Le terrorisme sévit en Tunisie depuis au moins deux ans. Mais jamais une attaque n'a ému les différentes couches de la population autant que celle lancée, il y a trois jours contre le domicile familial du ministre de l'Intérieur, M. Lotfi Ben Jeddou à Kasserine, ville située au pied de Jebel Châambi. Pour la population, les terroristes dont le nombre varie de 25 à 30 individus et qui ont osé s'attaquer à un symbole de l'Etat, sont capables de sévir ailleurs. Pour le chef du gouvernement, M. Jomaâ, et même pour le ministre ciblé, l'attaque était attendue. C'était une réaction prévisible aux nombreuses arrestations opérées, il y a une semaine dans les rangs des terroristes dans le sud du pays dans une zone proche de la frontière tuniso-libyenne. C'était, estime-t-on, pour semer la peur parmi la population et adresser un message aux autorités, message qui traduit la capacité des terroristes de frapper où ils veulent et quand ils veulent pour faire avorter le processus transitoire. Ce serait aussi un démenti aux propos du chef du la sécurité de la Tunisie, mais elles anticipent et vont les chercher dans leur repaire. En réaction à cette tuerie, les divers partis politiques et des associations de la société civile considèrent que la meilleure réponse à de tels actes serait de fixer, rapidement, la date des élections. Une telle décision serait un message clair destiné aux terroristes que l'unité nationale n'est point ébranlée et que la Tunisie n'offrira pas de place au terrorisme. Ainsi, seule l'union sacrée autour de l'armée nationale et des forces de sécurité qui sera le rempart protecteur du pays contre de tels actes. Ce soutien doit se traduire, selon les forces de sécurité, par le renforcement, en qualité et en quantité, des équipements dont elles disposent. Cependant, cela demeure insuffisant tant qu'il n'y aura une amélioration du système de renseignements, de l'aveu même des responsables du ministère de l'Intérieur. Ceux-ci estiment, que le "parfait" n'existe pas faisant constater que les terroristes ont, sans doute, mais tiré profit de certaines défaillances au niveau de ce système et aussi, de complicité parmi la population. C'est, d'ailleurs, dans ce cadre que le Conseil national de sécurité a multiplié ses réunions. La dernière en date est celle tenue, jeudi, pour tirer les leçons qui s'imposent de l'attaque ciblant la famille du ministre de l'Intérieur, décider des moyens à mettre en œuvre pour prévenir d'éventuelles nouvelles attaques et examiner les incidences de la situation chaotique qui prévaut en Libye sur la sécurité de la Tunisie. M. K. Nom Adresse email
