Bouteflika s’attaque “aux laïcs extrémistes�

À l’occasion de son périple électoral dans les Aurès

C’est à partir de Batna et d’Oum El-Bouaghi que le candidat à l’élection présidentielle Abdelaziz Bouteflika a voulu vraisemblablement dissiper les malentendus avec l’institution militaire. Dans les trois haltes de son périple auréssien (Batna, Khenchela et Oum El-Bouaghi), entrepris jeudi, le président-candidat n’a pas tari d’éloges à l’égard de l’ANP et des services de sécurité.
Aux citoyens d’Oum El-Bouaghi qui l’ont accueilli avec de tonitruants “Djeich, chaâb, maâk ya Bouteflika� (l’armée et le peuple sont avec toi Bouteflika), Bouteflika a lancé : “Je dois témoigner devant l’Histoire et devant vous que l’ANP et les services de sécurité m’ont offert toutes les facilités. Beaucoup de choses se disent çà et là , et je dois rectifier certaines choses. C’est vrai que tout le monde a des défauts, mais il ne faut jamais cesser de témoigner gratitude et reconnaissance à l’égard de l’ ANP car c’est elle qui a sauvé la République algérienne démocratique et populaire�.
Et pour mieux plaire, il a agrémenté son discours de surprenants accents anti-islamistes. “Ils l’ont voulu une principauté, un royaume, une théocratie (imamat), mais nous l’avons voulu une République démocratique et populaire. Le jour où nous l’avons décidé ainsi, eux, ils n’étaient pas encore nés�, a-t-il martelé.
À Batna aussi, le président-candidat a rendu hommage à l’ANP et aux forces de sécurité qui, a-t-il soutenu, ont veillé à la sécurité des biens et des personnes. Tout comme il s’en est pris à l’extrémisme islamiste en s’écriant : “Il y a certains frères qui se sont égarés, égorgeant enfants et vieux et violant des femmes. Cela ce n’est ni du djihad ni de l’islam. Nous sommes des musulmans depuis 15 siècles�, s’est-il écrié. Mais ces critiques les plus virulentes, il les a réservé à l’“extrémisme laïc�. Et dans la bouche de Bouteflika, les “extrémistes laïcs� sont les professionnels de la presse qui, avec leur “plume venimeuse, tuent des Algériens�. Et à son agressif “ils ne croient ni en Dieu ni en son Prophète� des “Allah ouakbar� retentissent dans la salle OPOW du stade du 1er-Novembre de Batna. “Cela ne ressort ni de la morale, ni de la liberté d’expression, ni de la démocratie�, s’est-il emporté. Et de débiter sa leçon sur ce qu’est la liberté de la presse, à savoir, “contribuer à l’évolution de la société et non s’adonner à l’injure ou ternir l’image du pays à l’intérieur comme à l’extérieur�. Et d’asséner : “Ceci n’est pas bénéfique. C’est condamnable�. À Batna, comme à Oum El-Bouaghi, Bouteflika a beaucoup vanté le courage de l’Algérien qu’il a qualifié d’ “argaz uness� (un homme et demi).
À Batna, il a axé son discours sur son thème fétiche, la concorde civile. “En 1999, j’ai cru qu’il y avait des accords avec ceux qui étaient dans les montagnes et qu’il suffisait seulement de trouver des solutions pour leur application. Mais chacune des parties est restée dans son coin. J’étais alors contraint de prendre les braises avec mes mains et de faire face, avec foi et détermination, à la situation telle qu’elle était�, Pour lui l’Algérie d’avant 1999 vivait, sans que l’ONU ne le décrète, sous un véritable blocus international. Et avec la politique de concorde civile, l’Algérie a repris sa place sur la scène internationale. Elle est devenue plus sécurisée puisque pas moins de 10 000 armes ont été récupérées et autant de prisonniers ont été libérés. Le président-candidat a aussi défendu bec et ongles le bilan de sa mandature. “Je me présente aujourd’hui devant vous pour vous rendre des comptes sur ce que j’ai entrepris depuis 5 ans�. Aussi, il n’a pas manqué de relever toutes les réalisations faites durant son mandat (1,2 million de postes d’emplois créés, 1 million de logements construits, redynamisation de l’agriculture, 34 milliards de réserves de change, etc…).
A. C.