Fard a initié dernièrement des portes ouvertes en son siège afin d'accueillir des femmes de différentes couches sociales et leur présenter le programme d'appui à la formation et l'insertion professionnelle. La question de "l'insertion professionnelle" lorsqu'on est dépourvu de formation, quand l'école s'est arrêtée juste au cycle moyen, se conjugue le plus souvent avec les mots : épreuves, combat et désillusions. Mais que dire lorsque de surcroît, on est une femme, mère de famille sans revenu, célibataire ou mariée, et dont l'âge varie de 17 à 40 ans ? C'est pour tenter d'aider ces femmes à déblayer le terrain que des organismes internationaux et une association féminine d'Oran se sont lancés de concert dans un projet prévoyant "l'accompagnement de femmes non qualifiées à la recherche de formations et d'emplois". L'association Fard, avec ses partenaires que sont le programme concerté pluriacteurs Algérie : Joussour (PCPA) et le Comité international pour le développement des peuples (CISP), ont mis en place un projet qui ne vise pas seulement à obtenir une qualification et un emploi rémunéré, mais surtout à prendre conscience que cet accès doit se faire dans l'esprit d'accéder à des droits fondamentaux de la personne humaine. Ainsi, Fard a initié dernièrement des portes ouvertes en son siège afin d'accueillir des femmes de différentes couches sociales et leur présenter le programme d'appui à la formation et l'insertion professionnelle. Techniquement, le projet s'adresse à des femmes âgées de 16 à 40 ans avec au menu des formations sur l'estime de soi et la lutte contre les stéréotypes, sur la législation du travail et les dispositifs d'insertion socioprofessionnels. D'autres thèmes ont été aussi prévus et s'articulent autour de formation et d'emploi par l'intégrité de la dimension humaine, droits humains de la personne ou encore sur la préparation à l'entretien d'embauche avec un esprit de refus de la corruption, du passe-droit, du sexisme et du harcèlement sexuel. Le projet, dont l'accompagnement des femmes sera de 10 mois, prévoit d'inclure 3 communes de la wilaya : Oran, Es Senia et El-Ançor. Et d'ores et déjà, avec ces portes ouvertes, le constat est lourd de sens puisque les femmes sont majoritairement divorcées avec 3 à 4 enfants à charge et ne disposant d'aucun revenu. Pour ces dernières qui n'ont jamais eu une activité professionnelle et aucune formation spécifique, le divorce provoque une rupture brutale et une plongée dans la précarité et la pauvreté. D'autres jeunes filles, ayant le niveau moyen, souhaitent acquérir une formation pour se projeter vers un emploi ou encore la création d'une microentreprise. Mais il y a aussi ces femmes mariées qui ressentent inexorablement ce besoin de mettre un pied dans le monde actif pour améliorer leurs conditions de vie sociale. Mais pour toutes ces candidates au projet, le premier accompagnement est moral, l'aide psychologique pour presque permettre aux femmes de retrouver ou redécouvrir l'estime de soi, être convaincues qu'elles ont de la valeur et qu'elles sont capables de se construire dans un projet en plus de leur rôle de femme, de mère, d'épouse et pas seulement. D. L.