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Abdelaziz Belaïd au forum de "Liberté"
"Le régionalisme est un signe de faiblesse"
Publié dans Liberté le 25 - 03 - 2014

Le candidat le plus jeune à la prochaine présidentielle déplore que la génération de l'Indépendance ait déjà pris sa retraite sans avoir jamais eu son tour à la gestion du pouvoir. À qui la faute ?
Les médias ont pour vocation d'accomplir parfois "des tâches ingrates" tant elles renvoient aux tristes réalités de notre pays. Il en va, ainsi, de cette campagne électorale qui a tout l'air d'embrouiller davantage, par ses différentes mises en scène, le sens de l'analyse du journaliste quant aux réels enjeux du prochain scrutin. Enfin, par devoir d'assurer sa "mission de service public", Liberté se fait le devoir d'ouvrir son forum, sans distinction aucune, à tous les candidats à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Hier, c'était donc le tour d'Abdelaziz Belaïd, président du Front El-Moustaqbal (FM), considéré comme le plus jeune candidat à briguer la magistrature, d'ouvrir le bal.
À ce titre, il estime que c'est déjà une véritable "prouesse" d'être, à 51 ans, candidat à une présidentielle dans un pays géré par des gens qui ont la plupart plus de 70 ans révolus. D'une certaine manière, "le candidat de la jeunesse" s'interroge, lui aussi, comment l'actuel locataire d'El-Mouradia, candidat à sa propre succession, ne donne-t-il pas, ainsi, une occasion à la jeunesse de son pays ? "Le plus jeune des six" rappellera que ceux qui sont nés en 1962 ont, aujourd'hui, 52 ans, soit l'âge de l'Algérie indépendante. Et de déplorer que "la génération de l'Indépendance a déjà pris sa retraite sans avoir jamais eu son tour au pouvoir". Après quinze années de règne sans partage sur l'Algérie, celui qui a été ministre à 25 ans semble toujours aussi avide de pouvoir à 77 ans. Pourtant, la dernière fois qu'il a eu à parler au peuple algérien dont il sollicite aujourd'hui les suffrages, Bouteflika avait promis, il y a deux ans, de ne pas s'accrocher au pouvoir dont il semble ne plus vouloir se défaire aujourd'hui. Jusqu'à la mort, semble-t-il. Le Président-candidat a même reconnu, dans sa dernière lettre au peuple algérien, que la Révolution algérienne lui avait tout donné, notamment cette chance inouïe d'être ce qu'il est aujourd'hui. Et pourtant malgré la mise en branle de la machine de la fraude, la partialité de l'administration et la confiscation des médias publics, Abdelaziz Belaïd y croit quand même. "La participation à une élection présidentielle est logique et normale pour un parti qui veut arriver au pouvoir. Je ne suis pas un candidat libre. Je suis d'ailleurs le seul candidat élu issu d'un congrès. Mon programme est donc l'émanation des structures du parti."
Parole de médecin
Médecin de profession, le Dr Belaïd explique, ainsi, qu'il vaut mieux réagir à la douleur que de la subir indéfiniment. "Un diagnostic ou un traitement diffère d'un médecin à l'autre. Chacun veut attaquer la maladie sous un angle différent. Le boycott est un acte politique, mais il ne ramène rien de concret. Ceci dit, je respecte l'avis de tout le monde." Pour justifier son engagement dans "ce combat électoral", qui semble, une fois encore, scellé, le candidat Belaïd stipule qu'"on ne peut faire de la résistance et se battre en dehors du ring. On a de l'expérience. C'est pourquoi, on refuse la politique de la chaise vide et de rester spectateur". Il faut dire que pour Belaïd, "le changement ne peut provenir que de l'intérieur du système". "Sinon, doit-on prendre les armes ou continuer à proposer l'avènement d'une haute cour constitutionnelle, élue et indépendante ?" Voilà que les choses sont claires. Interrogé, par ailleurs, s'il avait reçu "des garanties du pouvoir", puisque son représentant à la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Fateh Boutbik, vient d'être installé officiellement comme son président, Belaïd fera valoir des garanties d'essence divine. "Dieu seul..." Quant à son représentant à cette commission qui vient d'être élu par ses pairs, il lui trouve notamment du "charisme" et "des positions claires".
