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Bientôt la Logan, la voiture Renault à bas prix
Destinée aux pays en développement comme l'Algérie
Publié dans Liberté le 12 - 06 - 2004

C'est grâce à ce véhicule que le constructeur français compte faire exploser les ventes. C'est pourquoi tout son savoir-faire est investi dans la nouvelle Dacia qui sera cédée vraisemblablement entre 45 et 50 millions de centimes.
Les apparitions furtives du soleil à l'entame de la saison estivale sont des signaux annonceurs d'un événement pas comme les autres, qui ravit la vedette en ce moment en Roumanie. La manifestation d'une telle envergure ne peut venir que du domicile des… Dacia. Cette famille même, qui a marqué l'histoire de ce pays plusieurs décennies durant. Ses membres fêtent la venue au monde de l'un des leurs.
Accueillie en grande pompe et célébrée tel un sacre, cette nouvelle naissance rapporte avec elle des visées à la fois politiques, économiques, commerciales, sociales, culturelles et historiques. Elle s'appelle “Logan”. Elle a vu le jour dans les installations de Dacia à Pitesti, au nord-ouest de Bucarest. Pitesti, cette paisible ville qui respire l'air que lui offre tous les jours que Dieu fait, son usine, vit au rythme des lignes de production de celle-ci. Elle est ce qu'est un moteur pour une voiture. Ce qu'est un cœur pour un être-humain. Pitesti dont le nom ne signifie a priori rien, a survécu grâce à Dacia.
Dacia était sur le point de rendre l'âme !
La formule magique est venue de France. Elle lui a été injectée par l'un des doyens des automobilistes dans le monde, en l'occurrence, Renault. Tout l'establishment roumain insiste pour être de la fête. Près d'un millier de personnes se sont jointes à la… party, rehaussée mercredi 2 juin par la présence du président de la république et son premier ministre… C'est dire l'importance de la circonstance. C'est la promesse d'une mémoire et le rendez-vous d'une nostalgie… La naissance de Logan signifie en fait… la renaissance de Dacia. “Logan” n'est en réalité qu'un diminutif de la “longanimité” des 12 700 employés qui ont contribué à sa fabrication.
Le groupe Renault a apporté avec lui le remède qui a permis à Dacia de se relever de son lit de malade qu'elle n'a pu quitter depuis de longues années. Face à cette crue boueuse, une main française est tendue pour sauver une âme roumaine... L'atavisme refait surface. Car dans les années 1960, l'usine de Dacia produisait déjà la Renault 8 et 12. Cette voiture fut la star dans ce pays pendant une trentaine d'années. Au moment où l'évolution technologique bat son plein dans le domaine de l'automobile, Dacia se contentait, cependant, de ses stagnantes inventions. Elle était à la traîne vis-à-vis de ses concurrents. La marque qui porte le nom des ancêtres roumains a été aussitôt rachetée par le constructeur français en 1999. Un outil de production obsolète, une gamme ancienne, une organisation pyramidale, un effectif surélevé… la situation qui prévalait à Dacia était effarante. Le site était en retard techniquement mais potentiellement compétitif sur les marchés de l'Europe centrale et orientale.
Néanmoins, un leadership incontestable en Roumanie, des coûts de production compétitifs, des effectifs dotés d'une formation de base admissible mais perfectible ainsi que des compétences techniques dans le domaine de l'automobile sont au tant d'atouts dont jouit Dacia et qui n'ont pas laissé indifférent Renault. Ici, dans l'enceinte de l'usine, les actes rénovateurs entrepris sont encore frais et perceptibles.
Salutaires retrouvailles après 40 ans
L'abandon cède la place ainsi à la rénovation. En cinq années, le site subit une véritable métamorphose qui a ciblé tous les services. L'usine est portée à un niveau en matière d'efficacité et de qualité similaire à celui de tous les sites industriels du groupe Renault.
Le renouvellement de l'outil industriel en créant 6 nouvelles lignes, la modernisation de l'emboutissage… signent la renaissance de Dacia. Le personnel ramené de 27 000 à 12 000 employés utilise désormais le système de production de Renault. Désormais, Dacia est sous la férule de Renault. Les responsables du groupe s'enorgueillissent d'avoir rebâti une usine qui n'a rien à envier à celles implantées en Europe.
Aujourd'hui, la production de Dacia est conforme aux standards du constructeur français. Le succès qu'ont connu les véhicules tels que la Supernova, Pick-up et notamment la Solenza est le meilleur argument justifiant les résultats de ce changement. Les ateliers sont dans leur quasi-totalité manuels. Certaines pièces fabriquées dans l'atelier de mécanique sont envoyées directement dans des usines en France telles que celle de Maubeuge pour l'équipement du Kangoo. Ici, sont montés les moteurs et les boîtes à vitesses à raison de 400 unités/jour avec 5 types différents.
C'est ici-même où le groupe moteur propulseur (GMP) est préparé. Plus d'un million de pièces résume la capacité de production de l'atelier emboutissage. À la surface tôlerie, plus de 400 caisses sont fabriquées quotidiennement tandis qu'au montage, 40 véhicules/heures y sont préparés. Le site de Pitesti est en outre doté d'un centre de la pièce de rechange d'un volume de stock de 12 000 m3 et d'une valeur de stock moyen de 6 millions d'euros réparties sur 7 500 références. Fierté et dignité retrouvées, Dacia revient de loin. L'usine vient de renaître de ses cendres. Elle redémarre de nouveau.
L'assistance de Renault a permis à Dacia de réaliser une hausse de ses ventes estimée à 32% entre 2000 et 2003. Durant l'année dernière, Dacia a réalisé un volume de plus de 11 200 voitures en de hors de la Roumanie. Ses exportations sont orientées vers la Syrie, l'Ukraine, la Serbie-Monténégro, la Turquie, l'Algérie, La Croatie et la République tchèque.
