Résumé : Samir raconte à sa sœur les détails de sa relation avec Ilhem et lui demande de l'orienter et de l'aider. Il y avait aussi les jumeaux qu'il devrait récupérer de la clinique. Hasna arrive sur les faits et se propose de les prendre en charge. Mais Malika était tout indiquée dans cette affaire, et Samir l'exhorte à les garder chez elle durant quelque temps. Samir s'approche de sa mère et l'embrasse sur le front : -Je te remercie maman... Malika va s'en occuper... Elle me doit bien ça... N'est-ce pas ma chère sœur ? Malika ébauche un sourire : -Ai-je le choix ? Moi, qui voulais t'accompagner au Sud le week-end prochain pour réconforter Mordjana... -Je suis désolé Malika... Je ne savais pas que le destin allait, encore une fois, me jouer un tour aussi rocambolesque... Je vais courir à la clinique pour prendre des nouvelles d'Ilhem, et récupérer les petits... Tu veux bien m'accompagner ? -Oui, bien sûr Samir... Après tout, c'est de mes petits neveux qu'il s'agit. Ilhem semblait dormir. Malika passe une main sur la vitre de la salle de réanimation et sentit ses yeux se mouiller. La jeune et jolie fille qu'elle avait connue n'était plus que l'ombre d'elle-même et était en train de quitter ce monde en laissant derrière elle deux orphelins et un homme qui l'avait tant aimée... -Elle ne souffre pas, murmure-t-elle. -Non... On lui a administré un tas de sédatifs. Elle dort d'un sommeil artificiel. -Les médecins ne lui donnent vraiment aucune chance ? Samir secoue sa tête : -Ils disent tous que ce serait un miracle si elle s'en sortait... Malika secoue sa tête : -Ilhem est entre les mains du divin... Peut-être aura-t-il pitié d'elle ? -Je l'espère de tout cœur. Ils se rendirent ensuite à la nurserie pour récupérer les jumeaux. Malika avait ramené un porte-bébé et une petite couverture. Elle prend les petits dans ses bras et les contemple un moment avant de lancer d'une voix étranglée : - Pauvres petites créatures ! Ils sont tellement mignons, et tellement fragiles ! Elle les dépose avec soin dans le porte-bébé, et les couvre bien : -Allez, viens, Samir, ramène-moi à la maison... -Chez-toi où chez moi ? Malika réfléchit rapidement. Si elle ramène les enfants à la maison, Hasna ne va pas hésiter à appeler Fettouma et Djoher pour les leur montrer, et bientôt toute la famille et même le quartier seraient au courant de toute l'histoire. Et puis, si Mordjana revenait du Sud, elle sera doublement choquée. -Je préfère rentrer chez moi, Samir... Ces petits ont besoin de soins et de tranquillité. Mes enfant sont assez grands maintenant pour être autonomes... Je serais plus libre pour m'occuper de tes jumeaux... -À ta guise, Malika... Je ne sais vraiment ce que j'aurais fait sans toi.. -Eh bien tu aurais mis Mordjana au courant de toute cette affaire et la balle serait dans son camp pour la suite des évènements... -Et à ton avis, comment aurait-elle réagi ? Malika hésite un moment avant de répondre : -Je pense qu'elle aurait fini par accepter cette réalité, aussi amère soit-elle. Samir baisse les yeux. Il aimait Mordjana, et n'imaginait pas vivre sans elle un jour. Si elle le quittait maintenant, c'est toute sa vie qui va s'écrouler. Il suit sa sœur qui se dirigeait vers la sortie avec le porte-bébé, et la dépose chez elle tout en lui recommandant de prendre soin de ses petits, et de l'appeler en cas de besoin. Puis, il rentre à la maison pour prendre un bain et se changer. Il n'avait pas récupéré de ses fatigues, et sa secrétaire n'avait pas cessé de lui rappeler des rendez-vous ratés. Il jette un coup d'œil à sa montre, et constate que la journée était avancée. Il sortit dans la cour et surprend son père. Le vieil homme s'était installé sur les dernières marches d'escalier et tenait une bouteille de vin dans sa main. -Père ! Que fais-tu là ? Depuis quand es-tu rentré ? Si jamais maman te voit avec ta bouteille, elle viendra la fracasser sur ta tête. Aïssa se met à ricaner : -Tu crois que je m'amuserais à boire en pleine cour si elle était là ? (À suivre) Y. H.
