Avec un toit qui coule, des murs fissurés et noircis par l'humidité et un environnement négligé, on a beaucoup de peine à croire que cette mythique baraque de fortune a contribué à la formation de nos meilleurs boxeurs qui font aujourd'hui honneur au pays. Pourtant, c'est de cette école de boxe du Chabab Riadhi de Boumerdès (CRB), créée en 1987, que sont sortis les meilleurs pugilistes du pays, tels que Mohamed Flisssi, Abdelhafid Benchabla, Keddache Zoheir, pour ne citer que les trois des six boxeurs algériens qualifiés pour les Jeux olympiques de Rio de 2016. Mais on peut aussi citer les champions d'Afrique Tariket Rachid et Bouhadi, ou encore le champion arabe Amrouche, et des dizaines autres ayant défendu les couleurs nationales aux quatre coins du monde. Tous ces boxeurs ont été formés et lancés par Slimane Belounis, un diplômé APB (Aiba Pro Boxing) qui a accompagné de nombreuses fois Mohamed Flissi dans ses déplacements à l'étranger. Cet amoureux du noble art et grand formateur qui dirige cette pépinière ne cesse de réclamer aux autorités un peu d'égards pour cette école qui a beaucoup donné à la boxe algérienne, à commencer par l'épineux problème du terrain sur lequel est érigée la baraque. Un terrain réclamé aussi bien par l'Institut du pétrole (IAP) que par l'APC de Boumerdès. Un litige qui dure depuis plusieurs années sans que personne intervienne pour lui trouver une solution. Une telle situation, en sus de l'état lamentable de l'école, risque d'hypothéquer les objectifs tracés par Slimane Belounis qui, en dépit de ces problèmes, est arrivé à préparer la relève des Flissi, Benchabla, Tarikat et autres. Parmi les talents découverts qui vont assurément représenter l'Algérie dans les années qui viennent, on peut citer Benamane Mounir, 16 ans, déjà champion d'Algérie, ou encore Yahiaoui Mohamed et Ouradj Mohamed Aziz tous deux âgés de 15 ans. Bellounis croit dur comme fer que le CRB va continuer à alimenter l'essentiel de l'effectif de l'équipe nationale de boxe. Boumerdès a été et sera toujours une pépinière de la boxe algérienne comme l'illustre si bien le parcours de Flissi Mohamed, meilleur sportif algérien de l'année 2015, l'année dernière, ou encore l'exploit inégalable obtenu par le défunt Soltani Hocine, qui reste à ce jour le boxeur algérien le plus titré et le seul sportif algérien ayant décroché deux médailles olympiques, une en or aux JO d'Atlanta-1996 et l'autre en bronze aux JO de Barcelone-1992. M. T.
