El Tarf: Hidaoui souligne l'importance d'encourager les jeunes dans le domaine des médias numériques    "Flottille pour la liberté": un nouveau bateau chargé d'aide s'approche des côtes de Ghaza    Jeux scolaires Africains (Algérie 2025): les sélections africaines de tennis de table peaufinent leur préparation    Prochaine rentrée de la formation professionnelle : début des inscriptions dimanche    Championnat d'Algérie de nage avec palmes: début des épreuves à Oran    L'Algérie, moteur de l'intégration économique africaine    Environnement : lancement d'une campagne nationale de ramassage des algues sur les plages du littoral    Salon national du jeune artisan d'Oran: sept artisans primés dans les concours du meilleur stand et du meilleur produit    Parachèvement des travaux d'augmentation de la cadence de production à l'usine de dessalement d'eau de mer de Koudiet Draouche    Poste et télécommunications : signature d'un mémorandum d'entente algéro-italien pour renforcer la coopération    Volley/Mondial 2025 (seniors messieurs) : le Six algérien poursuit sa préparation à Bejaia    L'équipementier Sigit produira en Algérie de nouvelles pièces plastiques pour l'usine FIAT    Acheminement et récupération des valises diplomatiques: le Chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie convoqué au MAE    Chargé par le président de la République, M. Rezig participe dimanche à Addis-Ababa au Sommet onusien sur les systèmes alimentaires    Secousse tellurique de magnitude 3,3 degrés à Médéa    Le ministre de la Communication prend part à une cérémonie en hommage au défunt journaliste Ali Draa    Les impacts économiques et géostratégiques des tensions entre l'Algérie et la Commission européenne    L'Europe est morte à Ghaza !    Francesca Albanese recadre sèchement Ursula von der Leyen    Finale de la 24e CAN féminine Deux formations retiennent leur souffle    Des cascades et des sources d'eau à couper le souffle    Ces bus de voyageurs ''kamikazes'' sur les routes    1.700 athlètes attendus en Algérie pour la 1ère édition    Célébration en musique du 185e anniversaire de la naissance de Tchaïkovski    Décès du journaliste Nacer Tir : la Direction générale de la Communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Décès du journaliste Nacer Tir : le ministre de la Communication présente ses condoléances    Fichier national d'immatriculation des véhicules: première étape du processus de mise en place d'un système national intégré de gestion des véhicules    Alger célèbre en musique le 185e anniversaire de la naissance du grand compositeur russe Tchaïkovski    Premier Colloque arabe sur "La langue arabe dans les médias": appel à promouvoir l'utilisation de l'arabe classique dans les médias    Le Théâtre régional ''Abdelkader Alloula'' accueille la 16e édition    L'Algérie termine avec 21 médailles aux Championnats d'Afrique    Deux soldats sionistes interpellés en Belgique    Ne laissons pas une société démente nous dicter notre vision de la vie !    Mohamed Meziane installe le nouveau secrétaire général du ministère    Sur la voie de la fidélité    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Témoignage d'un jeune cadre de la compagnie pétrolière nationale
"Il y a un manque de considération pour les compétences"
Publié dans Liberté le 01 - 10 - 2014

Ce jeune cadre supérieur vient de quitter la compagnie pétrolière nationale pour une multinationale. Il explique ici les raisons de son départ .
A. A., jeune cadre supérieur, cumule dix ans d'expérience à Sonatrach. Il livre ici sa déception. "Après avoir effectué des études supérieures à l'étranger, je suis rentré au pays, avec comme idée de servir mon pays et servir Sonatrach. Malheureusement, après dix années de loyaux services en tant qu'ingénieur, j'ai dû quitter la compagnie nationale, la mort dans l'âme, et ce, pour trois principales raisons. En premier lieu, je dois citer le manque flagrant en matière d'organisation, de management et surtout de prise de décision. Il faut savoir que les opportunités n'attendent pas, et si on n'agit pas au bon timing, il y aura une perte de marché avec comme conséquence directe des pertes qui se chiffrent en milliards de dollars. La deuxième raison est liée au manque et dans certains domaines une absence totale de visibilité et de stratégie à moyen/long terme, la totalité des projets enregistrent des retards importants dans leur réalisation.Enfin, la peur de stagner et de tomber dans une certaine routine compilée au manque de transparence en matière de gestion de carrière n'a fait qu'accentuer mon désir de quitter Sonatrach, car ayant le sentiment que je ne faisais que perdre mon temps, vu l'absence des challenges à l'intérieur de la compagnie et vu le manque de considération des compétences ayant fait leurs preuves." Quant aux raisons de la fuite des compétences, elles sont multiples : "Sonatrach a été fondé par des hommes qui avaient su instaurer une certaine culture d'entreprise, qui fait défaut actuellement, rien n'est fait pour préserver le capital humain de l'entreprise, alors que celle-ci devrait être une préoccupation majeure de la fonction ressource humaine. L'absence de gestion de carrière, la stagnation, une politique salariale archaïque qui ne différencie guère ceux qui travaillent et ceux qui font semblant de travailler, du moment qu'à la fin, ils ont le même salaire, car se trouvant dans la même catégorie, ajouter à cela une communication défaillante, en clair, pas de quoi attirer ceux qui veulent réussir et faire avancer les choses. Les chiffres en ma possession parlent de 1000 experts entre cadres, ingénieurs et techniciens qui auraient quitté Sonatrach entre 2000 et 2013, c'est tout simplement énorme et regrettable à la fois."
