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Une normalisation au pas de charge
Partis, syndicats, presse...
Publié dans Liberté le 31 - 08 - 2004

C'est dans l'usage qui sera fait d'une manne financière exceptionnelle qu'il faut chercher l'origine de la fébrilité qui s'est emparée des microcosmes politiques. Le maintien ou le départ du Chef du gouvernement est secondaire.
Survivance du parti unique ou habitude bien ancrée dans le sérail, la somnolence politique des étés algériens, comme pour ne pas déroger à la règle, s'est de nouveau trouvée une compensation dans un activisme d'effets d'annonce, de projections et d'anticipations initiées — le délit en moins —, sur de grands changements qui n'attendraient que la rentrée pour être officialisés. Partira, partira pas ? La grande interrogation, née déjà avec sa nomination au poste, porte évidemment sur le maintien de Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement et le remaniement en profondeur que le président de la République y opérerait. Ce changement, avance-t-on, coïnciderait avec le cinquantenaire du 1er-Novembre 1954. À croire que la solennité commémorative d'un grand événement historique doit nécessairement s'accommoder, pour être rehaussée, de l'ordre factuel de l'exercice d'un pouvoir qui, depuis longtemps, ne porte plus l'empreinte des références dont il se targue.
À Constantine, où se déroulait l'université d'été de son parti, la semaine dernière, Ahmed Ouyahia s'est empressé de mettre un bémol en balayant d'un revers de la main ce qui n'est pour lui qu'une agitation d'aigris restés inconsolables de leur oubli dans les sphères du pouvoir et de ses privilèges. Voulant enfoncer davantage ses adversaires et leur couper l'herbe sous les pieds, le secrétaire général du RND a soutenu qu'entre le président de la République et lui, il n'y avait pas l'ombre d'un problème. À la fois défensif et offensif, l'argumentaire du Chef du gouvernement ne paraît pas convaincant au point de mettre un terme aux supputations sur son sort et encore moins sur la manière dont va s'exercer le pouvoir et se dérouler la vie politique. Il y a, en effet, comme un air de déjà vu dans ces réponses trop portées par la certitude. Trop présent encore dans les esprits, ce qu'on pourrait appeler le “syndrome Benflis” reste, pour le moment, un paramètre non encore atteint d'obsolescence, d'appréciation de la “cohabitation” au sommet. On se le rappelle alors que ses jours étaient comptés à la tête de l'Exécutif et que l'épreuve de force était bel et bien engagée entre lui et Bouteflika, Ali Benflis avait démenti, depuis Nouakchott où il se trouvait en visite officielle, l'existence de tout malentendu avec le chef de l'Etat.
Silence présidentiel
À moins donc, que la symbiose et la confiance soient totales entre les deux hommes, Ouyahia est peut-être allé trop vite en besogne en prenant sur lui de qualifier l'état d'une relation sur l'appréciation de laquelle le mieux placé garde le silence. Sans parler du caractère imprévisible et de l'humeur du locataire d'El-Mouradia qui est son propre porte-parole en tout. Du reste, tout le monde sait qu'en Algérie, la nomination du Chef du gouvernement et son limogeage sont du ressort exclusif du président de la République et que la “censure” du Parlement reste théorique. Pour preuve, Ouyahia n'est pas issu du parti majoritaire à l'Assemblée populaire nationale. Mais pour importante qu'elle soit, la relation entre le président de la République et le Chef du gouvernement n'est pas l'élément déterminant qui structure l'action de l'Exécutif ni même celle des exécutifs locaux. Comme son prédécesseur Ali Benflis, l'actuel Chef du gouvernement ne peut prétendre exercer pleinement son autorité et son contrôle sur la totalité des membres de son cabinet.
La sortie constantinoise de Ouyahia, par-delà les conjectures et les supputations auxquelles elle ne peut échapper, a laissé en tout cas transparaître les indices d'une volonté de normalisation politique au pas de charge. Première conséquence du vote-plébiscite du 8 avril dernier, un maillage serré des institutions mené sur la base d'un critère prépondérant, celui de la confiance et de la loyauté envers le président de la République qui prend le risque de rompre les équilibres traditionnels sur lesquels étaient assises les positions dominantes dans les cercles décisionnels. En plein été, l'armée a changé de responsables, et les wilayas placées entre des mains jugées sûres. L'alliance présidentielle FLN-RND-MSP, malgré quelques couacs, ne semble pas près de voler en éclats. Dans cette toile bien tissée, ce paysage trop balisé, que reste-t-il à la pratique démocratique et aux partis qui ne s'inscrivent pas dans la mouvance présidentielle ? L'après-8 avril, de ce côté-ci, ne se présente pas sous de bons augures.
Ordre dispersé
On se serait attendu, normalement, à un geste seigneurial de la part d'un président qui s'est fait réélire avec un score, près de 85%, qui le place de facto au-dessus des contingences politiciennes. Reconnu à l'extérieur, par les grandes puissances, comme un chef d'Etat légitime à part entière, débarrassé de l'image dévalorisante d'un président otage des généraux, jouissant d'un bon matelas de popularité dans son pays, qu'a-t-il à craindre d'une opposition plus encline à l'ordre dispersé qu'à la mise en commun de l'effort unitaire ? Dans le sillage de sa reconduction à la tête de l'Etat, des analystes et observateurs n'avaient pas exclu qu'il décide rapidement d'élections législatives anticipées. Une telle décision aurait eu pour mérite d'assurer le retour – ou la rentrée — à l'Assemblée de forces politiques qui auraient élargi et légitimé la représentation politique nationale sans vraiment remettre en cause le dosage de sa composante.
En l'état actuel des choses, seul le président de la République est en mesure d'impulser cette reconfiguration, car ne se réclamant d'aucun parti, se plaçant même au-dessus, il est de sa responsabilité, en tant que première institution, de veiller au maintien des équilibres qui fondent la cohésion sociale. De toute façon, les principaux partis représentés à l'APN et siégeant au gouvernement, le FLN et le RND notamment, sont partisans d'un statu quo qui n'aggrave pas les divergences qui les traversent de l'intérieur. Un ministre important, du FLN “Redresseur” et réputé proche de Bouteflika, nous confiait récemment qu'il n'était pas dans l'intérêt de son parti, tant qu'il est en proie à des difficultés internes, de plaider pour des législatives anticipées.
Paradoxalement, la disparition des contre-pouvoirs et la marginalisation de forces politiques à l'ancrage populaire indéniable sont deux facteurs susceptibles d'altérer sérieusement le second mandat présidentiel qui démarre noyé sous les flots d'une manne financière jamais connue. Déjà les appétits s'aiguisent pour l'accaparement des budgets faramineux qui vont être dégagés pour le développement… économique ou social ? Qui en contrôlera l'usage et dénoncera la mauvaise utilisation ?
A. H.


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