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Le M'zab ou la nécessité d'un nouveau contrat national
Après les dernières violences dans la région
Publié dans Liberté le 13 - 07 - 2015

Ayant acquis le pouvoir par la violence, le système est resté attaché à ce seul moyen, faisant de la force l'unique instrument de gestion qui mérite sa confiance et son respect.
Après 53 ans d'indépendance, et en contradiction avec l'unité du peuple algérien autour de sa révolution, les relations entre les populations composant le peuple algérien sont devenues problématiques, résultat d'une gestion machiavélique d'un pouvoir qui, à maintes reprises, a œuvré à les opposer pour bien les asservir.
Les conflits récurrents entre la Kabylie et le pouvoir central étaient toujours suivis avec indifférence et neutralité par le reste du peuple algérien ; cela, quand des élites soumises et antinationales n'œuvraient pas à dresser l'opinion publique contre une Kabylie désignée "scissionniste", "antimusulmane"...
Récemment, les populations du Sud, essentiellement celles d'In-Salah et Tamanrasset, se sont retrouvées toutes seules face à la décision du pouvoir d'exploiter le gaz de schiste.
Ce préambule est pour dire que la question de la nation doit être examinée et réexaminée avec beaucoup de rigueur et de sérénité.
2001-2015
En ces moments particuliers, porteurs de graves menaces sur la sécurité de la population et du pays, je crois utile de convoquer les événements de Kabylie de 2001 et de chercher à saisir les similitudes et les différences avec les événements du M'zab qui durent depuis trois années déjà !
Similitudes
L'incapacité du système à prévoir et à planifier la paix est frappante. Ayant acquis le pouvoir par la violence, le système est resté attaché à ce seul moyen, faisant de la force l'unique instrument de gestion qui mérite sa confiance et son respect.
En effet, face aux événements répétitifs qui ont secoué le pays depuis 1962, il a toujours répondu par la violence, lorsqu'il ne laisse pas les situations pourrir, poussant les mouvements revendicatifs dans leur dernier retranchement avant de se décider à apporter des fausses solutions qui sont, souvent, les causes de nouveaux drames !
Que ce soit en Kabylie en 2001, ou au M'zab actuellement, le pouvoir temporise, tergiverse, et ne réagit qu'après coup.
À Ghardaïa, il hésite encore à s'attaquer aux causes économiques, sociales, culturelles, sécuritaires...
Et chaque fois qu'il y a un rétablissement musclé de l'ordre, les forces de sécurité quittent les lieux sans que les politiques ne soient en mesure d'éradiquer les causes profondes de la crise. La centralisation accrue du pouvoir fait qu'aucune initiative ne peut être prise sur place, sans que la feuille de route partant d'Alger arrive.
Au sujet des politiques, il faut dire que si en Kabylie, les événements de 2001 ont pesé sur les forces politiques existantes, au M'zab, leur faible présence ne leur permet pas de jouer un rôle notable.
En effet, la sociologie de l'implantation des partis politiques et des associations de la société civile dans cette vallée ne les autorise pas à agir en fédérateur.
Les partis bien implantés chez les Mozabites ne le sont pas de la même manière chez les Chaâmbas et autres populations arrivées dans la région. De leur côté, les formations qui ratissent chez les Chaâmbas, ne sont pas bien présents chez les Mozabites.
Cette situation, articulée à l'absence de coordination entre les partis et à leur incapacité à agir de concert, fait que la classe politique se suffit de déclarations et autres communiqués de presse.
Aussi, si les partis sont dépassés par les événements, il en est de même des notables et autres personnalités de la région qui observent un silence assourdissant qui contraste avec leurs ambitions, comme est le cas de Ahmed Benbitour.
À l'exemple de Abderahmane Hadj Nacer, l'élite de la région, ou originaire de la région, doit prendre la parole et œuvrer à peser sur le cours des événements.
Pour conclure sur ce point, j'estime que :
- ces événements doivent nous pousser à trancher la question suivante : "L'Algérie a-t-elle besoin de partis populaires, bien implantés, capables d'encadrer la société, ou, d'appareils sans bases sociales dont le seul rôle est de négocier des quotas et de légitimer une démocratie de façade ?"
