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"Il y a des mensonges à combattre et des vérités à rétablir"
Mme Nouria Benghebrit à "Liberté", au sujet de la polémique sur l'enseignement des langues maternelles
Publié dans Liberté le 05 - 09 - 2015

Dans cet entretien, Mme la ministre préfère prendre de la hauteur par rapport au procès dont elle a été l'objet de la part des milieux conservateurs, préférant concentrer l'intérêt de son département sur les enseignements, en particulier le début des cours, le 6 septembre et surtout une année scolaire à 32 semaines.
Liberté : La rentrée scolaire est prévue pour le 6 septembre, vos différentes structures sont-elles prêtes à assurer une bonne rentrée ? Les cours, comme vous l'aviez annoncé, commenceront-ils bien le 1er jour de la rentrée ?
Mme Nouria Benghebrit : Permettez-moi de rappeler que la rentrée scolaire se prépare dès le mois de mars. Des bilans sont établis, des projections sont construites, des actualisations sont élaborées et un cadrage stratégique est réaffirmé par rapport aux objectifs contenus dans la loi d'orientation sur l'éducation 08-04. C'est ainsi que les concours pour le recrutement des enseignants, les examens professionnels pour les postes de directeur d'établissement, la diffusion du livre scolaire, la mise en œuvre de la carte scolaire, le démarrage des stages de formation dès le mois de juillet, les opérations relatives à la numérisation du secteur ont été réalisés durant tout l'été... Notre objectif, dès cette année, c'est de réaliser deux opérations d'envergure pédagogique nationale : premièrement, une rentrée pédagogique, c'est-à-dire une rentrée centrée sur les cours et les apprentissages et non sur un fonctionnement purement administratif : tout ce qui relève des inscriptions et des réinscriptions des élèves, des emplois du temps des enseignants et des élèves, des transferts, des recours, de l'acquisition des manuels scolaires, de l'ouverture des cantines scolaires doivent être pris en charge avant la fermeture des établissements scolaires, c'est-à-dire le 20 juillet. Deuxièmement, atteindre 32 semaines d'enseignement, conformément à la loi d'orientation 08-04, et en même temps, aux normes internationales en matière de temps scolaire, tous cycles confondus : primaire, moyen, secondaire.
Le premier cours commencera le 6 septembre avec "la solidarité" comme thème introductif à cette année : solidarité envers les moins nantis dans notre société, physiquement et socialement, en commençant par les enfants aux besoins spécifiques, les enfants de Ghardaïa, les enfants victimes des accidents de la route, des intempéries... La solidarité est une entrée pédagogique, la citoyenneté est une sortie sociale. La solidarité, nous la voulons moins un discours qu'un comportement individuel et collectif, moins une rhétorique qu'un acte concret : visite aux malades, hommage aux agents de la Protection civile et aux éléments de l'Armée algérienne, entraide et jumelage entre des écoles du Nord et du Sud, etc.
La proposition d'experts pour une utilisation des langues maternelles dans les premières classes du primaire a réveillé les tenants d'une idéologie dépassée et les attaques que vous avez subies relèvent de l'insulte. Qu'avez-vous à leur répondre ?
Dans ce cadre, il y a toujours des mensonges à combattre et des vérités à rétablir, mais en tant qu'institution éducative, nous nous devons de veiller à deux dispositions : la conformité et le respect. La conformité des décisions à prendre par rapport à un cadre référentiel national (Constitution, loi d'orientation) et à des structures de validation officielle qu'est le Conseil des ministres. Outre les démentis officiels et les explications — témoignages apportés par des participants à la conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école qui s'est déroulée au Palais des nations les 25 et 26 juillet 2015, regroupant plus de 1 100 présents au titre de 42 catégories sociales : cadres de l'Etat, professionnels de l'éducation, universitaires, représentants syndicaux et associatifs, écrivains, journalistes... le ministère de l'Education nationale regrette que continue la production de discours générant le doute et la suspicion, sur la base d'extrapolations qui n'ont rien à voir avec le contenu réel d'une recommandation, issue des travaux d'un atelier de ladite conférence. Conformément à la loi d'orientation sur l'éducation 08-04 et aux autres textes officiels de référence nationale, la langue arabe est la langue des enseignements et des apprentissages. Quant aux interactions des langues et des disciplines en contexte scolaire, leur enseignement/apprentissage relève d'un niveau de scientificité et de technicité adossé à des domaines de connaissances et de spécialités de recherche, en Algérie, au Maghreb, dans le monde arabe et le monde entier, que sont la didactique des disciplines, les sciences du langage, les sciences de la cognition, les sciences de l'éducation, la neuropédagogie.
La conférence nationale s'est achevée sur des propositions pédagogiques. Ces propositions seront-elles appliquées dès cette rentrée, notamment la fin de l'examen de fin du cycle primaire, l'intégration de la fiche de synthèse dans le calcul de la moyenne du bac, ou faudra-t-il qu'elles soient d'abord actées par le gouvernement ?
Actées par le gouvernement, est un passage obligé pour ces propositions. La conférence nationale des 25 et 26 juillet a été préparée pour formaliser un niveau d'exigence scientifique et de pertinence académique et professionnelle que nous avons voulu dès le départ ; dans le seul but d'engager et d'approfondir grâce aux résultats remarquables atteints par le système éducatif algérien sur un plan quantitatif, le processus de la réforme de l'école entamée en 2003, dans une seule et unique direction : le défi de la qualité. 99% des interventions et des recommandations ont porté sur le pédagogique.
La prise en compte des 230 recommandations (et non décisions) portant sur des volets engageant l'avenir du pays, tels que, à titre d'exemple, la refonte des examens officiels (5e, BEM, bac), la généralisation du préscolaire, l'organisation du temps et des rythmes scolaires, la centration sur les langages fondamentaux, la primauté à donner au cycle primaire, les programmes de deuxième génération, le renforcement de l'option scientifique et technologique dans les cursus scolaires, la numérisation du secteur et des ressources pédagogiques, la formation, la place du patrimoine et de la littérature nationale, les valeurs algériennes, l'enseignement de tamazight, la citoyenneté et l'éthique, la dimension nationale dans le système éducatif, les standards et la comparaison internationale... relèvent, pour la majorité d'entre elles, d'un niveau technique, de la responsabilité du travail des pédagogues et d'experts et certaines nécessitent un accord préalable du gouvernement en raison de leur incidence sur l'organisation générale du système telle la refonte des examens officiels.
À cet égard et à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du moudjahid le 20 Août à Constantine, M. le Premier ministre a clairement spécifié les niveaux de responsabilité dans ce domaine.

