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“L'information est un trésor de guerre pour les entreprises”
Ali Laïdi, auteur de “Secrets de la guerre économique” (*), à Liberté
Publié dans Liberté le 31 - 08 - 2004

Liberté : Vous venez de publier un livre Enquête sur la guerre économique. Ce n'est pas un thème nouveau…
M. Ali Laïdi : Il est vrai que le sujet n'est pas quelque chose de nouveau en soi. Mais depuis la fin de la guerre froide, on assiste à une résurgence de la guerre économique. Aujourd'hui, l'affrontement économique entre les nations est de plus en plus fort. On le constate en regardant les méthodes utilisées sur le terrain : elles sont au mieux déloyales et au pire totalement illégales. Car il faut ajouter à la fin de la bipolarité Est-Ouest, la naissance de l'ère de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Aujourd'hui, l'information est devenue une véritable valeur ajoutée, voire, un trésor de guerre pour une entreprise. Donc la guerre économique se fait essentiellement sur le terrain de l'information.
Dans cette nouvelle guerre économique, les Américains donnent l'impression d'avoir une longueur d'avance sur les autres pays ?
En réalité, ce sont les Japonais qui ont été les précurseurs en matière de guerre économique. Pour reconstruire leur pays après la Seconde Guerre mondiale, ils ont mis en branle leurs méthodes d'intelligence économique. Et comme les Japonais ont une conception collective de l'information, ils ont rattrapé rapidement leur retard sur le plan technologique, avec des méthodes qui n'étaient pas toujours loyales : vols de technologie, de processus de fabrication… Et, quand au début des années 1990, les Etats-Unis ont constaté qu'ils se faisaient doubler par les Japonais, ils ont mis en place toute un dispositif économique, offensif et défensif. Ils ont mis toutes les structures de l'état au service des entreprises pour gagner cette guerre économique.
Aujourd'hui, les Américains ont beaucoup d'avance sur les Européens. Et puis ils ont décidé d'assumer ce combat et cet affrontement en positionnant leur administration (services de renseignements, gouvernement…) pour gagner cette guerre. Pas seulement contre l'Europe, mais aussi contre toutes les nouvelles puissances, comme la Chine ou l'Inde. Car, en réalité, derrière cet affrontement, il y a une lutte pour préserver un modèle social et culturel. Chaque partie du monde a son modèle et il est différent des autres. Et derrière la défense des entreprises et des emplois, c'est cela qui est en jeu : des valeurs qu'on veut défendre, car on n'a pas les même valeurs que nous concurrents.
Donc ce qui s'est produit après le 11 septembre (invasion de l'Irak, restrictions pour le séjour et le commerce aux états-Unis…) fait partie de la guerre économique…
Complètement. Actuellement, la lutte contre le terrorisme est devenu un prétexte pour installer des outils qui, un jour ou l'autre, serviront les intérêts économiques de ceux qui les installent. C'est à dire les grandes puissances, particulièrement les états-Unis.
L'exemple des fichiers des passagers sur les vols transatlantiques est un bon exemple de ce qui se passe aujourd'hui : les Américains ont réussi à imposer aux compagnies aériennes de leur fournir un certain nombre d'informations sur leurs passagers qui se rendent aux états-Unis. Ils ont, aujourd'hui, un accès au système informatique d'Air France alors que les services secrets français n'y ont même pas accès ! Or, en ayant accès à ces informations, les Américains pourront d'un coup de “clique” connaître les déplacements d'un patron ou d'un cadre supérieur français : où il voyage, dans quel hôtel il dort, avec qui il déjeune, qui il rencontre, etc. Donc connaître tout sur les marchés qu'ils souhaitent conquérir par exemple ou sur les contrats qu'ils vont signer.
Les pays concernés ont-ils, aujourd'hui, la possibilité de riposter ?
La première riposte consiste d'abord à demander la réciprocité. Les Européens et les Maghrébins peuvent demander par exemple que les Américains leur fournissent des renseignements sur les passagers qui effectuent des vols sur les pays d'Europe et du Maghreb.
Malheureusement, elle n'a même pas été demandée. Les Brésiliens ont été les seuls à avoir tenté d'imposer la réciprocité en matière de circulation des personnes (passeports, empreintes… ).
Mais, face aux pressions américaines, ils ont fini par renoncer.
La seconde riposte consiste à accepter l'existence de cet affrontement économique et mettre en place les outils nécessaires pour assurer la défense des intérêts des entreprises européennes ou maghrébines. En France, on essaie de faire avancer les choses dans ce sens. Les pays maghrébins s'y mettent aussi : l'Algérie va ouvrir une formation de troisième cycle sur l'intelligence économique.
L. G.
(*) Secrets de la guerre économique, éditions Le Seuil. Paris


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