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"Il n'y a pas de volonté politique pour développer les énergies renouvelables"
Tewfik Hasni, expert et consultant en transition énergétique, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2015

Cet ancien président-directeur général du NEAL (New Energy Algeria) et consultant en transition énergétique revient sur la problématique du développement du solaire, de son financement et de la difficulté de sortir de l'esprit de la rente qui a tué dans l'œuf tout esprit d'initiative.
Liberté : L'exploitation du gaz du schiste est-elle, comme le soutient le gouvernement, une option irréversible pour la sécurité énergétique du pays ?
Tewfik Hasni : Oui, le gaz de schiste est une ressource qui peut assurer la sécurité énergétique du pays, mais elle reste tout de même limitée. L'Algérie compte une réserve de 2 000 milliards de mètres cubes et les besoins du pays restent très grands, surtout si nous continuons avec l'actuelle politique de gaspillage.
Il faut considérer le gaz et le pétrole de schiste ainsi que les traites des roches dures, comme non conventionnels. En tant qu'expert, je privilégie aujourd'hui le pétrole des traites, à cause des coûts. Nous l'avons vu, nous avons abandonné le forage de certains puits de gaz de schiste suite à la chute du prix du pétrole. Il faut savoir aussi, ce qui a permis l'émergence du schiste au Etats-Unis, c'est le pétrole. Nous avons mis toutes les charges financières du schiste sur le pétrole pour libérer le gaz de schiste et le rendre compétitif. Chose que nous ne pouvons pas faire en Algérie. Nous devons aller vers le pétrole car nos réserves en pétrole sont inférieures comparativement à celles du gaz. Nous savons très bien que lorsque nous partons à la recherche des hydrocarbures, nous ne partons pas qu'à la recherche du gaz. Mais nous devons continuer à développer nos réserves en hydrocarbures conventionnel et non conventionnel.
Au-delà du développement du secteur des hydrocarbures, qui selon les spécialistes connaît une récession depuis 2005, la question des énergies renouvelables a toujours été posée par le gouvernement mais sans qu'il mette en œuvre un projet porteur. Il s'agit du solaire. Cette option est-elle toujours valable surtout qu'en termes de consommation locale, l'Algérie est appelée à augmenter ses capacités énergétiques pour satisfaire la demande et diversifier ses ressources énergétiques ?
Nous n'avons pas senti une réelle volonté politique pour développer les énergies renouvelables. Si nous faisons le bilan depuis 2011, soit près de 5 ans, il y a 0,01% de parts des énergies renouvelable dans la production d'électricité et en majorité la centrale hybride de Hassi R'mel qui n'était pas dans le programme qui existait 2011.
Donc ça nous ramène à la problématique de l'arbitrage. En fait, il y a des problèmes qui se posent. Le premier relatif au financement : on refuse de recourir au financement étranger.
Quand j'étais à la tête de la centrale de Hassi R'mel, nous avions pour projet de développer 3 autres stations hybrides de plus grande capacité.
A cet effet, nous avions obtenus 60 millions de dollars de la Banque mondiale et le Fonds de l'environnement, pour le financement des projets. Il devait y avoir une centrale plus grande que celle de Hassi R'mel, et nous avons refusé ces financements. Quand les ressources financière s'amenuisent, il faut savoir accepter certains financements extérieurs.
C'est vrai que les financements diffèrent, mais nous devons avoir la capacité à cibler vers où aller. Nous avons la Banque africaine du développement et nous avons prêté 5 milliards au FMI, nous pouvons utiliser notre droit de tirage pour pouvoir financer nos projets. Nous pouvons faire appel au privé algérien, là aussi nous pouvons mobiliser des financements. Nous devons aussi revoir toute la politique basée sur le financement exclusif de l'Etat. Nous allons atteindre des limites. Avec un pays comme l'Algérie avec une dette extérieure au niveau zéro, on ne peut pas assurer des moyens d'un développement ambitieux sachant qu'il y a des ratios d'endettement que nous pouvons faire accepter. Si nous avons une dette à hauteur de 25% du PIB, c'est toujours acceptable. Mais nous devons savoir la gérer et pour cela il faut qu'il y ait un partenariat entre le public et le privé.
