La maison d'édition Dar Khettab vient de rééditer le dictionnaire "Français-Arabe algérien" de Belkacem Ben Sedira. Ce petit bijou, datant du XIXe siècle, comporte des mots, des termes et expressions employés par nos arrières grands-parents. "La réédition du dictionnaire Français-Arabe algérien, de Ben Sedira, n'a d'autre ambition que de réhabiliter notre langue de communication et de mettre cet outil d'échange à la portée de tous ceux qui souhaitent retrouver les mots qu'utilisent leurs parents", peut-on lire dans la préface de Djaffar Lesbet. Et de continuer : "Aux jeunes générations, il apportera le complément leur permettant de s'exprimer ‘naturellement' dans leur langue, d'échanger, de la réhabiliter et l'enrichir." Dans son écrit, Djaffar Lesbet précise que la langue algérienne est limitée seulement de 500 à 1000 mots "qui forment la base des échanges quotidiens, malaxés à des termes français algérianisés tels que ‘krazatou-écraser' ou encore ‘pentère-peintre' . Ce constat est honteux, sachant que le dictionnaire est composé de plus de 15 000 mots. D'ailleurs, il insiste sur le devoir d'enrichir notre langue. "La langue demeure le véhicule essentiel ; mais pour communiquer et prétendre enrichir le capital de l'humanité, il faut tout d'abord savoir et pouvoir échanger avec les siens dans sa propre langue." Et de renchérir : "La conscience de soi est nécessaire pour aller vers autrui. Ben Sedira a participé à cette quête vers l'universel. En maitrisant les deux langues, il a recueilli les mots dans les salles de tribunaux où il était traducteur. Il a su trouver à chaque terme son équivalent en français." À travers ses 1338 pages, ce dictionnaire permet de prendre connaissance de multiples mots ou expressions qu'on n'utilise plus dans la vie courante, et même certains sont quasiment inexistants. À l'exemple de "mejles el-bled", traduction de municipalité, dans notre langage quotidien c'est devenu "baladia". Dictionnaire Français-arabe algérien. Nouvelle édition algérienne, de Belkacem Ben Sedira. Editions Dar Khettab, 2015, 1338 pages.