La maison de jeunes Larbi-Ahcène d'Aïn Zaouia dans la daïra de Draâ El-Mizan (40 kilomètres au sud de Tizi Ouzou) a abrité, jeudi, une cérémonie fort émouvante de remise des clés de logements aux sinistrés d'Ikouvâne, un village de Boumahni, rayé de la carte de la commune suite à un gigantesque glissement de terrain survenu le 11 mars 2011. Depuis, les trente-et-une familles menacées par cette catastrophe, ont été recasées dans des écoles désaffectées et les locaux de la maison de jeunes de Boumahni dans des conditions de vie lamentables. Bien avant la réception des logements réalisés dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP/ 2001), l'APC a étudié soigneusement leur situation à tel point que la liste des bénéficiaires qui a été affichée depuis quelques jours déjà n'a pas été contestée. "Nous avons déployé tous nos efforts pour mener à terme ce projet car nous savions que vous viviez dans des conditions difficiles", dira aux familles concernées Merzouk Haddadi, le P/APC d'Aïn-Zaouïa. Et de poursuivre : "Je suis très content qu'aujourd'hui on vous remette les clés de vos logements après cette attente qui a duré presque cinq ans. Toujours est-il que je vous souhaite de passer une joyeuse fête de l'Aïd d'autant plus que ces logements sont dotés d'électricité et d'eau potable en attendant que le gaz naturel soit branché dans les prochains jours". En plus des membres de l'exécutif communal, étaient invités le SG de la daïra de Draâ El-Mizan et les présidents des comités de quartiers. Le maire invitera ces derniers à accueillir comme des frères ces villageois dans cet important centre urbain. "Ce sont tous des citoyens de la commune. Je vous exhorte à leur faciliter l'intégration parmi vous", insistera-t-il. La remise des clés s'est déroulée dans une ambiance festive. "Nous remercions les autorités locales qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour nous permettre d'occuper ces logements neufs avant l'hiver. Je vous dirais cependant que c'est avec un pincement au cœur et beaucoup de regrets que je vais quitter le village où je suis né et où j'ai passé mes soixante ans. Cependant, dans la vie, il faut toujours accepter le sort qui nous est réservé", nous déclarera un sexagénaire que nous avons approché au terme de cette cérémonie. Par contre, d'autres familles n'appréhendent pas de la même manière ce dépaysement. "Dieu merci, nous quitterons définitivement la salle de classe où nous avons passé quatre années de misère. Grand merci aussi à tous ceux qui ont veillé pour nous remettre ces clés la veille de l'Aïd El Adha", se suffira de nous dire, larmes aux yeux, une femme qui reçut les clés des mains d'un vice-président de l'APC. O. G