Le Conseil de sécurité est composé de 5 membres permanents et de 10 autres membres non permanents. La question de la représentativité de l'Afrique au sein du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) continue d'être au centre des préoccupations des Etats africains. Elle a été remise sur la table, lors d'une réunion à Johannesburg (Afrique du Sud) du Comité des dix (C10), instance chargée par l'Union africaine (UA) de suivre la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU. "L'Afrique ne doit pas être éternellement à la périphérie des instances de gouvernance mondiale. Elle doit être un acteur de plein droit, avec toutes les prérogatives et tous les privilèges qu'elle mérite", a soutenu Macky Sall, le président du Sénégal, a rapporté l'Agence de presse sénégalaise (APS). "Nous devons préserver l'unité du groupe africain et parler d'une seule et même voix", a-t-il appelé à l'issue de cette réunion du C10 qui s'est tenue en marge du 25e sommet de l'UA. "Ne nous y trompons pas. L'effritement de notre position ne bénéficiera à aucun de nos pays et sera préjudiciable aux intérêts du continent", a averti le président Sall, s'adressant à ses pairs du continent. Une guerre de leadership déchire l'Afrique pour obtenir une place en tant que membre permanent au Conseil de sécurité, créé en 1945, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'Algérie, l'Egypte du temps de l'ancien président Hosni Moubarak et l'Afrique du Sud sont souvent citées pour être en concurrence à l'obtention d'une place au Conseil de sécurité. L'Afrique n'a cessé de réclamer depuis des années, l'élargissement du nombre de représentants permanents, au sein de cette institution onusienne. L'UA a exigé au moins deux sièges, faisant valoir le nombre d'habitants peuplant le continent qui ne dispose d'aucune voix à New York, où se trouve le siège de l'ONU. En octobre 2005, l'UA a adopté en assemblée générale et l'unanimité, "un document sur la réforme des Nations unies, notamment la proposition d'avoir deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité". Depuis cette date, la promesse faite par la France de l'ancien chef d'Etat, Nicolas Sarkozy, au sommet France-Afrique de mai 2010 à Nice, de défendre cette demande, n'a jamais abouti. "L'Afrique doit être flexible et ouverte au dialogue avec les autres groupes, mais elle ne saurait être la seule à faire des concessions", a toutefois expliqué le chef d'Etat sénégalais, a encore repris l'APS, soulignant que "les négociations intergouvernementales sur la reforme du Conseil de sécurité n'ont guère connu de progrès substantiels". Alors que l'Afrique est aucentre des intérêts des grandes puissances économiques, nombreux sont ses pays qui continuent à vivre une situation d'instabilité politique et sécuritaire chronique. En effet, sans la consolidation de ses acquis socioéconomiques et une réforme politique profonde de certains de ses Etats, l'Afrique demeurera à la traîne et sa voix sera inaudible chez les grandes puissances qui monopolisent cette instance onusienne et décident de l'avenir de nombreux pays laissés-pour-compte à travers la planète. L.M.