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...SOUFFLES...
Adonis, Bourguiba et les islamistes
Publié dans Liberté le 16 - 01 - 2014

Il y a de cela deux ans, peut-être un peu plus, le poète Adonis a fait les unes de toute la presse arabe écrite, radiophonique, visuelle et virtuelle. C'était le début de ce qui a été appelé «le printemps arabe en Syrie» ; le poète très influent Adonis (de son vrai nom Ali Ahmed Saïd Esber) a lancé une expression profonde critiquant "ladite révolution" en disant et sans nuance aucune : je ne marcherai pas dans une "révolution" qui sort des mosquées. Je ne soutiendrai pas une "révolution" qui prend de la mosquée sa base logistique, et par conséquent idéologique. Après cette déclaration inattendue et surprenante, Adonis est devenu le sujet de toutes les accusations, encaissant les attaques de tout camp : les amis, les ennemis, la gauche, la droite libérale, les démocrates, les poètes, les journalistes et les religieux. Adonis, en poète visionnaire, en critique activement engagé dans l'histoire des savoirs, avec un courage intellectuel exemplaire, sans opportunisme aucun, en liberté de pensée, dans cette déclaration, n'a pas caché sa peur vis-à-vis du monstre qui guette son pays, un monstre qui se cache derrière "l'enthousiasme populaire au changement», "la nécessité et l'urgence de la démocratisation". Certes, le changement vers le bien, vers le meilleur était une revendication légitime, légale et générale dans un pays gouverné sans merci, depuis quarante ans, par un régime dictatorial impitoyable et une moukhabarat à l'image du KGB des années staliniennes.
Aujourd'hui, trois ans après le déclenchement de cette machine infernale du sang qui a détruit le pays père du premier alphabet dans l'histoire de l'humanité, on constate de plus en plus que les propos d'Adonis étaient fondés. Que sa peur était justifiée. Que son rejet de "ladite révolution" guidée par les islamistes d'Al-Qaïda, de Nosra, de Daïche, des Frères musulmans et autres appellations, tous se ressemblent avec des éditions différentes, ce rejet de la part du poète était stratégique, civilisationnel et philosophique. L'intuition du poète ne trahit jamais l'histoire, et Adonis en est la preuve. Aujourd'hui, la Syrie se trouve en proie aux islamistes fanatiques, butin partagé entre des créateurs sortants des nuits des ténèbres. Si Adonis avait raison en s'opposant, dès la première heure, aux fanatiques islamistes dans son pays la Syrie, les intellectuels démocrates et laïques en Tunisie, les femmes et les hommes de ce grand-petit pays, et après un pouvoir islamiste qui a gouverné pendant trois ans, et qui a failli balancer la Tunisie dans l'inconnu et dans la culture du sang, ont fait appel à Habib Bourguiba. Cette semaine, les forces tunisiennes laïques, démocrates et modernes ont déterré Bourguiba. Et Bourguiba, longtemps oublié, négligé, attaqué et défini comme source de tous les maux, est de retour cette semaine, à Tunis, au palais de Carthage. Prématurément, il y a de cela un plus de six siècles, Ibn Khaldoun l'enfant de Tunis, a écrit avec une grande originalité intellectuelle : la politique est indépendante de la religion. Cela veut dire en langage contemporain : la séparation de l'Etat et de la religion. Les sauveurs du monde arabe peuvent sortir de leurs tombes, et Habib Bourguiba fut l'un de ces apôtres-sauveurs. Seules la raison, la modernité, la culture et la liberté savent répondre aux problèmes politiques, institutionnels et religieux dans le monde arabo-musulman.
A. Z.
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