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Une vie pour l'Histoire
Actualité
Publié dans Liberté le 01 - 11 - 2014

Jusqu'aux années 80, il n'y avait, en fait d'ouvrages structurés consacrés par des moudjahidine à leurs souvenirs des années de maquis, après le brûlot de Boughidène paru juste après l'indépendance, que La bataille d'Alger de Yacef Saâdi et On nous appelait fellagas, suivi de Et Alger ne brûla pas du commandant Azzeddine. A telle enseigne que, constatant la disparition progressive des hommes qui ont porté le combat libérateur, et, de ce fait, l'amenuisement irrémédiable d'une mémoire vivante, irremplaçable, les autorités politiques de l'époque ont lancé un vaste appel à témoignage à l'adresse des membres de l'ALN et du FLN de la guerre.
Un appel dont a résulté l'organisation de deux (ou trois, guère plus) séminaires sur l'écriture de l'histoire de la guerre de Libération nationale. C'était utile, même si, à ces occasions, certaines retrouvailles avaient donné lieu à des joutes oratoires stériles, des diatribes passionnées, voire à des règlements de comptes graves ou futiles ; c'était néanmoins insuffisant au regard de ce qui en était espéré : une collecte de témoignages écrits ou verbaux et de documents pouvant être mis à profit, immédiatement ou plus tard, par les historiens. Visiblement, la méfiance avait oblitéré l'initiative louable.
Certes, quelques bribes de récits de guerre étaient publiées çà et là, à la faveur d'enquêtes journalistiques conjoncturelles, d'interviewes aseptisées par l'incorrigible souci de ne pas égratigner des personnalités encore en vie ou des ayants droit chatouilleux. Pendant ce temps, des témoins d'envergure continuaient de tirer leur révérence, et avec eux dont certains ont joué un rôle éminent dans le cours de la révolution armée, ont sombré dans un oubli définitif des informations dont ils étaient les seuls détenteurs. Informations enfouies dans les mémoires plutôt que des documents, d'ailleurs car, ainsi que le faisait observer un ancien responsable de la Fédération de France du FLN, comment peut-on demander à des femmes et des hommes dont l'activité se déroulait dans la clandestinité la plus complète possible, de produire des documents à l'appui de leurs écrits, alors que la possession d'une liste, d'un message pouvait signifier, en cas d'arrestation, le démantèlement de toute une organisation, la mort de compagnons d'armes ?... La mémoire était, aussi bien dans les maquis que dans la guérilla urbaine, l'alliée le plus sûr dans l'accomplissement des missions, la transmission des messages, la passation des consignes, l'assimilation des mille et une indications indispensables pour la survie de l'individu et du groupe. Qu'on se rappelle à ce propos de l'épisode cocasse, s'il n'était lourd de conséquences, de la mule chargée des documents destinés aux congressistes de la Soummam...
Au bout du compte, la culture du secret aura prévalu tout au long de la guerre de libération et les assises de Tripoli, à la veille de la proclamation de l'indépendance nationale, n'auront pas échappé à la règle puisqu'il n'en subsiste quasiment aucune trace connue, qu'elle soit visuelle ou sonore, les rares personnalités encore en vie qui ont pris part au congrès étant les seules à pouvoir porter témoignage des débats orageux qui en ont interrompu le cours. Une lacune d'autant plus regrettable qu'on sait les graves répercussions des actes de cette rencontre sur la gestion politique des lendemains de la reconquête de la souveraineté nationale.
Ce n'est que vers le milieu des années 80 que langues et plumes ont commencé à se délier. Grâce, peut-être (voire certainement) à l'esprit d'initiative des premiers éditeurs nés à la faveur du desserrement de l'étreinte inhibante exercée par le monopole de l'Etat sur le secteur de l'édition, les premiers textes écrits (ou dictés) par des témoins de la guerre de libération ont été publiés. De grands éditeurs ont pris conscience, peut-être autant que l'ont fait les auteurs des ouvrages, que les enfants de l'Algérie, demain ou plus tard, leur imputeront la responsabilité d'avoir tronqué l'Histoire de leur pays en négligeant ou dédaignant de verser dans la mémoire collective leur écot si modeste soit-il.
Aujourd'hui, si on peut encore déplorer que la bibliographie testimoniale soit irrémédiablement privée des récits d'illustres artisans de notre liberté, il se publie néanmoins des œuvres qui apportent des éclairages majeurs sur de nombreux épisodes de la lutte armée. Ce sont autant de matériaux grâce auxquels ceux dont le métier est d'écrire l'Histoire, pourront s'acquitter de cette mission avec le maximum d'objectivité.
M. A.


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