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Presse : menace permanente et hommage de circonstance
Publié dans Liberté le 03 - 05 - 2004

L’Algérie figure sur la liste des trente-sept “prédateurs� de la liberté de presse dressée par Reporters sans frontières à l’occasion de la quatorzième Journée mondiale de la liberté de la presse, mais dans la catégorie “groupes armés�.
Les groupes terroristes islamistes ont, en effet, et tout au long d’une décennie meurtrière, employé toutes leurs facultés criminelles contre les journalistes, mais sans parvenir à éradiquer la profession. Le reflux de la capacité de nuisance terroriste ne met, cependant, pas la presse indépendante algérienne à l’abri d’une liquidation.
Sa suppression serait même envisagée. Pour s’éviter un verrouillage d’autorité de la fonction médiatique, le pouvoir a même conçu et testé des moyens softs de réduction graduelle de l’espace et des moyens communicationnels. La criminalisation du délit de presse suivie de harcèlements policier et judiciaire de journaux et de journalistes, l’usage coercitif du quasi-monopole d’imprimerie et du monopole de la publicité institutionnelle et le maniement répressif de la fonction fiscale constituent, entre autres, des moyens d’anéantissement progressif de ce qui a été acquis, par la lutte démocratique et la résistance anti-islamiste, comme espace d’expression indépendante.
L’organisation en régie de la télévision, toujours unique et directement monopolisée par le pouvoir, dément toute prétention démocratique du régime. La presse écrite, d’influence marginale, au regard de l’audience de la télévision, sert de feuille de vigne d’un système qui veut cacher sa conception — et sa pratique — staliniennes de l’information grand public.
L’apprêt de titres aux lignes complaisantes, soutenus par la dispense de frais d’impression et la générosité de l’annonceur public exclusif, participent du projet de mise à mort de l’expression autonome.
Le rapport de RSF ne rend pas complètement compte de l’état réel de la liberté de la presse. Sa synthèse ne semble prendre en considération que la répression active qui s’exerce sur les médias et les journalistes. Dans bien des pays, les régimes usent d'efficientes méthodes dissuasives et qui découragent ainsi toute tentation communicationnelle ; dans d’autres, les pouvoirs, avec l’air de ne pas y toucher, détournent la liberté d’expression en poussant à l’autocensure, si bien qu’ils économisent le discrédit qui naîtrait d’une coercition manifeste. Quand Bouteflika, dans son message de conjoncture, invite chacun à “constater qu’elle n’est pas censurée�, il ne s’engage que sur la question de la censure a priori et non celle, plus insidieuse, de la guérilla institutionnelle.
La liberté d’expression, en tant que fonction sociale est, aujourd’hui, menacée par les pouvoirs publics.
Si la menace terroriste reste effective et concerne l’ensemble des activités nationales, elle écrase, aujourd’hui, plus ordinairement le fellah de la montagne et le berger des Hauts-Plateaux que le journaliste ou le policier. Le président réélu n’a pas caché, tout au long de sa campagne électorale, son aversion pour la presse, accablée de constituer “un terrorisme de la plume� et de “déformer l’image du pays à l’étranger�.
L’hommage et la profession de foi de circonstance ne peuvent rassurer sur les risques encourus par cet acquis que le président nous invite à “préserver� alors même qu’il continue à le menacer et à le remettre en cause.
M. H.


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