À l’heure de la mise à niveau

La fonderie d’Aflon

En invitant la presse à découvrir le premier numéro de la revue d’Alfon, Métal et Métier, M. Benmechernène, DG d’Alfon, ex-Ducros, a été amené à aborder des questions plus économiques que de marketing bien que les deux désormais soient indissociables au sein d'une entreprise.
L'héritage historique et culturel de cette entreprise, qui existe depuis 1921, n'est pas renié par son staff dirigeant de l’heure et ses ouvriers, bien au contraire, il a su être une sorte de force morale permettant à Alfon de survivre à plusieurs restructurations (en 1983, en 1995 et une filialisation en 2001 par le groupe Fondal) pour, aujourd'hui, à nouveau faire face à la concurrence avec, qui plus est, les perspectives de mondialisation (adhésion à l’OMC, accord d'association avec l’UE). Ce parcours ne s'est pas fait sans “casse�, puisque de 503 employés en 1990, Alfon est passée aujourd'hui à 280 ouvriers, mais avec une éclaircie, pour les trois derniers exercices, et qui devrait se traduire, à terme, par des recrutements, notamment lorsque l'opération de délocalisation sera achevée.
Il faut savoir qu’Alfon est implantée en milieu urbain au cœur du quartier Gambetta à Oran.
Les nuisances pour les riverains et la nouvelle réglementation en matière de protection de l'environnement ont eu des conséquences sur les performances même de l'entreprise. En effet, Alfon a été contrainte de fonctionner au rythme d'une seule équipe par jour, ce qui est, à l'heure actuelle insuffisant pour pouvoir faire face aux besoins des clients. Dès lors, la délocalisation, vers un site se trouvant dans la zone industrielle 1 d'Es-Senia, est inévitable et est même devenue un enjeu pour permettre à l'entreprise de faire face à la concurrence nationale et étrangère au travers de l'import. Une étude a été réalisée, en septembre, pour mener à bien cette opération qui pourrait être achevée d'ici à la fin de l'année. De plus, cette délocalisation va permettre à l'entreprise d'effectuer le renouvellement de ses équipements qui datent de 1980. “Le savoir de nos ouvriers a permis jusque-là de pallier les insuffisances de la machine�, nous dira le DG d’Alfon. Cela nécessitera une enveloppe financière de près de 1 milliard de dinars. Le dossier a eu l’aval de la part du ministère et est appuyé également en cela par le dossier de mise à niveau. Toujours sur cette question de la délocalisation, notre interlocuteur ajoutera que cela permettra enfin à l'entreprise de fonctionner en 3x8. Et au directeur de nous expliquer : “Alfon, dont le métier de base est la fonderie, assurait également des pièces mécaniques, mais à partir des années 1990, ce secteur a vu la demande régresser de façon continue à cause de la concurrence et de la situation sécuritaire à cette époque…�
En effet, l'un des principaux clients était la Sntf. Mais pour les raisons qui viennent d'être évoquées, ce secteur ne représente plus que 13,2 millions de dinars pour le chiffre d’affaires de 2003. En 1994, les dirigeants de l'entreprise ont amorcé un redéploiement dans le domaine de l'embellissement et du mobilier urbain. Si en 2002 le chiffre d'affaires était de plus de 34 milliards de dinars, la délocalisation avec un équipement plus performant, un redéploiement des employés et de la production (60 à 70% pour la pièce mécanique et 30 à 40% pour l’embellissement) laissent planer un optimisme modéré chez nos interlocuteurs.
Par ailleurs, plusieurs protocoles d’accords pour la sous-traitance ont été signés avec des partenaires étrangers tels que la France, les pays de l’Est et la Turquie.
F. B.