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Il est l'un des précurseurs de l'idée d'indépendance de l'Algérie
Amar Imache, le père fondateur de l'étoile nord-africaine
Publié dans Liberté le 29 - 10 - 2013

Cette contribution se veut un rappel de quelques dates phares qui ont jalonné son combat mené avec les ouvriers algériens en France pour l'enracinement de l'idée de l'émancipation politique de l'Algérie par rapport à la France coloniale.
à la veille de la Première Guerre mondiale, Amar Imache, âgé d'un peu plus de 18 ans, émigre en France. C'est là qu'il mènera le combat pour l'Indépendance de l'Algérie. Un combat qui s'étalera sur plus de trois décennies jusqu'en 1947, date de son retour en Algérie. Durant les années 1920, l'essentiel de son temps est entièrement consacré à un travail de conscientisation et de mobilisation des ouvriers algériens. L'aboutissement est un immense succès : près de 100 000 ouvriers algériens se rassemblent à Paris le 7 décembre 1924 et créent la première organisation sociopolitique dénommée le Cona : Congrès des ouvriers nord-africains. En 1926, ce congrès se transforme en parti politique : l'étoile nord-africaine qui revendique l'Indépendance de l'Algérie. L'approche des festivités du centenaire de la colonisation renforce la détermination des Algériens à soutenir le combat de l'ENA en organisant des rassemblements et des manifestations un peu partout en France. La riposte des autorités françaises est brutale : l'étoile nord-africaine, créée en juin 1926, est dissoute en novembre 1929. Les autorités fêtent dans un enthousiasme délirant le triomphe de la colonisation et "la soumission définitive des indigènes". Seule parmi les organisations, personnalités ou groupements politiques algériens, la voix de l'étoile nord-africaine, depuis Paris, tente de franchir la Méditerranée.
Elle conteste la légitimité du droit d'occupation de la France et clame la volonté de ses militants de lutter pour l'Indépendance.
Quant à la Voix des humbles, le journal des instituteurs dont le titre se suffit comme programme, elle sollicite moins d'injustice et l'assimilation (...). Les représentants algériens de la "nahda" (renaissance islamique) s'avèrent d'une prudence notoire et leurs écrits développent, sur le plan politique, une théorie ambiguë. "Nous sommes une entité musulmane algérienne faisant partie du domaine colonial français (...)".
(...) Benbadis constate que "le peuple algérien est un peuple faible et insuffisamment évolué. Il éprouve la nécessité vitale d'être sous l'aile protectrice d'une nation juste, forte et civilisée. De telles qualités, il les trouve en la France". (...) De leur côté, "les élus musulmans" loyalistes réclament "respectueusement", "dans le cadre des lois françaises" et dans "l'intérêt de la patrie commune, la France", l'atténuation de certaines mesures frappant l'indigène (...). Faut-il rappeler les démonstrations de loyalisme que l'administration fit faire à ses serviteurs indigènes qui, lors de l'inauguration du monument du centenaire à Sidi-Ferruch, sont venus s'agenouiller devant leurs maîtres pour les remercier d'en avoir fait leurs valets ? (...) Quant au Bachagha, porte-parole des grandes familles et représentant des élus (...) aux délégations financières, il se pâme : "Honneur et gloire à toi ô ! France bien aimée ! Honneur et gloire à toi, la plus jolie des nations. Tu vins avec le flambeau de la civilisation, éclairer un peuple plongé dans les ténèbres depuis des siècles (...)." Loin de cet amalgame de requêtes respectueuses, de sollicitations timorées de discours laudatifs et de propos serviles, la position tranchée de l'étoile sur l'Indépendance de l'Algérie paraît comme la seule note d'espoir dans l'avenir de grisaille qui se profile à l'horizon de l'émigration. D'ailleurs, la répression n'a pas attendu les fastes du centenaire pour s'abattre sur l'association. Le 29 novembre 1929, un jugement du tribunal de la Seine prononce sa dissolution. Elle se réorganise aussitôt sous la dénomination de : Glorieuse étoile nord-africaine.
La Glorieuse étoile nord-africaine mène, à partir de 1933, une remarquable offensive politique contre le colonialisme français qui veut maintenir les Algériens dans un éternel et infamant statut d'indigènes.