"Fateh Boutbik est docteur en droit administratif et notaire. Il est membre fondateur du Front El-Moustaqbal et membre de son bureau national. Il vient d'exprimer sa position sur les indemnités dont il n'en veut pas. On veut seulement que la loi soit appliquée."
Les hommes valent plus que l'argent
Interrogé, en outre, sur le soutien accordé récemment par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) au candidat Bouteflika, Belaïd s'interroge surtout sur l'origine de ces fonds. "D'où vient cet argent ?" se demande-t-il. Il rappellera, en effet, qu'"un seuil légal" de 6 milliards de centimes est fixé pour le 1er tour. Il se souvient également des nombreux "redressements fiscaux" qui ont été infligés en 2004 aux soutiens d'Ali Benflis, candidat malheureux à la présidentielle, et ce, en guise de représailles. Une manière d'absoudre tous les hommes d'affaires qui ne peuvent se démarquer aujourd'hui du clan présidentiel et qui continuent, certains à leur corps défendant, à faire dans l'opportunisme politique, voire électoraliste, au lieu de faire tout simplement leur travail. Il est vrai que depuis quelques mois, le gouvernement Sellal a donné à ce sujet le plus mauvais des exemples. Enfin, en matière de financement de sa campagne, le candidat Belaïd révèle que son budget est plutôt dérisoire. "Chez nous, nous avons surtout des militants. Chez nous, tout le monde est bénévole. Avec peu de moyens, on a réalisé énormément de choses. Ce sont les hommes qui font de l'argent et non l'inverse." Belaïd est d'avis, lui aussi, de qualifier la vision de l'économie de marché de "copinage". Il ne se dit pas étonné, outre mesure, que nos hommes d'affaires s'adonnent, eux-mêmes, aujourd'hui, aux pratiques claniques si ce n'est qu'ils les favorisent.
"Je suis un Chaoui pur..."
Questionné, par ailleurs, sur la "boutade" du directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, sur les Chaouis, Belaïd Abdelaziz s'est dit effaré par ce langage fleuri et non moins insidieux. "Je suis un pur Chaoui de la zaouïa d'Ouled Sidi-Abdallah qui a été bombardée par l'aviation coloniale et qui est, à ce jour, en ruine. J'ai des amis de Marsat Ben-M'hidi à El-Kala en passant par Bordj Badji-Mokhtar. Entendre ce genre de propos en 2014 est une honte. Le régionalisme est un signe de faiblesse, de ceux qui n'ont pas d'arguments." Il est à rappeler qu'à l'occasion de ses nombreuses sorties à travers le pays, le désormais ex-Premier ministre voulait, semble-t-il, jouer la proximité en apportant un peu de légèreté à ses lourdes charges. Une manière, sans doute, de renouer avec la population qu'il a quittée, il y a très longtemps, au moins quarante ans, au profit des ors et des lambris du pouvoir.
Mais en ne mesurant jamais la gravité de son propos, la parole officielle dans la bouche de Sellal a fini par répandre le désordre dans le pays et montrer l'indigence de ses capacités managériales. Pour Belaïd, l'heure est au rassemblement et non pas à la division. "On veut rassembler les Algériens et non pas les séparer. Voyez, comment malgré des différences notables et de nombreuses divergences de toutes sortes, l'Europe a réussi à ouvrir ses frontières, à frapper une seule monnaie, etc. Nous, nous sommes un seul peuple. On est lié par beaucoup de choses. Le problème de Ghardaïa nous suffit amplement." Belaïd craint surtout l'existence aujourd'hui de lobbies qui auraient intérêt à diviser l'Algérie. "Vous savez, il y a des spécialistes qui alimentent les désaccords et qui attisent les tensions. Le régionalisme est une arme de destruction massive. Nous devons nous en méfier." Un intervenant lui fera remarquer que sous le règne de Bouteflika, il y eut "30 à 40 ministres du même village". Mais pour Belaïd, le problème est ailleurs. "Ramener des incapables ou des gens qui veulent détruire l'économie nationale, ceci, nous sommes contre. Sinon, bienvenue à tous les Algériens." Il se dira révolté de savoir que certains responsables ont pour référence cette expression décadente qui fait valoir qu'un âne est préférable à un cheval : "H'marna ouella aâoud'houm." L'ex-secrétaire général de l'UNJA et l'ex-membre du comité central du FLN se rappelle que du temps du parti unique, "l'équilibre régional" était un principe intangible. "Toutes les régions du pays étaient représentées notamment à la tête des cinq organisations de masse." Pour lutter contre ce phénomène, "la responsabilité de l'Etat" est, selon lui, pleinement engagée. Et pas seulement. "Nous avons chacun nos penchants, mais la nouvelle génération a beaucoup moins de préjugés que la précédente. Avec le temps, on se débarrassera de cette plaie", conclut-il, optimiste.
