C'en est bel et bien fini de l'existence de la hideuse cité de "Diar Echems" (Les maisons du soleil), située dans le prolongement du boulevard Lala-Abderrahmane à El Madania (ex-Clos Salembier) et qui surplombe la crête qui domine "L'oued K'nis", baptisée de nos jours, l'avenue des Frères Bouadou de Bir-Mourad-Raïs. Conçue par l'architecte français Fernand Pouillon sur l'ordre de service de l'ancien maire d'Alger Jacques Chevalley en l'an 1957, Diar-Echems était cet habitat dit évolutif auquel ouvrait droit nos aînés, que l'autorité française d'Algérie appelait toute honte bue, les... "Indigènes" d'alors. Pour nos anciens qui s'en souviennent, c'était dans le contexte du tristement célèbre "Plan de Constantine", mis en œuvre et expliqué le 3 octobre 1958 par l'administration coloniale dans la capitale de l'Est algérien que fut construit Diar Echems. Ironie de l'histoire, hier, c'était l'autorité coloniale qui détruisit les bidonvilles de l'époque pour être remplacés par de prétendus ensembles d'habitations urbains que l'administration coloniale destinait à nos parents. En ce sens, la cité de Diar Echems, ambitionnait de... "corriger" temporairement l'inesthétique vision du site urbain de la capitale d'antan. Aujourd'hui, c'est l'Algérie souveraine qui démolit la cité de Diar Echems, comme pour guérir Alger, de l'infâme plaie purulente, où, s'entassaient dans un passé récent, plus de 13 000 familles dans de minuscules réduits d'une..."seule" chambre. D'ailleurs, l'expression de logement est un euphémisme de mauvais aloi. Et pour cause, c'était plutôt un prieuré de monastère d'une superficie d'à peine de 24 m2 . Donc, force est d'admettre que l'option "opération tiroir" expérimentée une première fois avec le succès que l'on sait à Diar-El-Kef, sise dans la commune d'Oued-Koriche (ex-Climat de France), est définitivement écartée. Pour l'histoire, l'opération dite tiroir est ce concept dit... formule miracle fondé sur l'assemblage de logements pour obtenir un appartement de type F3, selon la combinaison qui repose sur la fusion entre trois studios. Seulement, la faisabilité du projet était tributaire d'abord du relogement d'un nombre déterminé d'habitants à destination d'autres sites, afin de rétrocéder l'espace laissé libre aux locataires qui restent. Mais qu'à cela ne tienne, puisqu'on s'en souvient qu'au bout d'un long calvaire fait d'exiguïté et de promiscuité, les habitants de la cité "mouroir" de Diar Echems ont enfin goûté à la joie d'un logis décent à Djenane S'fari de Birkhadem et à destination d'autres contrées qui ont contribué à faire de ces citoyens, des femmes et des hommes heureux. L. N.