La flambée des prix se poursuit

Hydrocarbures

Les cours du pétrole continuaient à demeurer fermes, hier, après avoir bondi de deux dollars la veille, toujours dopés par la situation qui prévaut au Proche-Orient et les doutes que l'Opep relève le plafond de sa production.
Le baril de Brent pour livraison en juillet valait, dans la matinée, 37,89 dollars à Londres, après avoir ouvert à 38 dollars et clôturé lundi à 38,17 dollars.
Le cours du Brent a déjà progressé de 11% depuis début mai et de plus de 30% depuis le début de l'année. “Malgré les remarques de l'Arabie Saoudite, dimanche dernier, concernant une hausse de sa production, les cours ont bondi, lundi, alors que la réponse des autres membres de l'Opep au projet a été limitée�, ont souligné les analystes de la Maison de courtage Sucden.
L’Arabie Saoudite a annoncé, vendredi dernier, qu'elle proposerait aux autres membres de l'Opep d'augmenter la production de l'organisation de plus de 2 millions de barils par jour (mbj) à la réunion du 3 juin à Beyrouth. Elle comptait jusque-là proposer une hausse de 1,5 mbj seulement.
Réunis à Amsterdam samedi dernier, les ministres de l'Opep ont repoussé à cette réunion, une éventuelle décision d'augmentation des quotas de production.Â
Selon les analystes, les ministres des pays membres de l'opep devraient soutenir la proposition saoudienne initiale pour une hausse de 1,5 mbj des quotas, actuellement fixés à 23,5 mbj. Ils considèrent toutefois que “toute décision sur la nouvelle proposition (…) ne devrait pas intervenir avant la réunion formelle du 3 juin�. Il en est de même pour l'Algérie, qui par la voix de son ministre de l'Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, a récemment rappelé avoir toujours dit que l'opep a “toujours satisfait à la demande du marché international� et qu'elle “pourrait bien augmenter son quota de production, mais ceci ne ferait pas vraiment descendre de manière importante le prix du baril�.
Selon J. J. Traynor, analyste à la Deutsche Bank, le marché craint que l'opep n'ait pas la capacité de répondre à la croissance de la demande mondiale, actuellement estimée à 2 mbj, alors que l'offre des pays non-membres de l'opep augmente lentement.
“Entre 1998 et 2002, l'offre des non-membres de l'opep augmentait au même rythme que la demande mondiale, donc l'opep n'avait pas besoin de recourir à ses capacités supplémentaires de production�, a-t-il dit. “Mais maintenant, la situation a changé : la croissance de la demande est de 1 mbj, supérieure à celle de l'offre des pays non-membres de l'opep, ce qui fait fortement pression sur l'opep pour qu'il augmente sa production�, a-t-il poursuivi.
Selon lui, même si l'opep accroît sa production, les prix du pétrole vont rester élevés, car “de nombreux risques haussiers demeurent�, faisant allusion à la situation qui prévaut au Proche-Orient.
Il a ainsi admis que le principal moteur de hausse des cours reste le manque d'essence aux États-Unis à l'orée de l'été, pic annuel de la consommation américaine.