Abordant son programme électoral, l'orateur a longuement insisté sur le secteur de l'agriculture en Algérie. "On a donné de l'argent à de pseudos-agriculteurs et pour la mise en valeur des terres, de l'argent a été détourné, selon lui, vers d'autres activités lucratives", regrette-t-il.
Il évoque aussi la nécessité de protéger les 200 000 petites et moyennes entreprises (PME) existantes en Algérie que l'ouverture de l'économie nationale a quelque peu fragilisées.
"Un jeune qui bénéficie d'un crédit Ansej n'est pas nécessairement un économiste. Loin s'en faut. Je propose qu'un administrateur qui suit son projet." Celui qui disait avoir eu, dans sa prime jeunesse, "des idées de gauche extrémiste" est aujourd'hui un libéral assumé. S'il ne remet pas en cause le fait que l'économie mondiale se globalise de jour en jour et que l'Algérie ne peut être en reste, Belaïd n'estime pas moins que l'Etat doit protéger les intérêts du pays, y compris ceux de ses entreprises. "Et si aujourd'hui, nos entreprises ne sont pas performantes, c'est parce qu'elles sont marginalisées et discriminées", déplore-t-il. S'agissant précisément de la règle dite du 51/49 régissant les investissements étrangers en Algérie qu'il veut "assouplir", Belaïd s'est défendu d'être à la solde du capital international tel que l'a accusé à mots couverts sa concurrente à la présidentielle, Louisa Hanoune. "On ne peut pas gérer l'économie de manière administrative et bureaucratique. On a beau invoquer le complot, les forces réactionnaires ou le néocolonialisme, personne n'a le droit de dénier à l'autre l'amour du pays. Il nous faut plus de flexibilité dans nos lois", insiste-t-il.
Quel bilan pour Bouteflika ?
Cela dit, Belaïd s'inscrit en faux contre "la gestion déléguée" de notre économie et opte sans ambiguïté pour la préférence nationale avec notamment une plus grande facilitation de l'accès aux marchés publics. "La gestion de l'eau ou de nos ports a été confiée à des opérateurs étrangers qui bénéficient de grandes largesses. Ils sont non seulement prioritaires en matière d'approvisionnement mais ils bénéficient également souvent d'un traitement fiscal privilégié".
Belaïd souligne, par ailleurs, que ces entreprises étrangères ne subissent aucune ingérence ni injonctions de la part des pouvoirs publics. Pour lui, il n'y a pas de secret : ce sont les Algériens qui bâtiront leur pays. C'est pourquoi, selon lui, "il faut miser sur l'être humain et former des cadres qualifiés". S'agissant du bilan du Président-sortant que ses soutiens les plus acharnés mettent en avant, Belaïd propose aujourd'hui "un débat national". "Je ne suis contre personne, mais je ne veux pas qu'on insulte l'intelligence des Algériens." Et d'interroger l'assistance : "Peut-on effacer aux USA les dettes d'un pays sans passer par le Parlement ? Non, c'est impossible !" Pourtant, d'après lui, l'actuelle Constitution algérienne prévoit que celui qui gère doit présenter son bilan à "la sanction populaire". "Ceci dit, la loi fondamentale comporte un vice de forme, un vide juridique. D'après ses dispositions, le président de la République est le premier ordonnateur mais, d'un autre côté, personne ne peut le juger."
Au-delà de cette "faille" constitutionnelle, l'orateur souligne le fait que "le système présidentiel implique surtout de rendre des comptes". Pour lui, la majorité parlementaire n'a jamais géré en Algérie. "Nous sommes pour la transparence dans la gestion", a-t-il martelé.
M.-C. L.
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