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Stratégie industrielle
Une fenêtre d'opportunité exceptionnelle pour réussir notre décollage industriel
Publié dans Liberté le 17 - 10 - 2013

Contrairement à beaucoup d'idées reçues, une conjoncture exceptionnellement favorable s'offre à l'Algérie pour amorcer la diversification de son économie. Pour pouvoir exploiter cette fenêtre d'opportunité, des mesures simples et ne coûtant quasiment rien à l'Etat sont à la portée du gouvernement.
Trois mesures auront un impact fort sur la relance économique et le front de l'emploi : a)libérer l'acte d'investir ; b)décider d'un mécanisme d'incitation à la création d'emplois durables ; c)contractualiser les objectifs stratégiques industriels.
Libérer l'acte d'investir
Il s'agit là d'une mesure-phare. Aujourd'hui, l'acte d'investir, au demeurant garanti par la Constitution, se trouve largement contraint par l'Administration. En pratique, c'est le Conseil national de l'investissement (CNI) qui décide d'autoriser ou de refuser tel ou tel investissement qui dépasse les 1,5 milliard de DA. (1) C'est là une limite qui pose deux problèmes. D'une part, elle constitue une restriction de la prise de risque entrepreneurial, une dimension essentielle au développement économique. D'autre part, elle écarte d'emblée les investissements structurants, capables d'être les locomotives de l'économie nationale car leur montant est souvent supérieur à 500 millions de dollars US, soit environ 40 milliards de DA. De ce fait, plusieurs projets valides et réellement structurants proposés par des investisseurs privés ne passent pas l'étape du CNI, pour des raisons pas toujours claires, ou ne sont même pas inscrits aux réunions du CNI par le ministère en charge de l'investissement. Or, jamais dans l'histoire de l'Algérie, l'acte d'investir n'a été aussi porteur de progrès social et d'essor économique. En voilà les principales raisons : L'Algérie dispose aujourd'hui d'atouts compétitifs réels et importants dans la production industrielle : coût de la main-d'œuvre bas, faible coût de l'énergie, proximité du grand marché européen, population jeune, capable d'être professionnalisée rapidement, un marché local largement demandeur, un tissu industriel très peu dense, laissant la place à beaucoup d'initiatives entrepreneuriales, des liquidités importantes auprès des banques locales pour financer l'investissement productif, la présence d'entrepreneurs locaux qui ont fait leurs preuves dans le management de grands projets industriels avec des succès parfois spectaculaires. En mobilisant ces avantages, l'Algérie pourra rapidement amorcer la diversification de son économie et prendre pied sur les marchés d'exportation. Pour cela, il faudra opter pour des tailles industrielles mondiales et des technologies modernes. Investir aujourd'hui selon ce modèle est d'autant plus avantageux que les pays développés, aujourd'hui frappés par la crise, ne sont pas capables de renouveler aussi vite leur outil industriel. De ce fait, dans beaucoup de filières industrielles, l'Algérie pourra rapidement se créer des avantages concurrentiels solides et se positionner solidement sur les marchés internationaux. Comme les investissements correspondants seront pour la plupart nécessairement lourds (plus de 1 milliard de $ en moyenne), l'adoption de ce modèle devra nécessairement passer par l'abolition du plafond imposé par le CNI. (2) Il faut préciser que les avantages comparatifs dont dispose aujourd'hui l'Algérie vont s'amenuiser quand les pays développés seront sortis de la crise économique et commenceront à renouveler leur outil industriel et à adapter leurs stratégies industrielles. (3) L'Algérie bénéficie donc aujourd'hui d'une réelle fenêtre d'opportunité qu'elle n'a pas intérêt à rater !
Il faut préciser par ailleurs que la mise en œuvre de cette mesure ne suppose pas automatiquement la disparition du CNI. Cette instance pourra être conservée pour examiner les projets pour lesquels leurs promoteurs souhaitent bénéficier d'avantages supplémentaires, en sus du régime général de soutien à l'investissement (régime de la convention).
