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«EL WAHRANI» DE LYES SALEM
La vie au miroir des désillusions
Publié dans Liberté le 06 - 09 - 2014

Projeté pour la presse ce samedi matin à la salle El Mouggar, le long-métrage (coproduit par l'AARC, Laith Media et Dharamsala avec le soutien du ministère de la Culture et du FDATIC), le deuxième du réalisateur algéro-français Lyes Salem, est une fresque qui traverse près de 30 années d'histoire et de vie politique. L'euphorie et l'enthousiasme des premières années de l'indépendance sont dilués et noyés dans les désillusions. Une histoire d'amitié, d'amour, de choix et de devoir(s).
De l'exaltation des premières années qui suivent l'indépendance au désenchantement...voilà ce qui résumerait le long-métrage «El Wahrani» de Lyes Salem. Les personnages sont confrontés à leurs échecs ; ils font face à leurs erreurs. Si certains s'enferment dans le silence et se fabriquent une sorte de nouvelle «peau», d'autres persistent dans cette même erreur et continuent de traverser le miroir des désillusions en se remplissant les poches, en continuant de porter un discours chimérique, en évoluant à rebours de l'évolution de la société. «El Wahrani», c'est l'histoire de Djaffar alias Djeff (incarné par Lyes Salem) et Hamid (interprété par Khaled Benaïssa), deux amis, inséparables, qui s'engagent dans la lutte de libération nationale. 1957 sera une année décisive pour eux ; chacun choisira sa voix. A leurs retrouvailles, à l'indépendance, leur amitié ne semble aucunement affectée par le temps, la guerre et leurs choix. Pourtant, un secret pèse, telle une épée de Damoclès, sur cette belle et grande amitié, et risque de séparer leurs routes. Dans «El Wahrani», il est par moment question de choix ; des choix que nous faisons et que nous croyons, sur le coup, parfaitement adaptés à une situation donnée. S'il est commun que nos choix déterminent qui nous sommes, dans la réalité (ou du moins, pour les personnages), les choses sont beaucoup plus complexes. Les personnages de Lyes Salem (qui a également signé le scénario) ne sont ni bons ni mauvais, ils ont cette ambivalence, cette obscurité, cette part d'ombre, qui les rend à la fois humains et romanesques. Des protagonistes qui s'enferment dans le silence pour éviter de penser à leurs erreurs. La mise en garde de Farid (joué par Najib Oudghiri), un des personnages du film, est à ce propos éloquente : «Dans 20 ans, quand on se regardera dans les yeux, nos mensonges nous imposeront le silence». Les mensonges du passé qui se transforment, donc, en silence au présent et qui hypothèquent l'avenir. Même si le temps du film s'arrête à la décennie 1980, il apparaît tout de même, et notamment lors des échanges entre Djeff et son fils qui se pose des questions sur ses origines, que l'avenir est en suspens, que ce n'est peut-être pas Djeff (et sa génération) qui apportera les réponses, qui comblera ce vide, qui reconnaîtra ses torts et ses échecs, qui débattra des espérances et des désillusions de l'indépendance. «El Wahrani» est une fresque, un film qui évoque l'identité, traverse l'histoire et survole plusieurs thèmes (arabisation, identité algérienne, torture...), sans s'approfondir ou traiter un sujet au détriment d'un autre. Ce qui semble importer pour Lyes Salem, qui a remporté le Valois d'Or du meilleur acteur au Festival du film d'Angoulême (France, le mois dernier), c'est l'histoire d'amitié entre Djaffar et Hamid ; c'est le drame de deux hommes placés dans une situation complexe ; c'est le choix de vie de deux personnages et ses conséquences. Mais ont-ils vraiment eu le choix ? N'était-il pas biaisé, ce choix, dès le départ ? A chacun, il appartient de construire un jugement, du moins, c'est ce que nous semblons entrevoir de cette œuvre qui interroge les silences. Les personnages sont inscrits également dans cette complexité. Les comédiens (Lyes Salem, Khaled Benaïssa, Djemel Barek, Najib Oudghir, Amal Kateb, Sabrina Ouazani, Anne Zander...) ont réellement porté le propos et la narration de ce film, d'une grande épaisseur. L'émotion était au rendez-vous. Une émotion juste, jamais fabriquée, jamais surfaite.
Sara Kharfi (Pour la Rédaction WEB/LIBERTE)
Légende photo : Scène du film «El Wahrani» de Lyes Salem.
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