L’administration mobilisée

Bouteflika à Bouira

La ville a été bouclée par les services de sécurité. Le stationnement de véhicules a été interdit.
Après les candidats Benflis, Hanoune, Djaballah, Bouira a accueilli, hier, Abdelaziz Bouteflika. Les préparatifs de cette visite ont débuté depuis déjà des semaines.
À une journée de son déplacement, les villes où il devait se rendre ont été ornées de l’emblème national et des portraits du candidat.
Hier, tôt le matin, la ville de Bouira a été bouclée par les services de sécurité. Le stationnement de véhicules a été interdit dans toutes les artères de la ville.
À 9h, des citoyens ont commencé à arriver des différentes régions de la wilaya. La priorité d’accès à la salle a été donnée aux jeunes, mobilisés pour la circonstance. Selon nos sources, ils avaient reçu bien avant leurs badges de participation au rassemblement. Certains ont été “ramenés� de la wilaya de Boumerdès, comme nous l’avait confirmé un jeune de ladite wilaya.
À 10h, il était quasiment impossible de se frayer un chemin pour accéder à la salle Errich.
À l’intérieur, c’est la grande pagaille. Tout le monde est chef, mais personne ne prend de décisions. À l’approche de l’heure de l’arrivée de Bouteflika, l’administration est sur les dents. Sur la scène, un directeur de l’exécutif donne des orientations, puis s’éclipse. D’autres directeurs d’exécutif se sont “affichés� à la première rangée. Les jeunes, bien placés dans la salle, clamèrent des slogans bien appris en faveur du Président-candidat.
À son arrivée, Bouteflika a été accueilli par des applaudissements et “Bouteflika Président�. Un groupe de jeunes qui se trouvaient au balcon de la salle, réclamait “des visas pour l’Italie�. Ces jeunes ont d’ailleurs été vite rappelés à l’ordre par leurs encadreurs.
Dans son intervention, il s’inclina devant la mémoire des chouhada du pays et ceux de la citoyenneté. Parlant de l’amazighité, il dira que sa famille parle le chleuh. Il développa, ensuite, son discours sur la concorde civile qui, à ses yeux, “a amené la paix� et va vers la réconciliation nationale. Il fut interrompu plusieurs fois par des applaudissements des jeunes engagés pour cette mission. L’un deux lâcha : “El-khobza�. “J’ai pas pu supporter son discours et j’ai essayé de quitter la salle, mais j’ai été empêchée. Ce n’est pas aux jeunes adolescents qu’on s’adresse pour demander leur avis sur la concorde civile. Mon mari n’a pas été emmené en vacances par les terroristes. Nous ne le soutiendrons jamais, car il ménage les assassins.�
Un jeune, interrogé s’il soutenait Bouteflika, répond qu’il était venu par simple curiosité. Après la ville de Bouira, Bouteflika s’est rendu à Aïn Bessem, puis à Sour-El-Ghozlane. Le maire de cette dernière a été vivement dénoncé par la Ccisep pour avoir utilisé les moyens de la collectivité au service de la campagne électorale du Président-candidat.
A. D.