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46 familles d’Oran à la rue
Leur immeuble s’est effondré il y a deux semaines
Publié dans Liberté le 05 - 05 - 2004

Il est près de 12 heures mardi, au bout de la rue Bengoussa au quartier Bel-Air, un groupe de 4 enfants jouent au football avec un ballon dégonflé. Un mauvais coup de pied de l’un d’eux et le ballon atterrit sur un abri de fortune fait de planches pourries, d’une carcasse de cuisinière ou ce qui reste d’un meuble, le tout surmonté d’une toile en plastique transparent. Cette sorte de bric-à -brac tient, par on ne sait quel miracle, appuyé sur le mur d’une façade délavée. Plusieurs “tas�, car on ne voit pas d’autres expressions pour décrire ces fouillis, sont ainsi alignés tout au long de la rue Bengoussa.
De part et d’autre, les trottoirs sont occupés, transformés en lieux de vie ahurissants. Le petit jardin public qui fait face à cette rue est également envahi par des assemblages rudimentaires qui servent de “toit�. C’est un spectacle d’après-apocalypse qui s’offre à nos yeux au fur et à mesure que nous remontons cette rue.
De dessous ces abris, sortent des femmes et des enfants qui viennent à notre rencontre. Ce sont les 46 familles du 16 rue Bengoussa, rescapées de l’effondrement de leur immeuble. Un immeuble de deux étages qui, il y a deux semaines, s’est écroulé comme un château de cartes tuant un jeune homme et blessant 4 personnes dont deux femmes dans un état grave. Les rayons de soleil, qui arrivent à peine à transpercer les nuages gris et chargés de ce ciel oranais, ne suffisent pas à réchauffer et à assécher ces abris. L’unique tente, fruit d’un achat collectif des habitants du quartier avant ce drame que certains ont appelé honteusement le “drame du vieux bâti à Oran�. Sur place, rendant les lieux plus douloureux et plus révoltants, les restes de l’immeuble, un enchevêtrement de ferraille et de gravas, obstruent toujours la rue, rappelant aux rescapés que là en dessous un jeune homme a été enseveli.
“Voyez par vous-mêmes, voyez dans quelles conditions nous vivons !…Tous les enfants, en l’espace de quelques jours, sont tombés malades : la grippe et la bronchite n’épargnent aucun d’entre- nous !… Hadi hala !… Ouarahoum el-mes’ouline ?…�, nous criait Atika, la cinquantaine, entourée de ses 4 enfants.
Un homme, à son tour, surenchérit. Il a le regard dur presque glacial. Deux enfants sont accrochés à lui : “Ma femme est toujours à l’hôpital dans un état critique, je ne sais même pas si elle va s’en sortir… mais tous ces responsables à Oran s’en moquent… personne… personne n’est venu nous voir pour s’enquérir de notre sort…�
Au bout de quelques minutes, plusieurs familles s’approchent. Toutes veulent dire leur dégoût et leur colère et comme souvent elles déversent un flot de trop-plein d’injustice et de mépris qu’elles ressentent. “Ne sommes-nous pas des citoyens algériens ? Ah… pour recevoir la carte d’enrôlement ou pour aller voter, là nous sommes citoyens, mais quand il s’agit de nous donner un toit, de nous protéger nous et nos enfants plus rien, plus personne …�
Un autre nous montre du doigt un portrait du président Bouteflika collé là lors de la campagne électorale. Il ne nous dira aucun mot mais son geste du bras tendu vers ce portrait en dit long.
Des citoyens livrés à eux-mêmes et qui ont le sentiment d’être une sorte de parias, sinon, disent-ils, comment expliquer le fait qu’aucun responsable depuis deux semaines, y compris le Croissant-Rouge, n’ait daigné venir leur apporter une aide humanitaire. Un membre du comité de quartier, nous le confirmera : “Le Croissant-Rouge n’est même pas venu nous apporter une citerne d’eau, les gens n’ont plus rien, sans compter le choc qu’ils ont subi avec l’effondrement de leur immeuble… Nous ne survivons que grâce à la solidarité des gens du quartier. Il y a une femme qui est dans un abri avec un bébé d’à peine un mois… Croyez-vous cela normal... Il n’y aurait pas dans tout Oran de médecins bénévoles qui penseraient à venir soigner les enfants et les vieux...�.
Beaucoup craignent pour leurs enfants qui se retrouvent complètement perturbés, déboussolés par leur sort. D’un coup, et brutalement, leur univers s’est écroulé, leur maison, lieu de sécurité pour les enfants, a disparu, les livrant au froid et à la peur.
Le délégué du secteur urbain a néanmoins proposé à ces familles d’être recasées dans une crèche et au sein du stade Fréha-Benyoucef de St-Eugène. Solution de rechange, solution précaire que les habitants ont refusée : “Une fois parqués au stade, ils nous oublierons définitivement... Nous demandons aux autorités de nous reloger le plus rapidement possible�, diront les porte-parole des habitants.
Or, cette question du relogement de ces 46 familles sinistrées semble être gérée d’une façon particulière par les autorités locales dans leur ensemble, lesquelles semblent être retranchées derrière le fait que “l’immeuble écroulé était une propriété privée�. Ce à quoi répondent les sinistrés : “Le propriétaire est décédé depuis longtemps et ses héritiers n’ont plus donné signe de vie depuis bien des années...�.
Et d’ajouter : “Lorsqu’il y a eu le séisme de Boumerdès, les locataires de biens privés ont-ils été exclus du relogement ?�
Nous avons laissé derrière nous des familles perdues, ne sachant plus à quoi s’accrocher pour espérer et vivre comme des êtres humains. À quelques encablures de là , nous passons devant le siège imposant de la wilaya d’Oran qui semble inaccessible.
F. B.


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