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Election présidentielle d'avril 2014
Nature du conflit, voie de changement et objectif souhaité
Publié dans Liberté le 11 - 03 - 2014

L'Algérie se dirige vers l'élection présidentielle dans l'indifférence visible ou cachée de l'élite influente et bien au fait des affaires de la cité. Ce rendez-vous intervient à une phase du conflit d'intérêts entre les individus et les groupes d'une part, et les exigences majeures de la société d'autre part. Il est vrai que les visions des différents protagonistes diffèrent pour construire un Etat fort dans un système républicain qui inclut tout le monde, sans aucune exclusive. Avant de plonger dans la nature du système politique qui nous administre, un bref retour d'histoire permet de connaître la genèse du régime algérien et les traditions de la vie politique depuis la source qui remonte globalement à la révolution. Pour comprendre les enjeux du combat et de la pratique politiques en Algérie, dont la présidence de la République demeure le cœur, revenons en arrière pour discerner avec objectivité la nature du pouvoir né au commencement des premiers balbutiements du mouvement national. A cette époque, le système fonctionnait par rapport à la conception coloniale. Ainsi, pour fuir la répression de l'ordre établi, les représentants algériens arboraient le sigle officiel du parti MTLD – officiellement reconnu par l'autorité coloniale – mais œuvraient dans la clandestinité avec son interface qui est l'Organisation secrète (OS) à l'époque. S'ensuit un état-major militaire auquel se substituait publiquement le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Cette tradition est restée ancrée dans les mœurs de la pratique politique en Algérie même après l'indépendance.
Seules deux périodes particulières se distinguent de cette pratique politique "bipolaire". Celle du président Houari Boumediene, marquée par une mainmise sur le commandement militaire et l'exécutif (la présidence de la République sous l'appellation "Conseil de la Révolution"), et aujourd'hui l'actuel président Abdelaziz Bouteflika, élu à la présidence en 1999 et qui n'a pas cessé de clamer ne jamais accepter d'être un "trois quarts de président". M. Bouteflika, en effet, se considère comme un des fondateurs du régime algérien, lui qui fait partie d'une génération d'un courant du mouvement national qui ont réussi à avoir le dessus sur tous les autres courants, contribuant ainsi à transcender tous les clivages politiques et perpétuer cet ordre politique établi depuis le milieu du siècle écoulé. Aujourd'hui, nous assistons avec étonnement aux luttes sourdes entre les partisans du quatrième mandat et les anti-président Abdelaziz Bouteflika. La véritable nature des conflits qui hante est le prolongement de la tradition bipolaire dans l'exercice du pouvoir dans l'époque postindépendance. Houari Boumediene désirait opérer quelques changements dans la répartition des pouvoirs par la Constitution de 1976, dégageant une charte nationale quant à l'importance d'un Etat civil. Cette approche, de mon avis personnel, doit faire l'objet d'un débat politique historique incluant toute la classe politique, y compris l'armée. Car la solution modérée et souhaitée dans ce traitement proprement dit n'est pas dans la marginalisation de l'armée, puisqu'elle fait partie de la réalité politique nationale, mais c'est surtout le rôle qu'elle doit jouer dans un cadre constitutionnel qui doit être clairement défini *.
La signification et la valeur du changement
Les effets que procure l'élection présidentielle en 2014 sont bien apparus à travers cette armada d'individus sur la scène politique dans l'habit de candidats indépendants à l'élection présidentielle.