Retards importants dans les projets
Les facteurs d'émulation pour les jeunes talents manquent également : "En comparant Sonatrach avec les multinationales exerçant dans le domaine pétrolier et gazier, on constate rapidement que la compagnie nationale devrait, au plus vite, changer sa politique en matière de ressources humaines, elle devrait adapter son organisation aux normes du management stratégique. La gestion des compétences fait énormément défaut, notamment envers les jeunes, qui constituent l'avenir de la compagnie. Souvent, pour gravir les échelons, on se focalise beaucoup plus sur le nombre d'années passées et non pas sur les compétences, ce qui fait que pour un jeune qui veut réussir sa carrière, c'est trop lent, ceci pousse les jeunes talents à partir et rejoindre les autres compagnies, qui leur offrent un plan de carrière avec en plus des rémunérations attirantes. Dans ce registre, il n'y a qu'à voir ce que gagne le P-DG de Sonatrach par rapport aux chiffres d'affaires réalisés, c'est tout simplement inadmissible. Ainsi, s'il y a absence de plan de carrière et des rémunérations qui ne sont guère attirantes, le choix est vite fait, à savoir quitter la compagnie."
Perte de milliards de dollars
En ce sens, le coaching efficient fait défaut : "Pour tout vous dire, j'ai rarement vu des managers s'intéresser aux jeunes. Il y a un fossé entre les anciens et les jeunes. A mon avis, ceci mérite d'être exposé et débattu en interne. Il faut savoir aussi qu'il n'y a aucun suivi de ces jeunes, notamment les plus compétents et qui sortent du lot. Ceci vient du fait de l'absence de ce qu'on appelle dans le management, la direction par objectifs (DPO), et dans ce cadre, toute une étude en matière d'organisation, de gestion de carrière et de politique salariale a été menée par un cabinet de renommée, il y a quelques années, et qui se base justement sur la DPO, mais malheureusement, à ce jour, non incorporée. Personnellement, j'ai été choqué et sidéré par l'incompétence de ma hiérarchie, au moment où je travaillais encore pour l'entreprise. C'était dans le cadre d'un mégaprojet, et je voyais de mes propres yeux que les intérêts de Sonatrach n'étaient pas défendus comme il se doit. Pis encore, les pertes, en matière de manque à produire, se chiffraient en milliards de dollars. C'était de l'inconscience. Je me suis battu avec quelques collègues, jour et nuit, à concevoir des stratégies pour faire face et démontrer la manière de défendre les intérêts de Sonatrach d'une manière objective afin de rectifier le tir, mais trop de blocages et surtout aucune confiance envers les jeunes. Résultat des courses : trois de mes collègues et moi avons fini par démissionner, et actuellement chacun de nous est bien intégré dans une multinationales à l'étranger, mais je vous rassure, si les choses changent, tous sont prêts à revenir, car on est tous concernés par l'avenir de l'Algérie, chacun dans son domaine."
En conclusion, le jeune cadre suggère des remèdes pour mettre fin à cette politique de ressources humaines désastreuse. "Sonatrach devrait faire de grands efforts en matière de gestion des ressources humaines, elle doit se doter d'un système d'organisation et de gestion répondant aux normes actuelles de management, ceci est encore possible, mais il faut une certaine volonté et surtout accepter le changement. Autrement, cette hémorragie de compétences risque de freiner le développement de Sonatrach, notamment dans les domaines de l'exploration et de l'exploitation. Ainsi, il faudrait concevoir à nouveau toutes les évolutions, à la fois fonctionnelles, organisationnelles et managériales, en termes de carrière et de rémunération, pour permettre aux cadres de l'entreprise de continuer à croire en Sonatrach, qui constitue le poumon de l'économie algérienne."


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.