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L’ Algérie arnaquée
D’éminents économistes français décryptent l’accord d’association avec l’UE
Publié dans Liberté le 29 - 03 - 2004

Ce groupe d’universitaires soutient, dans un document inédit, que les arrangements entre l’Europe et les pays tiers-méditerranéens sont un marché de dupes car ils vont accroître le déséquilibre dans les échanges commerciaux au profit exclusif du Vieux Continent.
“Le processus de Barcelone, lancé en 1995, a joué jusqu'à présent un rôle non négligeable dans l'élaboration d'une politique et d'une réalité euro-méditerranéennes. En même temps, force est de reconnaître qu'il n'a pas tenu ses promesses, et qu'il est temps de le refonder. Une exigence qui rencontre parfaitement les propositions du président de la Commission européenne, Romano Prodi, en mars 2003 : moins que l'adhésion, plus que l'association pour les pays du Maghreb.� C’est ce que relève un certain nombre d’éminents économistes français, dont Jean-Marie Chevalier, Patrick Artus et Christian de Boissieu, dans un document intitulé “5+5, l’ambition d’une association renforcée�. Selon les rédacteurs du document “Euro Med�, les contrats de libre-échange signés entre l’Union européenne et un nombre croissant de pays du sud de la Méditerranée dont les trois pays du Maghreb, vont dans le sens d’une évolution générale. “Néanmoins, il est important pour notre propos de rechercher la logique cachée de la signature de ces traités par les pays du Maghreb, car, à première vue, ces accords ne leur apportent rien�, soulignent les économistes français. Il semble même que leur coût à court terme soit supérieur à l’avantage escompté, précisent-ils.
En effet, depuis la fin des années 1970, les pays du Maghreb pouvaient exporter vers l’Union européenne en quasi-franchise leurs produits manufacturés. Les accords bilatéraux n’apportent rien de plus sur ce point (ni sur celui des exportations de produits agricoles). En revanche, ils accordent à terme (6 à 12 ans) une exonération des droits à l’entrée pour les exportations en provenance de l’Union. “Il n’est pas difficile de deviner quelle sera la partie gagnante�, notent-ils. La Commission de Bruxelles est consciente du risque d’aggravation du déséquilibre puisqu’elle accepte de financer des programmes de mise à niveau des entreprises locales afin de les mettre en état de pouvoir résister à la concurrence de leurs puissants partenaires européens. “Comment comprendre dès lors que les gouvernements des pays du Maghreb aient accepté de signer des accords aussi inégaux ?�, s’interrogent les éminents économistes français. Selon eux, une interprétation possible est que l’enjeu déborde de beaucoup le domaine des échanges. La signature des accords de libre-échange vise donc d’autres objectifs que la libéralisation des échanges. Elle vise à stimuler les implantations des firmes européennes.
Elle vise aussi à augmenter les engagements des banques internationales. Elle vise, finalement, en dehors de la sphère stricte de l’économie, de la part des gouvernements signataires, à rassurer les partenaires européens par l’affichage d’une volonté de s’ancrer dans l’espace européen, à démontrer une forte détermination à jouer le jeu de la démocratie libérale.
Dans l’esprit de Barcelone, relèvent les économistes français, ce sont la paix et la sécurité qui devraient créer les conditions de la croissance et du développement. “Notre conviction est que, aujourd’hui, il faut inverser le raisonnement et privilégier la croissance si l’on veut obtenir la paix et la sécurité�, affirment-ils. Cette croissance des pays du sud de la Méditerranée, qui doit bénéficier à l’UE et que doit donc encourager l’UE, peut et doit être obtenue par différents moyens complémentaires. Parmi ces moyens, une priorité doit être donnée aux investissements directs étrangers (IDE). Parmi ces IDE, une priorité doit être donnée aux IDE réalisés par des entreprises privées ; ces IDE doivent bénéficier en priorité aux PME. “Afin de crédibiliser le poids de l’économique dans le partenariat euro-méditerranéen, une réunion annuelle des ministres de l’Économie et des Finances et des gouverneurs des Banques centrales des pays des deux rives de la Méditerranée devrait être instaurée afin de prendre la mesure des progrès accomplis dans ce domaine et, année après année, d’ouvrir de nouvelles perspectives�, proposent-ils. Il convient, ajoutent les rédacteurs du mémorandum, d’augmenter, rapidement et significativement, les ressources affectées au partenariat.
Les chiffres sont désormais bien connus : l’Europe a mobilisé 730 milliards de USD pour la réunification allemande ; elle a consacré directement ou indirectement 60 milliards de USD pour les Peco. En comparaison, les pays de la zone Mena (dont la population est presque le double de celle de la zone Peco) n’ont bénéficié de concours européens qu’à hauteur de 15 milliards de USD.
La disproportion des enjeux et des capitaux mobilisés est, quel que soit l’angle de vue choisi, criante. Pour ces économistes, l’augmentation des moyens financiers consacrés au partenariat euro-méditerranéen n’a de sens que s’ils servent de levier à l’intégration économique des pays du sud de la Méditerranée. Les chiffres sont connus : moins de 5 % des échanges des pays de la zone Mena se font sur une base régionale (contre plus de 50 % pour l’UE). Le renforcement du partenariat euro-méditerranéen passe nécessairement par l’institutionnalisation de ce partenariat.
Les économistes français proposent dans le mémorandum, la création de quatre ou cinq instances nouvelles au profil et aux missions très différents : la réunion annuelle des ministres des Finances et des gouverneurs, la création d’un observatoire des investissements directs euro-méditerranéens, d’une organisation euro-méditerranéenne du textile, d’un forum agricole euro-méditerranéen et éventuellement d’une banque euro-méditerranéenne (ou du moins le renforcement des procédures existantes pour concrétiser le changement d’échelle dans les transferts vers le Maghreb). Les économistes français proposent aussi la mise en place d'un plan Marshall en faveur des pays du Maghreb, consistant à rassembler les concours, à leur donner plus de cohérence et à les accroître. “Le juste traitement du sud de la Méditerranée en plein processus d'élargissement vers l'Est, implique de multiplier au moins par 5 le total des transferts (publics ou privés) en faveur du Maghreb à l’horizon 2010�, relèvent-ils. Cela suppose plus de transferts publics, mais également des politiques incitatives (fiscales, financières, etc.) pour favoriser l'investissement direct des entreprises du nord de la Méditerranée vers le Maghreb.
M. R.


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