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Émeutes à Ouargla
À la veille de la visite du président de la république
Mustapha Benfodil
Publié dans
Liberté
le 23 - 02 - 2004
Hier, de violentes émeutes ont éclaté dans la capitale de l’“Algérie utile�. Les jeunes ont crié : “Nous voulons notre part de Hassi-Messaoud !�.
11h35. Un convoi d’une trentaine de journalistes, tous médias confondus, doublé d’une pléthore d’agents du DSPP (sécurité présidentielle), quitte le tarmac de l’aéroport de
Ouargla
, ravagé par la dernière tempête de sable, en direction du centre-ville. À peine engagés dans l’artère principale, à hauteur du boulevard Palestine, que l’on tombe sur des éléments des brigades anti-émeutes sur le pied de guerre. Un policier en civil sort précipitamment d’un commissariat, harnaché comme il se doit : casque, bouclier et une matraque au bout du bras. À l’autre bout, une colonne de fumée noire monte au ciel.
Ouargla
annonce d’emblée la couleur : celle de la protesta. Après la tempête de sable, l’orage de la colère. À notre surprise, le convoi se trouve détourné de l’axe principal pour s’engager dans les méandres des ruelles et des venelles de la vieille ville. Dans le minibus qui conduisait les journalistes, les confrères exultent : “Enfin une visite pas comme les autres !�
De fait, d’Adrar Ã
Oran
, en passant par Ghardaïa,
Mostaganem
, Tamanrasset, Illizi ou Sidi Bel Abbès, le Président-candidat a toujours eu droit au même “dispositif de glorification�. La veille de chaque visite, la ville s’emballe et s’embellit (comme par enchantement !), la population est aiguillonnée par des professionnels des bains de foule, les services municipaux s’affairent à multiplier portraits géants, banderoles, “hachiate� et autres panneaux folkloriques de bienvenue.
De leur côté, les patrouilles de police quadrillent l’itinéraire que devra emprunter le cortège présidentiel, tandis que des barrières sont érigées tout au long dudit itinéraire afin de contenir les foules supposées être drainées en force pour venir accueillir “leur� Président.
Sans parler des comités de soutien particulièrement excités les veilles de “ziaras�.
Eh bien, Ã
Ouargla
, capitale des Oasis et de l’“Algérie utile�, rien de tout cela, oualou, nada. Hier, c’était plutôt une “Kabylie bis�, et d’aucuns se croyaient en “territoires des archs� plutôt que dans une paisible et “docile� médina saharienne.
Le siège de la wilaya attaqué
Pneus qui brûlent, poteaux électriques cisaillés, bancs publics arrachés, détritus et sacs-poubelles étalés sur la voie publique, et des tonnes de pierres et de gravats jonchent la chaussée. Voilà le visage de
Ouargla
hier. Les émeutiers ont, par ailleurs, incendié l’ancien siège de l’agence Khalifa d’où une fumée noire émanait encore à notre passage.
Tous les panneaux d’indication sur les artères principales étaient brisés. Mais c’est sans doute à hauteur du siège de la wilaya que les dégâts étaient les plus spectaculaires non pas tant à l’aune des signes de destruction que de la force du geste : les jeunes n’y sont pas allés par quatre chemins. Ils se sont directement attaqués au symbole du pouvoir local et par ailleurs un point incontournable de la visite présidentielle. Ainsi, les émeutiers ont lapidé l’enseigne de la wilaya et ont ravagé le poste de police. Ils ont également saccagé tout ce qui se trouve alentour : poteaux électriques, lampadaires, barreaux ou arbres décoratifs.
Débris de verre, gravats et détritus jonchaient là encore la chaussée, au désespoir des services de voirie qui avaient déjà fort à faire pour venir à bout des tonnes d’immondices et autres objets drainés par la violente tempête de sable qui a frappé la ville, au point de la plonger dans le noir dans la nuit de samedi à dimanche.
Rappelons que
Ouargla
était, d’un autre côté, sous le coup d’une perte cruelle en la personne de son wali feu Abdelhamid Chaouch, décédé d’une attaque cardiaque le 13 février dernier. C’est donc en plein deuil que la série noire est venue “gâcher� la première sortie de Bouteflika après l’annonce triomphale de sa candidature, hier, à partir de l’hôtel El-Aurassi. “Il a été emporté par les soucis que lui causaient les gestionnaires locaux�, dit on un peu partout.