La capacité de production de Dacia, affichent les prévisions du groupe, atteindra les 200 000 véhicules/an à compter de 2005.
Un investissement de plus de 500 millions d'euros
Tout ce long cheminement de modernisation a coûté, selon le président, près de 500 millions d'euros durant les 5 dernières années. L'investissement spécifique est estimé, quant à lui, à 200 millions d'euros alors que l'étude et le développement ont nécessité une autre enveloppe de la même somme.
L'expansion de l'entreprise Renault sur les marchés hors Europe est une action inscrite dans une stratégie bien élaborée par le constructeur français. Cette politique a été prônée par le chairman lui-même, Louis Schweitzer. “Renault cherche la croissance là où elle se trouve”, avouera confiant le président, devant une centaine de journalistes venus du monde entier pour assister à la présentation de son nouveau produit, la “Logan” qui s'est déroulée mercredi passé au technocentre de Renault près de Paris. Le premier dirigeant du groupe est parti d'un principe, d'une analyse : environ 80% de la population mondiale n'accèdent pas d'une manière suffisante à l'automobile.
Ce ne sont surtout pas les Etats-Unis, ni l'Europe occidentale ni le Japon qui pourront renverser cette tendance. Ceux-là demeurent des marchés de renouvellement qui profitent surtout aux 20% de la population de la planète. La rentabilité et la croissance sur ces places sont en nette régression. Ce qui a poussé Louis Schweitzer à élargir les compétences de son entreprise hors Europe.
Avec pareille idée, le président-directeur général du groupe compte réaliser un volume de ventes de 4 millions voitures à l'horizon 2010 dont plus de 50% hors Europe occidentale. D'où la conception en 1998, d'un véhicule familial, moderne, robuste et fiable dont le prix d'entrée est fixé à 5 000 euros.
À l'époque, son staff ainsi que son entourage étaient sceptiques. Personne n'avait cru en la faisabilité d'un tel projet.
80% de la population mondiale n'ont pas accès à l'automobile
Pire encore, les collaborateurs de M. Schweitzer pensaient que le groupe allait se briser les dents dans cette opération. Plus de trois ans plus tard, le projet a, malgré tout, mûri et pris forme. “C'était un défi passionnant. Nous devions partir d'une feuille blanche, avec le premier véhicule développé par Renault pour une commercialisation qui démarre horsl l'Europe occidentale…” , précisera le directeur du projet, M. Jean-Marie Hurtiger. Le geste est directement orienté vers cette clientèle dont l'accès à l'automobile constitue une dépense très importante et où l'offre est inadaptée. De tout ce vivier d'intentions et de projections, naîtra un véhicule de la gamme X 90. Le déploiement de ce programme (X 90) a bénéficié d'une phase d'apprentissage avec le lancement de Solenza en Croatie en septembre 2003 et en République tchèque trois mois plus tard, en plus du démarrage de l'unité de montage SKD en Ukraine en janvier 2003.
Ainsi, dès septembre de l'année 1999, Dacia compose l'essentiel de ce projet. Baptisé “Logan”, sa conception et son développement ont été effectués par des équipes d'ingénierie de Renault au technocentre, composées de quelque 10 000 ingénieurs et autres techniciens.
C'est dire que Renault a mis tout son savoir-faire et ses compétences pour la réussite de ce projet cher à M. Schweitzer. Il a été insufflé à Logan tous les gènes de Renault…
Commercialisation de la Logan en Algérie fin 2004-début 2005
Ce tricorps munis de 5 places répond, selon ses concepteurs aux normes d'émissions et de sécurité en vigueur dans l'Union européenne. “Logan” est, soutiendra le président, à la pointe de la technologie de la plate-forme B de Renault-Nissan. En termes de sécurité, cette voiture, qui n'accédera pas en grandes quantités sur le marché de l'Europe occidentale, arrachera les trois étoiles dans le concours Euro Ncape, ce qui n'est pas négligeable.” Ses motorisations sont celles de Renault en essence, à savoir 1.4 l et 1.6 l.
M. Schweitzer n'hésite pas à qualifier la concrétisation de ce projet de “voiture de l'exploit”. Interrogé sur le choix d'une telle expression, il esclaffera : “C'est un exploit car c'était un challenge auquel personne n'y avait cru au début”. La voiture fera partie des véhicules d'entrée de gamme qui, dans un pays comme la Pologne, représente 30 % du marché automobile. En Russie, elle sera badgée Renault et s'attaquera au segment des véhicules neufs vendus entre 8 000 et 10 000 euros qui représentent 90 % du marché.
Efficacité, robustesse et qualité, Logan est, selon ses concepteurs, dessinée pour affirmer d'une façon durable sa modernité…Tout cela s'adossera sur le prix compétitif qui avoisine les 5 000 euros. Outre son lancement en septembre prochain à Pitesti, la production de Logan est d'ores et déjà prévue en Russie à raison de 60 000 unités/an en 2005, au Maroc avec une capacité de 31 000 unités/an à compter du deuxième semestre 2005, en Iran 300 000 voitures/an en 2006 et en Colombie, dès le début de l'année 2005, avec une production de 16 000 véhicules/an. Elle sera commercialisée vers la fin de l'année 2004 et le début de l'année 2005 en Algérie. D'ici à l'horizon 2010, Logan sera produite à raison d'un volume total de 700 000 unités/an. Reste à savoir le prix précis qui sera fixé en Algérie pour cette voiture dont l'arrière ressemble à celui d'une Clio Classic.
B.K.


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