue sa vie à chaque combat. Cette terreur des rings a le cœur terrorisé par les femmes. Oui, c'est vrai, les boxeurs ont des cœurs d'artichaut. Si Turambo a choisi la boxe, c'est parce qu'il n'avait pas le choix. En ces années de braise, le noble art était perçu comme un moyen de promotion sociale. Et grâce à la force de ses poings, le tendre Turambo s'éleva très haut avant de chuter très bas. Car voilà, si Dieu lui a donné la foudre dans ses poings, il ne lui a pas donné l'instinct de mort qui sépare les bons boxeurs des grands boxeurs. Au vrai, disons-le : Turambo ressemble comme un frère jumeau à Khadra. Il a la même candeur, la même simplicité, le même amour de l'humain et cette sensibilité à fleur de peau qui marque la frontière entre l'homme de cœur et l'homme d'argent. Y. K. avoue volontiers que de tous ses personnages, Turambo est celui qui lui ressemble le plus.
L'un a le punch des poings, l'autre a celui des mots. Dans ce roman qui se lit d'une traite, il y a un vrai bonheur d'écriture avec un foisonnement de trouvailles et de métaphores qui feront le bonheur des lecteurs. Chant d'amour, chant de mort, ce roman est appelé à rester.
Hamid Grine
Les anges meurent de nos blessures, 403 pages, Julliard, bientôt en Algérie chez Casbah Editions.
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