Cette lettre de l'ambassadeur, au-delà de la volonté de faire écho à l'élan de sympathie exprimé après la mort de Gourdel, suggère que le choc de l'assassinat ne doit entamer en rien les liens qui unissent les deux pays. La mort du guide de montagne français, Hervé Gourdel, continue à susciter l'émoi et la consternation parmi la population locale, ses concitoyens, les chancelleries et l'opinion nationale et internationale. C'est parce que, sans doute, cet assassinat a commencé à donner du grain à moudre à quelques milieux, si prompts à stigmatiser les musulmans et à céder à quelques raccourcis, que l'ambassadeur de France en Algérie a jugé utile de s'adresser à ses compatriotes établis dans notre pays, en les invitant à ne pas céder au chantage, mais plutôt à poursuivre les efforts pour resserrer les liens avec les Algériens, ces derniers étant, comme les Français, confrontés aux mêmes défis. "Un tel drame touche aussi bien les Français que les Algériens, qui ont fait dans le passé la lourde expérience de la violence terroriste, et que je tiens à cette occasion à remercier pour leurs nombreux témoignages de sympathie. Il touche les hommes de toutes nations, de toutes religions, qui font face à la barbarie", relève, à juste titre, l'ambassadeur, Bernard Emié, dans une lettre aux Français résidant en Algérie et publiée sur le site Internet de l'ambassade. "Au-delà du choc que nous venons de vivre, nous ne devons pas céder au chantage des assassins dont l'objectif est de semer l'effroi et d'attiser les peurs. Il nous appartient de poursuivre nos efforts afin de resserrer dans tous les domaines les liens entre la France et l'Algérie et de relever ensemble les défis communs auxquels nous sommes confrontés", écrit-il. "C'est un enjeu de première importance, dont témoignent d'ailleurs la mobilisation massive et les marques de soutien que nous apportent les autorités et la population algériennes dans cette épreuve qui est aussi la leur", ajoute-t-il. Bernard Emié, dont le pays a décidé de mettre en berne les drapeaux en guise de deuil, a rappelé l'engagement de l'Algérie pour tout mettre en œuvre afin de retrouver les auteurs de l'assassinat d'Hervé Gourdel. "Le président de la République a salué la qualité de la coopération avec les autorités algériennes qui ont immédiatement mis en œuvre des moyens importants dès l'annonce de l'enlèvement d'Hervé Gourdel, et qui se sont engagées à retrouver les auteurs de son assassinat", rappelle-t-il. Cependant, à l'adresse de ses compatriotes, il rappelle les consignes de sécurité, tout en les invitant à rester "calmes" et "vigilants". "Chacun doit continuer, avec calme et sérénité, à rester au quotidien très vigilant et à respecter strictement toutes les consignes de sécurité qui s'imposent notamment à l'égard des zones considérées comme sensibles (...)", a-t-il préconisé. Dans un contexte régional marqué notamment par le défi sécuritaire et dans lequel Alger et Paris sont engagés dans une étroite coopération, cette lettre de l'ambassadeur, au-delà de la volonté de faire écho à l'élan de sympathie exprimé après la mort de Gourdel, suggère que le choc de l'assassinat ne doit entamer en rien les liens qui unissent les deux pays.