- Ces événements nous ont révélé l'inconscience et l'inconsistance de la majorité des partis politiques présents à l'APN. Leur "refus" d'instituer "une commission d'enquête parlementaire" capable d'éclairer le peuple algérien sur les tenants et aboutissants de ce drame est une faute politique.
Différences
En 2001, l'instigateur des événements de Kabylie était un clan du régime qui avait ramené Bouteflika en 1999 et qui avait saisi, peu de temps après, que l'ancien ministre des Affaires étrangères de Houari Boumediene voulait se libérer de son emprise. Pour cette raison et d'autres, il a allumé le feu.
Au M'zab, il est difficile d'identifier le clan ou la partie qui avait allumé le feu et qui l'entretient...
En 2001, la population de Kabylie avait en face les forces de l'ordre qui avaient usé d'armes de guerre sans décernement aucun. Au M'zab, la population est en face d'elle-même; elle s'entretue à coups de pierre avant d'arriver aux fusils de chasse, cela devant des forces de l'ordre incapables de ramener le calme.
En 2001, les événements avaient permis aux groupes terroristes de s'installer dans les maquis de Kabylie ; créant une sorte de Cheval de Troie au cœur de cette région rebelle.
La mise en quarantaine de la gendarmerie, l'éclipse de la police avaient laissé le champ libre aux terroristes qui ont même tenté de diffuser leurs slogans au début des émeutes.
Au M'zab, les terroristes étaient déjà là, ils sont en action sous les cagoules et sur des motos... Natif de Ghardaïa, Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe terroriste "les Signataires par le sang", ne peut être étranger à ce qui se passe ; d'autant plus que ses relations avec les réseaux de trafic d'armes et autres sont connus de tous.
En 2001, malgré la répression aveugle et criminelle, le conflit est resté dans le cadre national. Ferhat Mehenni qui réclame aujourd'hui l'indépendance de la Kabylie n'avait pas encore lancé son mouvement. Faut-il rappeler qu'il l'avait fait lorsque les émeutes avaient atteint Khenchela, Skikda, Annaba et d'autres villes ! Façon bien "intelligente" de maintenir la "spécificité" Kabyle ! Au M'zab, beaucoup de puissances s'intéressent de près. Des chaînes et des sites de la fitna alimentent le conflit ; des appels pour une protection internationale pour la région du M'zab sous l'égide de l'ONU et de l'Union européenne sont lancés par des personnages de la région comme le Dr Kamel-Eddine Fekhar.
En 2001, le contexte politique régional était stable, malgré les tensions entre l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahra occidental. À l'échelle internationale, le 11 septembre 2001 avait ouvert une période de guerre mondiale contre le terrorisme. Les Etats qui souffraient de ce fléau, comme l'Algérie, se retrouvaient réconfortés par la nouvelle conjoncture et commençaient à sortir doucement de leur isolement.
En 2015, une ceinture d'insécurité entoure l'ensemble des frontières du pays. Des pays du monde arabo-musulman sont détruits à l'exemple de l'Irak, la Libye, la Syrie, le Yemen ; à retenir que ces pays étaient tous, jadis, dans le front du refus avec l'Algérie.
Conclusion
En ces moments sensibles, la confidence de l'ex-président français Nicolas Sarkozy à l'ex- président du Conseil de transition de la Libye, Mustafa Abdul Jalil : "Patientez et vous verrez ce qui va se passer en Algérie dans un an et l'Iran dans trois ans" ; l'attaque de Tiguentourine, le 16 janvier 2013, par le groupe de l'omniprésent Mokhtar Belmokhtar, le financement du Qatar, via El-Magharibya, d'une chaîne TV en tamazight, doivent nous inciter à plus de vigilance.
Après le contrat pour l'indépendance, un contrat pour l'instauration d'un Etat de droit, garant des libertés, est plus qu'une urgence.
B. T.


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