Mais elle doit en même temps se méfier des visées hégémoniques du Parti communiste français qui ne désespère pas de parvenir à contrôler et à canaliser l'émigration algérienne afin de la subordonner à ses fins stratégiques et politiques. Durant la même période, commencent à se manifester concrètement les velléités idéologiques de Chekib Arslan par ses tentatives à réorienter la politique de l'étoile nord-africaine sur la voie de l'idéologie arabo-islamique via les ulémas assimilationnistes.
Tant d'adversités et d'épreuves ne peuvent venir à bout des militants nationalistes de l'ENA, résolument déterminés à approfondir et à réaffirmer la doctrine du parti, à savoir l'Indépendance totale de l'Algérie. Une Algérie puisant ses références à partir des valeurs ancestrales des coutumes et traditions berbères. Ces références explicites à des caractéristiques socioculturelles authentiques, que tente d'intégrer Amar Imache au programme politique du Mouvement national, provoquent, une nouvelle fois, l'inquiétude des autorités coloniales. Mais cela suscite en même temps défiance et suspicion chez ses adversaires politiques lesquels afficheront ouvertement leur opposition à cette voie. La conjoncture historique leur sera favorable : des sanctions, beaucoup plus sévères cette fois-ci, s'abattent sur l'étoile nord-africaine. Elle est dissoute en novembre 1934 et ses principaux dirigeants emprisonnés. Amar Imache et ses compagnons sont condamnés chacun à 6 mois de prison et 2 000 F d'amende. Ils se présentent au tribunal sous l'inculpation d'avoir reconstitué et dirigé une organisation "dissoute" et "incitation de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste". Le journal El-Ouma, dans son édition n°27 de novembre 1934, titre en gras sur sa une : "Une monstrueuse iniquité" et consacre de larges articles à ces arrestations, dont celui-ci : "Le jugement" ? à vrai dire, il est inexistant de la part des juges. Escamotage serait mieux, car ce que nous avons pu dire était presque contre le gré des juges qui ne tenaient pas à connaître notre situation, mais voulaient plutôt "expédier l'affaire". D'ailleurs, le président lui-même a dû déclarer qu'il connait bien la question nord-africaine.(...). Les inculpés (...) se sont présentés non en accusés mais en accusateurs. Tous les regards les suivaient avec une curiosité admirative (...). Quand le président posa la première question, Imache lui fit cette réponse que nous avons plaisir à reproduire : "Nous sommes heureux qu'il nous soit enfin permis, pour la première fois depuis 104 ans, de crier notre souffrance devant la justice et de faire entendre la voix des musulmans nord-africains. Mais le président lui coupe la parole aussitôt. Il en sera d'ailleurs ainsi à chaque intervention de Messali ou Radjef. Mais ce qu'on voulait cacher était dévoilé, malgré tout et largement."
Les trois prisonniers ne seront libérés qu'en mai 1935. Mais au moment où il reprend sa place au sein de la direction de l'étoile, Amar Imache fait face à un bouleversant événement qui le surprend et l'affecte considérablement : l'occupation de l'éthiopie par l'Italie signifie pour lui une avancée et une expansion inquiétantes du colonialisme en Afrique. Il mène une vigoureuse campagne contre cette occupation et déclare, le 22 août 1935 : "Tous les Africains sans distinction de religion doivent manifester contre le fascisme italien. Tous les Africains doivent s'unir pour combattre l'impérialisme en Afrique." Ces déclarations lui valent une nouvelle condamnation.
En septembre 1935 se tient, à Genève, le congrès musulman d'Europe qui réunit les représentants des musulmans du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, d'Asie ainsi que les délégations des communautés musulmanes d'Europe.
Banoune Akli, Beddek Mohammed et Imache Amar forment la délégation de l'étoile nord-africaine à Genève. Messali, lui, s'y trouvait déjà depuis quelques mois. Au cours des séances de travail, qui se sont déroulées du 12 au 17 septembre, Imache intervient à maintes reprises pour apporter, chaque fois, des informations circonstanciées sur la situation des plus déplorables que connaissent les Algériens et les Nord-Africains, tant en Algérie qu'en Europe. Il condamne avec la dernière vigueur la politique du colonialisme français, sans se soucier de la présence de deux de ses observateurs, tout spécialement envoyés, l'un de Paris et l'autre d'Algérie. Traduction du message : une nouvelle menace de dissolution plane sur l'étoile, Amar Imache, lui, court le risque d'une nouvelle arrestation.
