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Affaire Sonatrach I : les révélations de Mohamed-Réda Meziane
Rebondissement, hier, au 9e jour du procès
Publié dans Liberté le 06 - 01 - 2016

L'audition hier, de Mohamed-Réda Meziane, fils aîné de l'ancien P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, quant au marché du gazoduc reliant Hassi R'mel à Koudiat Draouche dans la wilaya d'El-Tarf dont le lot n°3 allant d'Aïn Djasser à Koudiat Draouche, attribué aux Italiens de Saipem Contracting Algeria, a constitué un rebondissement dans l'affaire Sonatrach I dont le procès se poursuit pour le neuvième jour au tribunal criminel d'Alger.
Les auditions des accusés dans le cadre des marchés de télésurveillance se sont achevées hier matin et le tribunal criminel a ouvert le dossier du marché du gazoduc reliant Hassi R'mel à Koudiat Draouche dans la wilaya d'El-Tarf.
Le tribunal criminel a abordé hier le deuxième volet de l'affaire Sonatrach I lié au marché du gazoduc reliant Hassi R'mel à Koudiat Draouche.
Le premier accusé ayant comparu pour ce dossier est le vice-président chargé du transport par canalisation, Benamar Zenasni. Il a commencé par expliquer les conditions dans lesquelles ce marché a été attribué, soutenant que les procédures poursuivies pour son attribution ont été décidées bien avant sa nomination au poste de vice-président et qu'il a plutôt "pris le train en marche". "J'étais P-DG de l'Entreprise nationale de canalisations (Enac), filiale de Sonatrach et mon entreprise a même présenté une offre dans le cadre de l'appel d'offres lancé pour la réalisation de ce projet. Je n'ai été nommé vice-président qu'au moment de la présentation des offres financières et cela a été géré par mon prédécesseur, Hocine Chekirad", a-t-il indiqué.
En effet, pour ce marché décroché par Saipem, Sonatrach a lancé un appel d'offres qui devait être déclaré infructueux pour le lot n°3 allant d'Aïn Djasser à Koudiat Draouche avec une bifurcation à partir de Tamlouka dans la wilaya de Guelma pour aller à Skikda, à cause de l'insuffisance du nombre de soumissions. Parce que deux entreprises seulement ont présenté des offres au bout de l'appel d'offres, Saipem et la société française Sciecapag. "Or, poursuit-il, une décision a été prise au niveau de la direction de Sonatrach pour ne pas annuler la procédure et signer le contrat avec Saipem, qui était le moins disant avec 49 milliards de dinars contre 52 proposés par son seul concurrent Sciecapag".
"C'est Chakib Khelil qui a décidé de poursuivre la procédure malgré ses vices"
Selon les dires de Zenasni la poursuite de la procédure de cet appel d'offres malgré ses vices a été faite sur injonction du ministre Chakib Khelil. "J'ai gelé le contrat que je devais signer avec Saipem, vu le montant exorbitant de l'offre financière. Je connais les prix pratiqués étant donné que j'ai fait toute ma carrière dans le domaine du transport par canalisation d'autant que je dirigeais l'Enac, entreprise de réalisation des mêmes travaux", a-t-il dit. Et d'ajouter : "Le ministre, à qui nous avons rendu compte, nous a dit qu'il n'est pas question de l'annuler". "Vous auriez pu dire non !", a relancé le juge. "L'argumentaire du ministre m'a convaincu. Il a estimé que nous serons les perdants", a-t-il répondu.
Comment ? "Il m'a dit que rien ne garantit que les prix ne vont pas augmenter d'ici à là. Je lui ai demandé quelle était la solution et il m'a dit : allez négocier une réduction avec les Italiens", a révélé Zenasni. "Mais à partir du moment qu'on entre en négociations, cela devient du gré à gré", a commenté le juge. "Cette procédure nous offre une opportunité de négocier parce qu'elle n'était pas parfaite. Parce que si c'était un appel d'offres parfait, nous aurions dû accepter le prix initial proposé par Saipem qui était exorbitant", a justifié Zenasni. Il a déclaré qu'il a exigé une réduction de 25%. "J'ai envoyé une correspondance au ministre pour l'informer que nous étions entrés en négociation en précisant que j'avais exigé une réduction de 25%. Mais le ministre m'a demandé dans sa réponse de couper la poire en deux pour s'entendre sur une réduction de 12,5% alors que nous avions déjà obtenu de Saipem une réduction de 13% entre les deux correspondances. Nous avons quand même continué à faire pression sur les Italiens pour obtenir moins de 2% de réduction en plus ce qui a fait 15% de réduction au total", a-t-il clarifié.
