La négligence de vérifier les conduits de fumée, la mauvaise aération des habitations, l'utilisation de réchauds (tabouna) et d'appareils de chauffage non raccordés à un conduit d'évacuation de gaz brûlés sont les principales causes des intoxications au CO. L'est du pays connaît, cette année, un hiver particulièrement rude. Les températures avoisinent souvent zéro degré, non seulement dans les régions montagneuses, mais aussi dans celles situées à basse altitude, à l'instar de la ville de Batna considérée comme la portière du Sahara. Un fait rare qui ne s'est pas produit depuis des dizaines d'années. Cette vague de froid n'a pas été sans conséquences fâcheuses pour plusieurs familles. En effet, les intoxications au monoxyde de carbone se sont multipliées, faisant un mort et une trentaine de blessés à travers toute la wilaya en moins d'un mois. Ainsi, l'année en cours s'annonce aussi désastreuse que les trois années précédentes, même si le nombre de décès enregistré dans la wilaya, suite à l'inhalation du monoxyde de carbone, est passé de 17 en 2012, à 12 en 2013 et à 6 en 2014. Ces pertes en vies humaines auraient pu être évitées si des mesures de sécurité avaient été prises par les familles concernées, selon les services de la Protection civile. Pour ces derniers, ni les statistiques des victimes d'intoxication au CO ni les campagnes de sensibilisation à ce fléau ne semblent alarmer certains citoyens. La négligence de vérifier les conduits de fumée, la mauvaise aération des habitations, l'utilisation de réchauds (tabouna) et d'appareils de chauffage non raccordés à un conduit d'évacuation de gaz brûlés sont les principales causes des intoxications au CO. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces accidents ne sont pas enregistrés dans des habitations anarchiquement construites, car aérées, mais dans des appartements, selon l'attaché de presse de la même institution. Celle-ci, d'après notre interlocuteur, organise périodiquement un travail de proximité dans les écoles, à l'université et dans les cités ayant récemment été raccordées au réseau de gaz naturel, en collaboration avec d'autres partenaires, à l'instar de la radio locale, Naftal et Sonelgaz. Le représentant de cette dernière nous confirmera l'information. Il ajoutera que la direction des mines et énergie (DME) participe également et de manière active à la campagne de sensibilisation aux dangers du monoxyde de carbone, en prenant part aux rencontres hebdomadaires avec la population des différentes localités. Notre interlocuteur évoquera une autre cause d'asphyxie. Pour lui, l'installation non conforme d'appareils de chauffage est aussi un facteur de taille. Concernant le matériel défaillant, en l'occurrence les appareils de chauffage importés et qui présenteraient des anomalies, un agent de la direction du commerce a été catégorique en écartant l'existence sur le marché de poêles défectueux qui pourraient être à l'origine d'accidents domestiques. Il a affirmé que les appareils de chauffage importés passent par un contrôle rigoureux avant d'arriver chez le consommateur. Pour nos différents interlocuteurs, les associations civiques sont appelées à apporter leur contribution afin de sensibiliser la population aux conséquences de la négligence. L. M.