Ce dernier saura compter sur ses fonds pour éviter la corruption, car il travaille avec son argent. À ce moment, nous aurons le contrôle de l'Etat qui est assuré par la participation du public et le management du privé. Ce qui permettra d'être un peu plus efficace dans nos investissements. Si nous continuons avec la politique de l'Etat qui gère et qui investit, ça ne pourra pas marcher.
Quel type de technologie solaire peut être adapté au climat algérien, ainsi qu'aux besoins du pays ?
Nous devons voir ce qui se fait ailleurs. Nous devons savoir que notre potentiel n'est pas le soleil principalement. Notre potentiel est que nous avons des surfaces lisses. Car il faut des surfaces plates pour pouvoir capter le soleil, chose qui n'existe pas en Europe. Pourquoi le photovoltaïque est facile ? Le principe est de mettre des panneaux sur le toit d'une maison.
Chaque fois qu'il fallait développer le solaire thermique, en Europe, il leur a fallu négocier longtemps pour pouvoir acheter les terrains aux privés. Chez nous le problème ne se pose pas. Vous aller au désert et vous avez la surface que vous voulez. Là est notre force. Et c'est ce que visait Desertec. Car ils savent que c'est plus facile de trouver des terrains pour développer de tels projets. Donc le plus n'est pas les radiations solaires, bien qu'elles soient deux fois plus fortes qu'en Europe.
En Algérie, nos spécialistes ont été naïfs de ne s'intéresser qu'au photovoltaïque. Les Européens avaient besoin que nous développions le thermique pour réduire les coûts du photovoltaïque et nous vendre aussi leurs produits. Mais pour le solaire thermique, la technologie est plus accessible. Les Egyptiens ont réussi à intégrer une grande partie de la technologie. Les industriels du solaire thermique en Algérie s'engagent à intégrer, soit avoir une production nationale à auteur de 75% de tous les équipements du solaire. Ce sont les résultats d'une étude que nous avons faite avec les Allemands qui se sont engagés à venir. Pour qu'un industriel vienne, il faut lui assurer un marché de 200 MW par an, soit 20 000 MW sur 10 ans.
Nous avons un programme de 15 000 MW. Ce qui n'empêche pas la mise en place d'un partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour un programme de 200 000 MW. Cela ne coûte rien. En plus le partenaire technologique va financer le projet.
Selon les spécialistes, l'une des raisons qui a fait capoter le projet Desertec est le refus de la partie allemande de ne pas transférer le savoir-faire aux Algériens. D'après vous, quelle est la technologie qui rendrait le pays moins dépendant des Etats développés maîtrisant le solaire ?
Comme le dit si bien le dicton : tous ceux qui veulent noyer leur chien l'accusent de la rage.
Quand j'entends de telles choses, je suis irrité. Il faut savoir que même pour le photovoltaïque c'était une société allemande. Concernant le projet Desertec, avons-nous réellement discuté pour voir ce que nous pouvions faire ? Les Allemands sont venus et ont même investi dans cette technologie. Pour le transfert technologique, j'ai signé moi-même un accord avec les Allemands pour former nos ingénieurs. Personne n'a été envoyé.
Au niveau du transfert de technologie, les choses ont changé. Avec la crise, il y a des entreprises en difficulté, et même en Allemagne dans le domaine des énergies renouvelables. J'avais pour possibilité d'acheter pour 1 euro symbolique une société d'engineering, soit tout le savoir, mais nous ne pouvons pas le faire en Algérie. Alors comment peuvent-ils nous parler de transfert technologique ? En Algérie, personne ne veut sortir du formatage dû à la rente. Nous avons gelé tous les esprits.
D. S.


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