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Le procès qui fait scandale
l’accusé doit répondre de 19 plaintes
Publié dans Liberté le 09 - 06 - 2004

Cette affaire est annonciatrice d’un nouvel ordre ou, plutôt, d’un désordre médiatique que le pouvoir voudrait imposer aux journalistes, faute de pouvoir “normaliser� la profession autrement.
Ce mercredi 9 juin, restera, sans doute, comme une date noire dans l’histoire mouvementée de la presse indépendante en Algérie. Aussi noire que celle qui a marqué l’action en justice intentée par l’ex-chef terroriste Ben Aïcha contre notre confrère arabophone El-Khabar, il y a quelques années. Le journaliste, Hafnoui Ghoul, qui croupit déjà en prison, depuis le 24 mai dernier, verra, à n’en pas douter, s’abattre sur lui le lourd bras de la justice.
Ce matin, ce malheureux jeune homme, qui cumule la double “tare� d’être journaliste et militant des droits de l’Homme, aura certainement bien du mal à se défendre face une pluie de plaintes en diffamation déposées contre lui par les autorités locales de Djelfa.
Ce procès rocambolesque prend l’allure d’une véritable cabale, d’un acharnement sur Hafnaoui Ghoul, qui semble avoir trop dit et trop écrit. Il témoigne, également, du fait que le dévouement du journaliste à son métier et son courage à dénoncer les passe-droits et la rapine est inversement proportionnel à la “nuisance� qu’il cause aux puissants de Djelfa. En l’occurrence, le procès de Hafnaoui n’est pas et ne sera pas comme les autres. Il est quasiment condamné avant que son dossier ne soit ouvert, ce matin, au tribunal. La preuve ?
À la veille de ce procès — conçu certainement comme un exemple pour qui d’entre nous serait tenté de remuer la fange —, notre confrère est convoqué par le juge d’instruction lui signifiant qu’il a encore sur sa tête sept autres plaintes en diffamation et deux mandats de dépôt ! Des plaintes, qui font suite à un article qu’il a signé le 24 mai dernier — jour de son incarcération —, consacré au suicide de deux entrepreneurs à Djelfa pour dénoncer l’abus de pouvoir et la corruption des autorités locales. Et comme la brèche était déjà ouverte, les cadres de la wilaya ont ainsi enfoncé le couteau dans le dos de Hafnaoui, dans une opération qui a tout l’air d’être un harcèlement judiciaire. Une manière “des plus légales� d’alourdir un peu plus le dossier Hafnaoui et, par là même, sa peine. Il est évident que ce procès est loin d’être une ordinaire affaire de journaliste qui a commis une bévue dans ces écrits et qui doit répondre, comme tout justiciable, légalement, devant la justice.
La cascade de plaintes, déposées contre lui, avec une telle célérité pour les faire coïncider avec la date du procès, suggère que l’on a vraiment une dent contre ce misérable correspondant de presse qui a osé plonger sa plume dans un panier à crabes.
À l’arrivée, il risque fort de se brûler les doigts, ce soir, à la fin de son procès.
Et ce sera sans doute aussi le sort de tous ceux qui ont fait de ce métier d’informer une mission sacerdotale. Il est, en effet, clair que tout cet arsenal judiciaire qui s’est abattu sur notre confrère Hafnaoui devrait — théoriquement — servir comme arme de dissuasion aux autres journalistes qui seraient tentés par le journalisme d’investigation.
L’affaire Hafnaoui n’augure rien de bon pour la profession. Elle est annonciatrice d’un rétrécissement drastique des libertés publiques et de la liberté d’expression. C’est peut-être cela le nouvel ordre ou, plutôt, désordre médiatique que le pouvoir voudrait nous imposer, à défaut de “normaliser� une presse laquelle, avec tous ses défauts, demeure le dernier rempart contre les abus et la corruption.
Ironie du sort, le pouvoir actuel est en train de proposer presque la même chose que le FIS dissous aux journalistes.
La valise où le cercueil pour l’un, le silence où la taule pour l’autre. C’est dire que, via le procès de Hafnaoui Ghoul, c’est le procès de toute la presse privée qui s’ouvre aujourd’hui à Djelfa.
H. M.


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