Les walis mettent la pression sur le comité central

À la veille de la tenue de sa session extraordinaire prévue ce lundi

D’importantes pressions s’exercent sur les membres du comité central du FLN. À la veille de la tenue de la session extraordinaire de cette instance issue du VIIe congrès, les walis auteurs de ces pressions enjoignent les membres du comité central de signer une motion de retrait de confiance à Ali Benflis en sa qualité de secrétaire général du FLN. C’est ce que nous avons appris, hier, de sources proches du parti de la majorité. Dans un formulaire-type élaboré par l’administration destiné à être paraphé par les membres du CC et dont Liberté a pu avoir une copie, il est indiqué que “compte tenu des dangers qui menacent l’avenir et le sort du front de libération nationale ; compte tenu de la position actuelle du parti découlant des pratiques ayant prévalu durant le VIIIe congrès du FLN annulé par une décision judiciaire et qui a accentué les scissions dans les rangs des militants de sa base et de sa direction, et dans le but d’éviter toute division qui peut exacerber la situation du parti, notamment pendant cette période, moi… soussignant ci-dessous en ma qualité de membre du comité central issu du VIIe congrès, je m’engage à un retrait de confiance à Monsieur Ali Benflis qui continue d’exercer les fonctions de secrétaire général malgré la fin de son mandat comme le stipule l’article 22 du statut du parti�. Ce document précise dans le même temps que la signature du membre du comité central portée sur le formulaire signifie également “l’annulation de quelque engagement que ce soit oral ou écrit que j’ai pris auparavant avec Ali Benflis en sa qualité d’ancien responsable du parti et je m’engage à assister à la réunion du comité central qui se tient dans sa session extraordinaire�.
Un certain nombre de membres du comité central, contactés par nos soins nous ont confirmé, de leur part, ces pressions exercées à leur encontre par les walis. Plusieurs d’entre eux nous ont même indiqué que “les walis nous ont expliqué qu’après la réélection de Bouteflika les choses ont complètement changé, il faut permettre au président d’avoir le parti qui lui revient de plein droit�.
D’autres nous ont révélé que les premiers responsables de l’exécutif au niveau des wilayas leur ont affirmés que “le FLN n’est plus la propriété de Benflis après le score réalisé par Bouteflika qui est celui à qui revient de droit le FLN�. Après le coup de force électoral du président Bouteflika avec un score surréaliste de 85%, digne d’une république bananière, ces pressions ont-elles eu de l’effet sur les membres du CC ? Selon un haut responsable du parti, de nombreux membres du CC ont fait état de ces pressions, “exception faite des mouhafedhs de Tipasa et de Boumerdès qui ont rejoint l’autre camp, les autres membres du CC nous sont restés fidèles�.
Le 16 janvier dernier, en effet, Ali Benflis avait confirmé cette tendance en déclarant, à l’occasion d’une rencontre avec ses militants à la kasma de Bourouba, que “les formulaires d’engagement dûment légalisés par les membres du comité central issus du VIIe congrès, au nombre de 164 sur un total de 243 ont été authentifiés par un huissier de justice�. C’est ce regroupement et ce large consensus autour de Ali Benflis qui fait paniquer Abdelaziz Belkhadem, le chef de file du mouvement dit de redressement qui a réagi, hier, en déclarant ne pas reconnaître la session extraordinaire du CC prévue lundi prochain. L’arrière-pensée politique de l’OPA par laquelle le président Bouteflika menace le FLN “est d’écarter l’actuelle direction du parti pour lui substituer une direction qui lui est acquise et qui lui permettrait de mettre le FLN au musée à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance�, selon une source très au fait des projets de Bouteflika pour le vieux parti. “Bouteflika considère le FLN comme une entrave aux relations algéro-françaises�, souligne la même source, avant d’ajouter que “le meilleur signe qu’il puisse faire en direction de la France est de supprimer le FLN�.
N. M.
Un membre du BP jette l’éponge
Sid-Ahmed bouchlaghem démissionne
Sid Ahmed bouchlaghem, membre du bureau politique du FLN, issu du VIIIe congrès invalidé, a annoncé, hier, avoir démissionné de cette instance. Dans sa lettre de démission, il motive sa décision par “l’ouverture d’une nouvelle culture partisane�. Il est à rappeler qu’un autre membre du bureau politique issu du VIIIe congrès, m. Abdelkader boutchacha, avait déjà présenté sa démission en décembre dernier.
APS.