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"Les secrets..." 58e partie
Publié dans Liberté le 22 - 09 - 2014

Résumé : Zina a tout de suite senti que sa fille n'était pas bien. Ihssane finit par lui rappeler que son oncle et sa famille ne l'ont jamais considérée des leurs, car c'est sa fille adoptive. Elle en dit trop et décide de la mettre au courant. Elle ne veut pas avoir de secret pour sa mère. Zina est sous le choc. Ihssane lui montre la lettre et le bijou en or...
Zina essuie ses larmes, agacée. Elle saisit la lettre et ferme les yeux, cherchant à maîtriser ses émotions. Elle aspire un bon coup avant de se mettre à la lire.
- Elle aurait pu se passer de t'écrire !, s'écrie-t-elle. Toute mère aime son enfant ! Elle n'aurait pas dû t'abandonner !
- Je sais mais elle avait des excuses ! Maman Zina, si elle ne m'avait pas abandonnée, je n'aurais pas eu la chance de te connaître !
- Oui, son malheur a fait mon bonheur, mais puisqu'aujourd'hui, tu recherches après elle, c'est que tu veux couper avec moi et ta famille ! Ta vraie famille est ici ! Tu la connais depuis ta naissance ! Pour l'amour de Dieu, oublie-la !
- Pour l'oublier, je dois la retrouver ! Après je pourrais passer à autre chose !
Zina lit la lettre jusqu'au bout puis saisit la chaîne par son pendentif.
- Je comprends qu'elle ait eu le cœur brisé en se séparant de toi, murmure-t-elle. Tu étais un si beau bébé qu'il aurait fallu ne pas avoir de cœur pour ne pas t'aimer sur-le-champ ! Les plus beaux jours de ma vie se comptent sur les doigts d'une main ! Lorsque je t'ai prise dans mes bras pour la première fois, lorsque tu m'as appelée maman pour la première fois ! J'étais si heureuse que j'en pleurais ! J'avais appelé Yé pour le lui dire ! Je voulais partager ma joie ! Et là, tu me brises le cœur, en voulant avoir une seconde mère ! J'ai peur de te perdre !
- Maman Zina, je te jure que tes peurs sont infondées ! Avec ta bénédiction, j'irai de l'avant mais je reviendrai toujours vers toi !
Ihssane quitte sa chaise et va la prendre dans ses bras. Elle appuie sa joue à la sienne, mêlant leurs larmes.
- Pardonne-moi maman ! Je ne voulais pas te blesser ! Je ne supporte pas de te voir pleurer !
Le serveur qui revient avec leurs commandes, les pose et demande :
- Vous avez reçu une mauvaise nouvelle ?
- Non... Je ne peux rien avaler, dit Zina, en sortant son portefeuille de son sac à main pour en tirer un billet qu'elle remet au serveur. Partons...
Elles quittent le restaurant. Zina a dû mal à accepter l'idée que sa fille parte à la recherche de sa vraie mère. Mais Ihssane possède son adresse et rien de ce qu'elle pourra dire ne l'arrêtera.
Elles marchent sans but. Ihssane reste accrochée à son bras, mais elle la sent lointaine dans ses pensées.
- Je t'ai gâché la journée, dit-elle. Je savais que tu souffrirais en apprenant la nouvelle mais je voulais que ce soit moi, pas quelqu'un d'autre ! Maman Zina, tu verras, je ne te quitterai jamais !
- Je ne veux pas te perdre ! J'en suis à penser que c'est à cause de mon mariage, du fait qu'on ne vive plus ensemble, réplique Zina. Je suis prête à tout quitter pour toi !
-Non, non, ne fais surtout pas cette erreur !, la prie Ihssane. Je m'en voudrai à mort que tu brises ton foyer pour moi ! Maman Zina, crois-moi, tu ne me perdras pas ! Que je la connaisse ou pas, je suis ta fille pour toujours ! Je te reviendrai toujours ! Je te le jure sur ma vie !
Zina voudrait bien la croire. Elle la sait sincère et ne doute pas d'elle, mais qui sait si sa mère biologique n'allait pas lui offrir ce qu'elle n'a pas pu lui donner. Les jeunes rêvent de vie facile. Si elle a fait de longues études, elle doit avoir une bonne situation. Peut-être qu'elle n'a pas eu d'autres enfants et s'arrangera pour qu'Ihssane ne la quitte pas.
Zina la hait sans la connaître.
- Allah, laissez-la-moi ! Faites qu'elle ne la retrouve pas ou qu'elle soit morte et enterrée depuis longtemps ! C'est ma fille ! Ne me la reprenez pas ! J'en mourrai !
(À suivre)
A. K.
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