La confusion est due à la différence de perception et de compréhension du public de la manière dont la lutte pour le changement est présentée. Des chefs de parti ou des candidats, à la demande de certaines parties, ont appelé au boycott des élections. Pourtant, et ceci a quelque chose de bien contradictoire, ces partis ont participé aux élections législatives et municipales. C'est la preuve qu'ils ne boycottent pas le système, mais l'enjeu de l'élection présidentielle, sachant que celle-ci représente le pivot dans la prise de décision de notre mode de gouvernance. Cette position reflète franchement l'incohérence dans la vision politique des uns et des autres. La logique aurait voulu que les appels tendent à ne participer à aucune élection ; cela aurait été plus compréhensible, méritant considération et respect. Faut-il rappeler que des partis politiques, notamment le MSP, Ennahda et El-Islah, qui appellent au boycott, sont assis confortablement sur les sièges du Parlement ? Ceux-ci ont gentiment soutenu l'amendement constitutionnel portant sur la délimitation des mandats présidentiels, et ils disent aujourd'hui qu'ils ne veulent "pas d'un quatrième mandat". Outre les groupes évoqués, des personnalités politiques appellent à un "changement du système" sans donner une vision sur le processus à mettre en place et expliquer aux citoyens le contenu de cette expression fort lourde de sens. La pratique quotidienne est à contre-courant de cette démarche prônée qui bat en brèche les intentions et aspirations des leaders dits de l'opposition et qui n'est qu'un vœu pieux, sans un impact palpable sur la société. A défaut, d'un parcours politique authentique ménageant les rudes épreuves du militantisme à leur jeune âge, ces derniers, voulant rattraper leur retard, font de l'invective un procédé d'exercice de la politique.
Les conditions de l'éveil ou du sursaut civilisationel
La majorité des Algériens veut voir l'Algérie dotée d'institutions fortes dans lesquelles les membres de la communauté seraient impliqués dans un cadre organisé, légal et démocratique, un cadre qui soit en rupture avec tout ce qui a prévalu 52 ans après l'indépendance. Cette exigence de transition tant souhaitée par la société dans son ensemble ne sera réalisée qu'à deux conditions :
- que le pouvoir sache que tout développement est tributaire de l'implication et l'organisation de la société.
- que le citoyen croie fermement qu'il est à la source de tout processus décisionnel. C'est alors que chaque parti politique ou groupe organisé dans la société saura tracer son projet avec une frontière nette entre ses droits et ses obligations.
L'objectif souhaité : une deuxième République algérienne
Que voyons-nous sur la scène politique d'aujourd'hui ? Des fonctionnaires politiques portant des valises pleines d'ambitions personnelles, à la recherche d'emplois octroyés par les décideurs d'hier. Ils disent détenir des recettes miracles pour embellir les chagrins et toutes les misères de l'Algérie. En dernière analyse, leurs intentions convergent vers la reconduction et la pérennisation du système politique (leur employeur d'hier) en voie de vieillissement et donc de dépérissement. Mais réfléchissons un peu en gardant la tête froide et posons-nous cette élémentaire question : va-t-on élire un homme dans un système vieillissant qui va réformer ou reproduire un même système en y plaçant un homme ayant la caractéristique d'être un employé coopté précédemment au poste de responsabilité politique tout au long de sa carrière ? A l'antipode de ce cas de figure, et pour ne pas travestir le changement réel souhaité par tous, n'est-il pas plus convenable de laisser l'actuel président briguer un quatrième mandat et de réclamer, parallèlement, une période de transition consensuelle en faisant participer tous les courants dans le cadre d'un compromis historique ou, pour être dans le politique entier, un pacte démocratique. Cela est le véritable objectif souhaité pour un vrai changement, négocié avec un président représentant réellement le système politique de l'Algérie postcoloniale. Le président Abdelaziz Bouteflika représente le système politique dans le fond et la forme. Son parcours, depuis la révolution de novembre 54, fait de lui un détenteur d'un capital politique énorme. Pour les générations postindépendance qui croient au militantisme pour hisser l'Algérie vers le haut, une phase transitoire est nécessaire en y intégrant toute la société civile organisée durant ce quatrième mandat. C'est alors que naîtra de cette nouvelle forme de collaboration entre deux générations une pratique politique constructive faisant naître la deuxième République algérienne qui défend les intérêts de tous nos concitoyens et de la patrie.
Conclusion
Le véritable changement est basé sur la croyance que l'homme se fait de l'importance d'inclure la société civile (associations, syndicats, fondations, ligues, etc.) et des partis politiques dans une nouvelle dynamique sociale d'ensemble, menée par une élite constructive à fort ancrage populaire qui inscrit ses visions et son projet dans le long terme, dans une perspective d'avenir. Cette démarche, seule, est l'ultime moyen pour atteindre le but recherché : le changement pacifique.
F. H.
(*) Activiste politique
(*) Seule la Constitution de 1976 donnait un rôle à l'armée.
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