Entre novembre 1929 et janvier 1937, l'étoile nord-africaine connaîtra une série de dissolutions/arrestations/reconstitutions sans précédent. En effet, la seconde dissolution survenue en novembre 1934 était précédée en avril 1933 d'une modification de son appellation. L'étoile nord-africaine devient la Glorieuse étoile nord-africaine, mais bien entendu, rien n'est changé à son programme ni à son action. Violente intervention de la justice, en octobre 1934, pour "reconstitution illégale d'association dissoute". Arrestation en novembre de la même année des principaux dirigeants. Leurs condamnations sont prononcées le 24 janvier 1935 par un arrêt de la cour d'appel de Paris. Pas plus que précédemment, ces condamnations ne doivent mettre un terme à l'activité de l'ENA. Afin de donner le change, celle-ci prend soin de modifier son titre en prenant celui de : Union nationale des musulmans nord-africains. Ce changement de nom ne sera que momentané.
Amar Imache et ses compagnons ne tarderont pas à retourner en prison. En effet, immédiatement après leur libération en mai 1935, le gouvernement Laval fait poursuivre l'étoile et l'Union nationale des musulmans nord-africains en dissolution. Le 11 décembre 1935, Si Djilani, Belkacem Radjef et Amar Imache sont de nouveau incarcérés, tandis que Messali Hadj, ayant profité de la première libération, s'était dérobé en se réfugiant à Genève auprès de l'émir Chekib Arslan. Vers la même période, un coup de théâtre se produit. Le jugement de novembre 1929, qui avait prononcé la dissolution de l'étoile nord-africaine, n'avait été suivi d'aucun acte d'exécution. En conséquence, l'existence de l'ENA apparaissait comme légale. Les résultats de cette sentence inattendue ne tardent pas à apparaître. Reprenant sa première appellation, l'ENA se livre à une propagande accrue. Réunions, meetings se multiplient un peu partout à Paris, dans la banlieue ou en province.
Le 17 janvier 1936, l'ENA, soutenue par les militants du mouvement anti-impérialiste, gagne son procès. Mais elle n'a droit qu'à un sursis. Le 26 janvier 1937, le Front populaire, soutenu par le Parti communiste français, prononce la dissolution définitive de l'étoile nord-africaine.
Pourtant l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche en mai 1936 avait suscité un grand espoir chez les militants de l'étoile nord-africaine. Mais les événements qui suivront firent comprendre aux Algériens qu'ils ne devaient compter que sur eux-mêmes.
Cette gauche n'était pas prête à renoncer à la domination française sur le Maghreb et n'entendait pas satisfaire les revendications des organisations nationalistes maghrébines. L'été 1936 marque la fin des dernières illusions que les nationalistes algériens pouvaient avoir vis-à-vis d'une gauche toute aussi attachée que la droite à maintenir "l'ordre colonial".
Le 7 juin 1936, se déroule, à Alger dans la salle Majestic (l'actuelle salle Atlas), le congrès musulman qui réunit les ulémas, le Parti communiste algérien et les élus. (Amar Imache les appelle ironiquement les "Zélus"). Tous acquis au projet Blum-Violette qui préconise l'octroi de la nationalité française avec maintien du statut personnel musulman à quelque 20 ou 25 000 notables indigènes. L'étoile nord-africaine, quoiqu'ayant officieusement participé au congrès musulman, ne put prendre la parole à ce congrès.
Ce projet affecte considérablement Amar Imache qui réagit, d'abord en ironisant : "Vouloir civiliser les indigènes par étapes et par tranches de 20 000." ,Puis, plus vigoureusement il dénonce le projet Blum-Violette selon lequel, pour libérer l'Algérie, il faut d'abord la rattacher à la France et pour être citoyen algérien, il faut d'abord être citoyen français assimilé. Il dénonce cette nouvelle entreprise de division, visant cette fois à séparer le peuple algérien de son élite. Il conclut en rappelant cette vérité historique : "Le premier gouvernement à forme républicaine et démocratique fut institué en Kabylie, pendant qu'en France et ailleurs on ignorait ces mots."
Le 31 juillet 1936, lors d'un meeting organisé sous la présidence d'Amar Imache, à la grande salle du palais de la Mutualité, l'étoile nord-africaine rend publique sa position par rapport à la charte revendicative du congrès musulman.
I. M.
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