Décidément le régime marocain, à court d'idées, tente, vainement, de cacher à l'opinion publique internationale sa politique expansionniste. Pour y arriver, tous les moyens sont mis à contribution. La conférence animée hier au centre de presse du quotidien El Moudjahid par le SG de l'Union des travailleurs sahraouis (UTS), Cheikh Lahbib, a eu le mérite de rappeler cette politique basée notamment sur l'inondation de l'Algérie par la résine de cannabis en provenance du Maroc, premier pays producteur et exportateur. Le conférencier qui était accompagné de l'ambassadeur Ibrahim Ghali, d'un parlementaire et de la représentante des femmes sahraouies, a, en effet, dressé un tableau noir sur les pratiques du Makhzen qui fait sienne "la politique expansionniste dont souffrent tous les peuples du Maghreb. Pis encore, ce régime constitue une source à toutes les crises et problèmes qui secouent la région". La politique de légaliser la production du cannabis au Maroc n'est pas fortuite, selon le syndicaliste, et les rapports émanant des organisations tant onusiennes que non gouvernementales montrent à quel point cette pratique a atteint un degré inquiétant. Le bureau de l'ONU pour la lutte contre la drogue et la criminalité place le Maroc en tête des pays producteurs et exportateurs de résine de cannabis. L'organisme international et l'Observatoire européen pour la consommation de la drogue font état qu'une personne sur quatre consomme du cannabis, consommation qui touche notamment les mineurs. Le secrétariat d'Etat américain classe, pour sa part, ce pays parmi les premiers à consommer du cannabis, "substance directement liée à la déstabilisation des pays et au crime transfrontalier". De même, ajoutera le conférencier, l'Organisme mondial de contrôle de la drogue ainsi que l'Organisation internationale des douanes affirment que 82% des quantités de résine de cannabis saisies proviennent du Maroc. Selon l'Office algérien de lutte contre la drogue, les services compétents ont saisi durant la période allant de janvier à juin de l'année en cours plus de 90 tonnes de résine de cannabis. Il y a trois jours plus de 2,3 tonnes de cette substance ont été saisies à la frontière Ouest. "Le crime d'étendre le trafic de drogue fait partie de la stratégie du Makhzen parallèlement aux idées expansionnistes, ce qui constitue, on ne peut plus clairement, un danger réel sur la région. Nous ne disons pas cela pour porter atteinte à nos frères marocains, mais nous refusons que ces derniers vivent dans des conditions caractérisées par pareille réputation et obéissent à un régime dont la foi est basée sur la répression et la propagation des maux sociaux. Nous ne voulons pas qu'une bonne partie de nos frères vive en dessous du seuil de pauvreté alors que le roi est la 7e personnalité la plus riche du monde. Si cette richesse était équitablement distribuée, le peuple vivrait mieux. Nous n'acceptons pas de cohabiter avec un régime qui n'accorde aucun respect aux droits de l'Homme", rappelle le conférencier qui citera l'exemple de cet étudiant qui a décidé de faire la grève de la faim après avoir essuyé un refus d'inscription à l'université. Comme il rappellera "le calvaire des journalistes sahraouis, expulsés des territoires occupés du Sahara occidental et amenés de force au nord du Maroc". Sur un autre plan, l'intervenant dénonce l'attitude du gouvernement marocain vis-à-vis de plus de 500 prisonniers sahraouis dont on ignore le sort, ou encore ces "250 prisonniers de guerre ainsi que 65 autres qui croupissent dans les geôles marocaines". Au plan des droits de l'Homme dans les territoires occupés, les Sahraouis subissent quotidiennement toutes sortes de brimades et d'intimidations. "Un blocus militaire est mis en place sur la région et des milliers de nos compatriotes sont constamment harcelés, alors que les portes sont fermées pour les observateurs internationaux." Il y a une situation dramatique qu'il faut dénoncer, dira le syndicaliste, rappelant, à l'occasion, le drame que vivent les Sahraouis dans les prisons marocaines et dont certains ont vu leur peine commuée à vie pour avoir tout simplement exprimé pacifiquement le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui pour disposer de son destin. Les rues de Laâyoun, de Smara et autres villes des territoires occupés témoignent aujourd'hui de beaucoup d'exactions commises par les serviteurs du Makhzen. À rappeler également que le président de la RASD a appelé Ban Ki-moon à intervenir pour "amener l'occupant marocain à cesser ses actions hostiles contre les militants et journalistes civils sahraouis dans les territoires occupés". Nom Adresse email