Et de noter que c'était le P-DG Mohamed Meziane qui lui a demandé de signer alors qu'il pouvait obtenir plus de réduction. "Il a dit, pourquoi continuer les négociations si le ministre nous a fixé un objectif de 12,5% alors que nous avons obtenu 15%. C'est ce que j'ai fait en sollicitant une délégation de signature et organisant à la demande du ministre cette-fois-ci une cérémonie à l'occasion".
"Si j'avais de l'influence je n'aurais pas laissé Farid Bedjaoui prendre les 197 millions d'euros..."
Appelé à la barre, Mohamed-Réda Meziane, fils aîné de l'ancien P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, n'a pas nié les faits comme c'était le cas pour les marchés passés avec Funkwerk Plettac. Au juge qu'il a affronté avec les affirmations de Saipem indiquant qu'il n'y aucune trace de collaboration comme consultant, il a surtout essayé de minimiser ce qu'il a commis avec Saipem comparativement à Farid Bedjaoui : "Je suis un Algérien comme tous les autres Algériens. Si mon père était un jour P-DG, personne ne saurait ce qui allait se passer le lendemain. Je ne vois aucun mal dans le fait d'avoir travaillé à Saipem. Les deux fils d'Abdelhamid Zerguine travaillent chez Schlumberger qui, elle aussi, a des intérêts avec Sonatrach. Je peux donner une multitude d'exemples de ‘fils de'. Je ne vois pas le conflit d'intérêts à partir du moment où je ne suis jamais intervenu auprès de mon père pour favoriser la société dans laquelle je travaillais (Saipem, ndlr). La seule fois où je suis intervenu pour cette société c'était avant d'être engagé comme conseiller spécial de Tulio Orsi, ancien P-DG de la filiale algérienne de Saipem lequel m'a été présenté lors de la cérémonie de mon mariage en 2006 en Tunisie par Amel Zerhouni (épouse du fils de l'ancien ministre de l'Education Mohamed Brahimi El-Mili, ndlr). Il m'a demandé de voir mon père à cause du retard dans le paiement de 29 millions de dollars américains que Sonatrach devait à Saipem. Il m'a engagé deux mois après comme conseiller et j'ai continué à percevoir mon salaire jusqu'à l'ouverture de l'enquête par le DRS. Mais je n'ai rien caché et ils (les enquêteurs du DRS, ndlr) le savaient depuis 2007. J'avais donné, à la demande du responsable DRS au niveau de la compagnie, une copie de mon contrat de consulting avec Saipem. Tout le monde savait. D'ailleurs les enquêteurs du DRS n'ont, à aucun moment de l'interrogatoire, évoqué mon contrat de consulting. Ils ont cherché à en savoir un peu plus sur la relation d'Amel Zerhouni avec l'épouse du ministre Chakib Khelil (Nadjet Arafat Khelil, ndlr) et les affaires qui liaient Chakib Khelil à Réda Hameche. Farid Bedjaoui a reçu un virement de 13,5 millions d'euros sur son compte offshore pour le projet du GK3. Je ne dirai pas avec qui il travaillait mais, si j'avais vraiment de l'influence sur les décisions de Sonatrach je ne me serais pas contenté d'un salaire de 140 000 DA par mois et laisser Farid Bedjaoui engranger 197 millions d'euros dans des affaires avec la compagnie. Je ne vais quand même pas regarder en arrière. J'assume la responsabilité dans tout ce que j'ai fait."
Il convient de signaler que les avocats et le représentant du ministère public ont continué dans la matinée d'hier à poser leurs questions aux accusés à propos du premier volet de l'affaire lié aux marchés de la télésurveillance. Et, c'est le vice-président chargé de l'amont, Belkacem Boumediene, qui a gagné le gros lot de ces questions.
Il a disserté longuement sur les responsabilités dans l'organigramme de la compagnie, la délégation de pouvoir de signature, l'essence de la réglementation des marchés propre à la Sonatrach, la situation d'urgence créée par la menace terroriste guettant les installations pétrolières et gazières. Les questions ont porté justement sur ses prérogatives et sa capacité à dire non à son supérieur hiérarchique ainsi qu'au ministre de tutelle. Belkacem Boumediene a ainsi souligné que sa structure administrative n'était pas le maître de l'ouvrage et que les contrats signés avec le groupement Contel Funkwerk devaient être établis après analyse et vérification plutôt au niveau de la direction régionale concernée, à savoir Hassi-Messaoud et la division production. "La vérification relève des prérogatives des commissions des marchés et les demandes de délégation de signature me parviennent à travers les structures juridiques compétentes qui ne m'auraient pas proposé de les accorder si cela posait problème", a-t-il indiqué.
Lyas Hallas


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