À chaque rentrée scolaire, se posent invariablement deux problèmes particuliers, à savoir le déficit en infrastructures et aussi le déficit des enseignants en langues étrangères, notamment dans le sud du pays. Quelles sont les dispositions prises cette année ?
La création d'infrastructures scolaires obéit aux besoins de la carte scolaire relative aux effectifs de la population scolaire ou scolarisable. L'opération est planifiée et étudiée avec des projections d'effectifs jusqu'à l'horizon 2030, au niveau de l'éducation nationale de telle manière à prendre en charge les effectifs annuels des élèves avec une tendance continue vers l'amélioration du taux d'occupation des locaux, conformément aux objectifs de la réforme du système
éducatif. La réalisation de ces infrastructures, assurée par les Dlep (Direction du logement et des équipements publics de wilaya), fait face parfois à des lenteurs et retards dus à plusieurs raisons, notamment la défaillance des entreprises de réalisation, l'infructuosité des marchés, le manque d'assiettes foncières et, surtout, les contraintes induites par le plan de charge énorme de réalisation des programmes colossaux de logements. S'agissant de l'encadrement, un concours de recrutement des enseignants a été organisé en avril 2015 et a permis de pourvoir l'ensemble des postes budgétaires vacants. Le nombre de candidats par palier et par grade a été nettement supérieur par rapport aux années précédentes et cela à la faveur de nouvelles dispositions : l'amendement de l'arrêté du 7 avril 2014 portant liste des titres et diplômes requis, l'extension du réseau des universités à travers le pays ainsi que le programme des logements du Sud dans ses deux déclinaisons (4 200 logements +1 630 logements, donc un total de 5 830 unités), de Son Excellence Monsieur le président de la République. Ce sont des dispositions qui ont énormément contribué à la prise en charge de ce problème et ont permis de pallier le manque de diplômés dans le Sud, notamment en langues étrangères.
O. Ouali/S.Aït Iflis


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