Tout au long du boulevard Palestine, dans le quartier de Béni-Thour, rendu célèbre pour avoir arraché la Coupe d’Algérie en 2001, les affrontements entre les émeutiers et les forces de l’ordre ont émaillé toute la journée d’hier, depuis tôt le matin. Et à l’heure où nous mettons sous presse, des foyers de tension demeurent toujours actifs. Des camions entiers des brigades antiémeutes ont été dépêchés à grand renfort dans une vaine tentative de contenir les manifestants.
Les policiers ont dû plusieurs fois riposter par des grenades lacrymogènes aux jets de pierres et autres projectiles qui les visaient. À certains moments, l’air, déjà chargé de sable, devenait carrément irrespirable, et les jeunes devaient circuler avec des bouteilles de vinaigre pour atténuer l’effet des bombes lacrymogènes.
“Eddoula haggara�
Sur les lieux de la protesta, l’arrivée en force de la faune de reporters donnera un autre ton aux événements. La population prendra ainsi d’assaut — c’est le mot — les journalistes pour leur expliquer dans la gueule une litanie de plaintes. “Khardjathoum el hogra wa tahmiche� (c’est la hogra et la marginalisation qui a fait sortir les jeunes) crie un citoyen. Un autre enchaîne :“Eddoula haggara� (l’état est injuste).
En gros, ce qui a fait sortir les jeunes de leurs gonds pour aller vite, c’est le statut de Hassi-Messaoud, la capitale de l’“Algérie utile� la vraie. Distante d’à peine 77 km de
Ouargla
, sa wilaya mère, il y a comme de la terre au ciel entre l’une et l’autre. À en croire la population de
Ouargla
, toutes les dividendes des gisements de la wilaya en hydrocarbures (900 millions de tonnes à Hassi-Messaoud, 20 000 000 de tonnes produits annuellement vont aux gens du Nord quand ils ne profitent pas carrément à des puissances et groupes d’intérêts étrangers. “Hadhi thaourat a zaoualiya oua echoumara� (c’est la révolte des parias et des chômeurs), s’écrie une voix. Mohamed Tahar Dgagra, 40 ans, agent commercial, s’érige en porte-parole d’un groupe de citoyens pour expliquer le malaise qui couve dans la région : “Il y a une discrimination criarde entre les gens du Nord et la population locale dans l’accès à l’embauche au niveau des entreprises de Hassi-Messaoud. Les jeunes sont sortis aujourd’hui pour crier “basta au chômage, basta à la discrimination�. Les entreprises favorisent les gens venus d’Alger, de Tizi, de Bougie et je ne sais quoi, qui sont recrutés par fax et les habitants de la région, on leur impose un laissez-passer pour accéder à Hassi-Messaoud�.
“C’est carrément du racisme ce qu’ils font�. Un jeune s’exclame : “Il faut un passeport et un visa pour entrer à Hassi-Messaoud.� Un autre citoyen dénonce la discrimination dans l’accès au logement. “Les logements, ils ne les donnent qu’aux cadres venus du Nord et recrutés par fax, et qui les transforment en maisons de rendez-vous !�
Un citoyen fulmine : “Nous sommes la wilaya la plus riche du pays, voire d’Afrique. Nos richesses nous valent 20 milliards de dollars de recettes pétrolières. Pourtant, la population locale n’engrange que des miettes. Paradoxalement, avec toutes nos ressources énergétiques, la plupart des communes n’ont pas de gaz de ville. Le gaz butane est à 180 DA la bouteille. L’électricité coûte les yeux de la tête en raison de l’utilisation non-stop de l’air conditionné�. Et un citoyen de conclure : “Aghna wilaya wa afqar châab� (c’est la wilaya la plus riche du peuple le plus pauvre).
Un autre, exhumant un proverbe de circonstance, entonne : “Al bagra h‘na wa l’hlib lalbarani� (la vache est ici et le lait va ailleurs).
