Pétrole : la flambée se poursuit

Nouveau record à New York : 42,10 dollars le baril hier

Le Brent, la référence pour l’Algérie, était lui coté à 38, 31 dollars.
Les prix du pétrole sont en train de s’emballer aux États-Unis. Au marché de New York, les prix du brut ont atteint, hier, un nouveau record historique : 42,10 dollars le baril. Conséquence directe des attentats de l’Arabie Saoudite. Mais attention. La référence pour le brut algérien, c’est le Brent, la variété de la mer du Nord. Celui-ci était, hier, coté au marché de Londres à 38,31 dollars. Ce qui constitue un très bon prix. Ainsi, la flambée des prix du pétrole se poursuit, dopée aujourd’hui par des facteurs géopolitiques. La crainte que le Moyen-Orient, qui détient les plus grosses réserves mondiales de pétrole, ne s’embrase. Plus précisément, que l’Arabie Saoudite connaisse un cycle d’attentats meurtriers qui touche à sa stabilité ou s’étende aux infrastructures pétrolières. Car le royaume est au centre de l’actualité aujourd’hui. Il est le seul pays de l’Opep capable d’ouvrir larges ses vannes et ainsi tiédir la fièvre de l’or noir.
Il s’agit de savoir, à présent, si les turbulences que connaît la région sont conjoncturelles. En tout état de cause, la crise au Proche-Orient et les menaces terroristes semblent s’installer dans la durée pour au moins plusieurs mois, poussant les prix à la hausse.
Ce facteur psychologique exclu, les marchés continuent de douter de la capacité de l’Opep à augmenter, de manière significative, son plafond de production, lors de la réunion du 3 juin prévue à Beyrouth, la quasi-totalité des pays membres ayant atteint le seuil maximal de production. À tel point qu’en dépit de l’annonce de Riyad de porter, dans les prochains jours, son niveau d’extraction à 9 millions de barils/jour, voire à 10,5 mbj dans quelques semaines, n’a fait reculer les cours que de quelques dollars. C’est que d’autres facteurs poussent à la hausse : le niveau bas des stocks, la pénurie d’essence aux États-Unis et la spéculation des fonds d’investissements occidentaux.
Pour l’Algérie, les recettes en devises atteignent un niveau historique, augurant des entrées de l’ordre de 24 à 28 milliards de dollars en 2004, si un tel rythme d’exportations en valeur se maintient. Ce qui remet sur le tapis la question de l’utilisation à bon escient de l’argent du pétrole, c'est-à -dire de sa juste distribution, au profit de la population.
N. R.