Les camions et les bus tuent encore sur nos routes et les bilans sont souvent plus lourds que l'on croit. En effet, les "seigneurs de la route" n'hésitent pas à dicter leur diktat aux automobilistes, y compris sur la troisième voie de gauche, pourtant interdite aux véhicules gros tonnage. Selon une étude analytique de la Gendarmerie nationale, les véhicules, dont l'activité est réglementée (transport de marchandises et de voyageurs), ont été impliqués dans 7 857 accidents, causant 1 470 décès et 15 352 blessés, avec des taux de 28,53%, 39,22% et 31,25% par rapport aux taux globaux, alors que leur nombre ne dépasse pas 10% du parc automobile en circulation. Autrement dit, un accident d'un transport de marchandises ou d'un transport en commun cause plus de dégâts humains et matériels, avec, souvent, des séquelles gravissimes et traumatisantes sur l'opinion publique. "À ce titre, et devant l'ampleur de ce phénomène, surtout après les 20 accidents graves qui ont marqué l'opinion publique, enregistrés par cette catégorie durant ces 5 premiers mois de l'année en cours, dont celui survenu en mai à Skikda qui a coûté la vie à 3 écoliers et causé des blessures à 3 autres, ainsi que le dernier survenu à M'sila qui a coûté la vie à 5 personnes et des blessures à 2 autres, et compte tenu des missions de la Gendarmerie nationale, de lutte contre l'insécurité routière, une campagne de sensibilisation a été lancée en direction de cette catégorie professionnelle de transporteurs", indique cette étude. "Indispensable", nous dit-on, cette campagne s'inscrira dans le cadre de la prévention routière, avec pour thème "La conduite professionnelle est avant tout une affaire de responsabilité et de conscience". Cette opération ciblera exclusivement les conducteurs des transports en commun et transports de marchandises à travers les 48 wilayas du pays, de juillet jusqu'à la fin du mois d'août. Cette décision découle du fait que "la responsabilité comportementale due au facteur humain, essentiellement les conducteurs, reste toujours prépondérante avec un taux estimé à 89%". Selon un document retraçant les axes majeurs de cette action, les gendarmes spécialisés dans la sécurité routière devront expliquer et vulgariser certaines recommandations à l'endroit des conducteurs, comme le respect des règles de conduite, dans l'intérêt de leur propre sécurité et de celle des autres, le respect de la distance de sécurité, notamment dans les tunnels, les virages et les itinéraires dangereux, le respect des règles de dépassement, la réduction de la vitesse durant les mauvaises conditions climatiques et lors de la visibilité réduite, l'abstention de l'utilisation du téléphone portable lors de la conduite, le contrôle périodique du véhicule et de ses équipements, l'amarrage des chargements et le respect de la charge autorisée, le contrôle des témoins et indicateurs du tableau de bord et l'état des pneumatiques, et l'abstention de conduire en cas de fatigue, particulièrement lors des longs trajets. À ce propos, des conducteurs ont révélé avoir été exploité par les propriétaires des camions, et ce, en leur imposant d'effectuer plusieurs navettes et sur des trajets pénibles sans qu'ils soient assistés par un second conducteur. Du coup, et sous l'effet de la fatigue et du stress quotidien, les conducteurs butent sur des situations fâcheuses. Raison pour laquelle les gendarmes vont également sensibiliser ces professionnels à appliquer le système de rotation des chauffeurs pour les conduites prolongées et de longue distance. "Cette action coïncidera avec le plan Delphine et le mois de Ramadhan et verra une forte mobilisation des unités pour prendre en charge la grande affluence sur les routes et lutter contre ce fléau, dont les statistiques des accidents ont toujours révélé une augmentation durant cette période, particulièrement durant l'été." Signalons que, durant les premiers 6 mois de l'année en cours, les gendarmes ont enregistré 11 661 accidents, qui ont provoqué 1 770 morts et 20 830 blessés. F. B. Nom Adresse email