Un jeune diplômé souligne un fait paradoxal qui, selon lui, illustre parfaitement cette situation : “Trouvez-vous normal, s’exclame-t-il que les gisements pétroliers soient ici et que nous n’ayons aucun centre de recherches en hydrocarbures ?! Ils ont construit l’INH à Boumerdès alors que sa place est ici !�. La population dénonce également l’incurie des responsables locaux, pointant du doigt l’APW, les députés, le SG de wilaya pêle-mêle. “Allez voir dans quel état se trouve la Vieille-Ville ; la Casbah de
Ouargla
se dégrade à vue d’œil. Eux, ils s’amusent à refaire l’asphalte et à décorer la façade pour que Bouteflika n’y voie que du vernis, mais la réalité est tout autre. Pourquoi ce gaspillage d’argent en trompe-l’œil alors que les Ouarglis vivent une misère noire ?! Allez voir du côté de Ezzayna, Assakra, Souk Belabbès, etc. Ils ont reçu une grosse enveloppe de l’Unesco pour restaurer la Vieille Casbah. Où est passé cet argent ?�, assène un cadre.
Un “quota� sur Hassi-Messaoud
Mais le gros problème reste l’embauche. Officiellement, une monographie de la wilaya remise à la presse parle de 16,89% de taux de chômage (pour une population de 557 000 habitants). Cependant, ce que la population exige, c’est qu’un “quota� soit imparti à la main-d’œuvre locale dans les contrats d’embauche à Hassi--Messaoud. Selon un responsable local, le taux d’embauche des habitants de
Ouargla
au niveau des entreprises de Hassi-Messaoud n’excède pas les 25%.
D’après lui : “Le secteur industriel de Hassi-Messaoud échappe totalement au contrôle de la wilaya et il faudrait une décision politique pour faire en sorte que la population locale bénéficie d’un quota dans les emplois générés par le secteur pétrolier à Hassi-Messaoud.�
Assam Mohammed, la cinquantaine, est père de huit enfants et vit de misères. En 1998, il a eu une promesse d’emploi au sein de la GTP de Hassi-Messaoud. À la dernière minute, lui et quarante autres candidats à l’embauche, tous issus de la wilaya de
Ouargla
, se sont vu annuler leur contrat au profit de recrues venues du Tell. “Ils ont prétexté que nous devions nous adresser au bureau de Réghaïa alors que l’offre d’emploi a été lancée par le bureau de main-d’œuvre de
Ouargla�
, dit-il. La population a pointé d’ailleurs du doigt ce même bureau de main-d’œuvre. Ils parlent de permis de travail négociés sur la table moyennant de substantiels pots-de-vin.�Pour avoir le “bulletin�, il faut casquer 10 000 à 20 000 DA, selon l’importance du contrat�, dit un travailleur de Hassi-Messaoud.
Le “bulletin� désigne le contrat d’embauche dans le lexique des chômeurs de
Ouargla
.
Mohammed Assam est affolé. Comme un malheur n’arrive jamais seul, il apprend que son fils, Farès 18 ans, a été embarqué par les flics. Il était parmi les émeutiers. “Regardez ! Il a brandi la photo de Bouteflika et le drapeau national Ã
Sousse
! Il a scandé haut le nom de l’Algérie dans les gradins de
Sfax
! Voilà comment ils le lui rendentâ€�, s’écrie-t-il en brandissant une photo de son fils prise en Tunisie. Il faut savoir que les Ouarglis n’ont pas été en reste dans le soutien de l’équipe nationale Ã
Sousse
et Ã
Sfax
. Ils ont eu leur lot de bastonnades eux aussi.
Les jeunes ne vont plus se taire
A l’heure où nous rédigeons ces lignes, les forces de l’ordre ont toujours quelque mal à maîtriser la situation, ici Ã
Ouargla
, même si la colère des émeutiers est tombée. Toutefois, d’aucuns s’attendent à un regain de violence au passage du cortège présidentiel.
Les chômeurs de
Ouargla
ne pouvaient mieux viser. Ils ont bien calculé leur coup. Ils auront eu droit à une couverture médiatique inespérée. Le président d’une association citoyenne locale prévient : “La population de
Ouargla
a toujours été une population pacifique. Elle ne s’est jamais soulevée comme elle l’a fait, car elle n’a jamais privilégié le recours à la violence. Les derniers évènements sont porteurs d’un signal fort : S’il n’y a pas d’équité dans les recrutements, s’ils n’auront pas leur part du gâteau, ces jeunes ne vont pas se taire !�
M. B.
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