Résumé : Nora avait obtenu le divorce. Le regard abattu de son mari, n'était pas arrivé à l'amadouer. Pourtant, elle savait qu'elle allait quitter la maison avec tristesse, car elle laissait un pan de sa vie dans cet appartement, qui lui rappelait tant de souvenirs heureux. Hélas ! il ne restait plus rien de ce passé pourtant encore récent dans son esprit. Un dernier coup d'œil circulaire aux lieux, puis tel un automate, elle prend ses valises, et s'apprête à quitter la maison... Son frère qui venait d'arriver, lui prend les bagages des mains : -C'est tout ce que tu as ? - Il ya encore un carton qui contient des livres, et une caisse qui comporte quelques plantes. -Bon. Alors je vais mettre ces valises dans la malle, et je reviens t'aider pour le reste. Tu es sûre que tu n'as rien oublié d'autre... -Non... Heu... Non. Je ne pense pas... Quelques minutes plus tard, elle quittait la maison. Au coin de la rue, un homme avait suivi la scène. C'était Yazid. Il venait d'assister au glas de son mariage. Après avoir quitté le tribunal, il avait volontairement omis de rentrer à la maison. Il savait que Nora, allait s'y rendre, et ne voulait pas la déranger. Elle lui avait insinué qu'elle n'allait pas rester une minute de plus chez lui, maintenant que le verdict a été rendu, et que le divorce venait d'être prononcé. Elle avait refusé la réconciliation, et devrait quitter la maison car c'est elle-même qui avait demandé la désunion. Lui, ne voulait pas divorcer... Il se savait à blâmer, et s'était traité de tous les noms, mais le mal était fait. A maintes reprises, il avait tenté de lutter... De se raisonner... Il voulait tant reprendre son ancienne vie, et rompre définitivement avec ses sales habitudes... L'alcool l'avait détruit. Il avait ruiné sa maison, sa santé, et son avenir. Mais, c'était plus fort que lui. A chaque fois qu'il voulait reprendre le dessus, un élan maléfique le poussait à renouer avec les bars, et les coins malfamés. Il était même devenu un adepte de jeux et avait englouti ses économies dans des paris hasardeux. Il repense à ses projets et se met à rire ironiquement. Des projets ? Il en avait fait plein.... Mais aucun n'avait été réalisé ! Il était même allé jusqu'à vendre ce lot de terrain où il devait construire une maison, et des bureaux... A l'insu de Nora, il avait bradé ce bien, acquis des années plus tôt, pour payer des dettes récoltées aux jeux de hasard. Il s'était en somme vendu au diable ! Il sentit un sanglot remonter du fond de son être. Nora venait de le quitter. Elle était partie. Plus jamais elle ne reviendra dans cette maison, où ils avaient vécus si heureux. Un silence ténébreux résonnait dans l'appartement. Le vide qu'il ressentait dans son cœur, semblait se répercuter sur les lieux. Nora avait laissé les armoires ouvertes et quelques cintres dans la penderie, lui rappelèrent davantage que cette femme qu'il aimait encore avait récupéré ses affaires et l'avait définitivement quitté. Il se laisse tomber sur le lit défait, et se prend la tête entre les mains, avant de se mettre à pleurer à chaudes larmes. La crise dure longtemps. Effondré, il se laisse aller sur un coussin et s'endort. Lorsqu'il reprend conscience, il faisait déjà nuit. Un pincement au cœur, lui rappelle son malheur. Il se redresse et regarde l'heure. Il était 21 h 00. D'habitude, à cette heure-ci, il n'était pas encore rentré. Il évitait Nora. Il s'était, certes, éloigné des bars et de cabarets ces derniers temps, mais ne revenait à la maison que vers minuit. Cela fait déjà plusieurs semaines qu'il n'avait plus touché à l'alcool. Ce n'était pas facile bien sûr. Il avait souffert dans son corps et dans son âme en cherchant refuge dans la méditation. Il avait évité les rendez-vous et les détours réguliers dans les boîtes de nuit, et même coupé les ponts avec des relations avec qui il avait l'habitude de passer de longues soirées arrosées. Mais c'était trop tard. Le mal était fait, et les plaies saignaient encore. Nora ne croyait plus en lui... Elle ne pouvait plus lui faire confiance... Il l'avait rendue malheureuse, et elle avait souffert le martyre... Qu'il était vil ! Il se détestait... Il n'était plus lui-même... Il ne se reconnaissait plus.... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email
