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Une «trêve» cinématographique pour L'écrivain à succès
Yasmina Khadra intervient à l'IDRH d'Oran
Publié dans El Watan le 05 - 08 - 2013

Yasmina Khadra va arrêter, momentanément, la littérature pour se consacrer au cinéma, c'est-à-dire à l'écriture de scénarios.
Un choix qu'il a expliqué lundi soir lors de son intervention à l'IDRH à Oran. «Je vais me consacrer un peu plus au cinéma, car la première expérience avec Rachid Bouchareb a été payante», a-t-il indiqué, estimant que le réalisateur algérien a eu beaucoup d'audace en voulant s'attaquer à des dinosaures du cinéma hollywoodien : Forest Witheker (Bill's law, remake d'un film franco-italien de Jose Giovanni), Zoe Saldana. «C'est fantastique !», s'est-il exclamé tout en émettant le souhait de participer à l'aventure d'un cinéaste dont il pense qu'il va finir par s'imposer dans le monde.
«Je veux finir avec la littérature pendant quelque temps et me consacrer exclusivement au cinéma, un projet pour les Américains, pour prouver que le talent algérien est capable de tutoyer les stars», ajoute-t-il en précisant en outre que ses fonctions à la tête du Centre culturel algérien à Paris, la capitale bouillonnante de la culture, ne sont pas de tout repos. Yasmina Khadra a néanmoins des commandes littéraires à honorer, mais cette trêve est, en plus de ne pas pouvoir courir plusieurs lièvres à la fois, perçue comme un test pour voir s'il peut réussir ailleurs. Son idée est que la meilleure façon d'aider un réalisateur algérien qui aspire à s'installer aux Etats-Unis, dans le cinéma américain, c'est d'abord de lui offrir des scénarios exceptionnels. «Parce qu'on est, dit-il, en train de s'attaquer à des monstres du cinéma, on ne peut pas faire n'importe quoi et il faut vraiment trouver quelque chose qui soit capable de susciter beaucoup d'intérêt et de reconnaissance pour un réalisateur.»
Cet intermède du 7e art mis à part, les discussions avec un public venu nombreux pour l'accueillir, ont tourné autour de son expérience littéraire. Il a d'abord annoncé la sortie pour le 22 août prochain d'un roman intitulé Les anges meurent de nos blessures. Une histoire située dans l'Oran des années 20 et 30. Le livre est compartimenté en trois parties avec, à chaque fois, un titre évoquant le nom d'une femme et l'auteur s'en explique : «On me reproche de minimiser un peu le rôle des femmes dans mes livres. Cette fois-ci j'ai voulu me consacrer entièrement à elles à travers le parcours d'un boxeur algérien qui, sachant qu'à l'époque la seule façon de s'affirmer c'était le ring, lui a choisi cette arène pour autre chose. Parce que, pour lui, c'était le meilleur endroit pour s'auto flageller...»
Un autre roman prévu pour l'an prochain est déjà dans les tiroirs, mais aucune indication n'a été donnée à son sujet. Quoi qu'il en soit, en comptant également Ce que le jour doit à la nuit, Yasmina Khadra marque un retour vers les préoccupations propres à son pays. Il est revenu sur l'Algérie d'avant 1954 qu'il a essayé de raconter dans sa pluralité, c'est-à-dire en évitant le confinement qui a caractérisé les récits liés à cette période de part et d'autre de la Méditerranée. Auparavant et toujours sous le pseudonyme Yasmina Khadra, cinq ouvrages ont été consacrés à l'Algérie : Morituri, Double blanc et l'Automne des chimères, puis les deux autres titres qui ont suivi le succès de cette «trilogie algéroise», A quoi rêvent les loups et Les agneaux du seigneur.
Entre les deux, l'auteur s'est consacré à d'autres lieux, la Palestine, l'Afghanistan, etc. «Je voulais tester si j'étais un écrivain véritable ou juste un témoin et c'est pour cela que je suis allé conquérir d'autres espaces», indique-t-il en se félicitant du fait que L'attentat, un traitement «assez intelligent de la cause palestinienne qui évite le manichéisme» soit toujours d'actualité avec 60 000 à 70 000 ventes chaque année en France où il compte, en tout, 4 millions de lecteurs sur les 7 enregistrés dans le monde. Yasmina Khadra revient sur les débuts qui ont fait sa renommée. «C'est Morituri qui m'a fait découvrir au bout de 9 livres édités auparavant en Algérie et, malheureusement, c'était grâce à ce qui s'est passé en Algérie (les années du terrorisme, ndlr).»
A cette époque, tout le monde s'est intéressé à ce tsunami terrifiant qui a failli submerger le pays. Tous les écrivains étaient lus et c'est ainsi que j'ai été découvert grâce ou à cause de cette tragédie mais en même temps j'ai essayé de saisir cette opportunité pour essayer d'avancer dans la littérature.» Au sujet de la prétendue controverse qui entoure sa carrière, il pense que c'est le succès qui a suscité des jalousies pour expliquer les attaques dont il a fait l'objet. Ce qui le désole c'est que les invectives viennent de la part de ses concitoyens qui, parfois, usent de terminologies dont ils ne comprennent même pas le sens, telle l'accusation lié au «parisianisme», un club, dit-il, fermé à l'égard des Français eux-mêmes.
Son souhait est de voir se construire d'abord une littérature algérienne afin d'asseoir une place dans le monde et ce n'est qu'à partir de ce moment qu'on pourrait s'autoriser des rivalités. «Il y a, estime-t-il, une hiérarchie dans la littérature et ce n'est pas parce qu'on écrit des livres qu'on est sur un même pied d'égalité. Il y a des écrivains extraordinaires et des écrivains ordinaires et un écrivain ordinaire ne peut pas contester ce qui fait le talent extraordinaire de l'autre.» Il tempère en considérant que les gens qui ont essayé de le «descendre» sont une minorité microscopique, quelques journalistes et quelques écrivains.
Lui veut plutôt que les Algériens s'éveillent à la possibilité d'émerveiller le monde, de prouver que nous ne sommes pas seulement une nation de violence, mais surtout de générosité, de créativité, de talent et de génie. Il évoque toujours ses rencontres avec ses compatriotes anonymes qui font de belles choses à l'étranger à l'instar du cas cité de cet Algérien de seulement 39 ans vivant à San Francisco et qui représente la cheville ouvrière de la firme Google. Les exemples sont nombreux mais, parlant de cette propension à la critique infondée et inutile ainsi qu'à la nécessité de «s'éveiller à cette chose ridicule qui est le déni de soi», il dira : «L'un de mes plus grands chagrins a été Mohamed Arkoun. C'est une lumière qui passe une fois tout les 3 à 4 siècles dans l'histoire d'une nation. Qu'a-t-on fait de ce bonhomme ? Rien ! Alors qu'il aurait pu construire des générations et des générations, C'est cela qui me désole.»


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