Décider d'un mécanisme d'incitation à la création d'emplois durables
La libération de l'acte d'investir se traduira automatiquement par le lancement immédiat de plusieurs projets structurants qui seront créateurs à court terme de plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs. Selon les observateurs les plus avisés, l'abrogation du plafond de passage au CNI pourra libérer plusieurs projets majeurs et créer plus de 400 000 emplois directs d'ici moins de cinq années. Et cela, sans compter la création d'emplois indirects, notamment dans les services à l'industrie. Cette avancée sur le front de la création d'emplois constitue une réponse solide et crédible au dramatique problème du chômage des jeunes et des diplômés. Au-delà des effets de la libération de la dynamique entrepreneuriale, il est judicieux d'accompagner la création d'emplois par des encouragements supplémentaires. Sous forme d'un "pacte pour l'emploi", on peut envisager des incitations fiscales spécifiques et réellement motivantes, destinées à récompenser toute création d'emploi durable. Cet encouragement aura l'avantage supplémentaire de réorienter les investisseurs vers les activités productives et moins vers les activités de négoce où l'emploi précaire est souvent la règle.
Contractualiser la mise en œuvre de la stratégie industrielle
Dans la conjoncture particulière où se trouve le pays, la stratégie industrielle gagnante pour l'Algérie peut être aisément formulée. Il s'agit d'identifier les filières industrielles les plus porteuses pour notre pays ; c'est-à-dire, les filières où l'Algérie dispose d'avantages comparatifs indéniables. Ces filières sont connues au regard des atouts compétitifs qu'offre aujourd'hui l'Algérie : industrie lourde (sidérurgie, aluminerie, cimenteries...) ; industrie manufacturières à fort contenu de main-d'œuvre (électroménager, transformation des métaux, confection, etc.) ; pétrochimie ; pharmacie ; engrais ; industrie agro-alimentaire... Dans l'ensemble de ces filières, l'Algérie pourra assez rapidement devenir un acteur important dans l'économie régionale, voire mondiale. Et pouvoir entamer une diversification durable de son économie tout en répondant à l'autre défi majeur de l'Algérie : la réduction des importations à travers la couverture du marché local et le développement des exportations. C'est, du reste, la seule façon viable de réduire la facture de nos importations. La stratégie contractuelle consisterait à identifier dans chacune de ces filières des investisseurs/entreprises, publics et privés, capables, seuls ou avec des partenaires extérieurs, d'engager des projets industriels valides ; c'est-à-dire, des projets de taille mondiale, utilisant des technologies évoluées et tournés principalement vers l'exportation. Avec ces investisseurs/entreprises, l'Etat, au plus haut niveau, passerait des contrats de performance avec des indicateurs précis et datés : volume des exportations, création d'emplois, etc. En contrepartie, l'Etat leur accorderait des facilités particulières : assiettes foncières, infrastructures environnantes, etc.
Ces mesures contribueront à installer une relation de confiance indispensable entre les pouvoirs publics et les acteurs de l'économie nationale
Le message véhiculé par ces mesures sera perçu comme une marque de confiance que les pouvoirs publics accordent au génie et à l'esprit d'initiative des Algériens pour faire face eux-mêmes aux défis majeurs de la nation. Ce faisant, le Gouvernement est dans son rôle le plus noble et le plus efficace : accompagner la mobilisation des Algériens par des politiques de soutien ciblées et contractuelles. Du reste, d'autres mesures d'accompagnement pourraient être décidées pour conforter la stratégie de décollage industriel. Car c'est là qu'est la vraie valeur ajoutée des pouvoirs publics en matière de développement économique : mettre en place les conditions les plus favorables pour la création de richesse.
La 15eTripartite qui vient de se tenir s'est conclue par des déclarations d'intention. Une façon de concrétiser ces intentions serait de convoquer dans les plus brefs délais une prochaine Tripartite, ou tout autre cadre de concertation, et inscrire à son agenda le débat sur la façon d'exploiter au mieux la fenêtre d'opportunité ouverte pour notre pays. Car c'est là la manière la plus efficace et la plus immédiate de mettre l'Algérie sur le chemin de la concrétisation de son ambition industrielle.Une chance historique s'offre ainsi à notre économie, il faut la saisir vite car elle ne se renouvellera pas !
S. S.
(*) Consultant en management
(1) Avant la loi de finances pour 2013, le plafond qui n'était que de 500 millions a été relevé à 1,5 milliards de DA.
(2) La loi de finances 2014 prévoirait la levée de l'obligation de passage au CNI pour les investisseurs étrangers. Son maintien pour les investisseurs algériens serait totalement incompréhensible et constituerait une extravagance, autant injuste que spécieuse.
(3)Les nouvelles formes de division internationale du travail productif (DITP), fondées principalement sur la fragmentation de la chaîne de valeur, vont bientôt ériger de nouvelles barrières à l'industrialisation des pays émergents si ces derniers n'engagent pas immédiatement les transformations nécessaires dans leurs stratégies industrielles pour s'insérer plus intelligemment dans la globalisation de l'économie.
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