Ils s'en remettent à l'autorité, au moyen d'une pétition qui circule à Semmar afin de revendiquer le droit du sol. S'il n'en tenait qu'à la corporation de grossistes de Semmar, beaucoup de ces marchands de gros aimeraient voir aboutir la proposition de Saïd Guebli, le président de la Fédération nationale des marchés de gros des produits alimentaires, qui avait cité l'option d'une parcelle de terre d'une superficie de 57 hectares sur le territoire de la commune de Gué de Constantine. C'était là, l'avant-choix parmi l'alternative de deux autres lots de terrain, l'un à la zone d'activités de Baba Ali d'une surface de 120ha et l'autre à Birtouta d'une étendue de 80 ha, lors d'une "tripartite" qui a réuni le responsable du département ministériel du commerce, Bakhti Belaïb et Salah Souilah, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, l'Ugcaa. Et depuis, l'option d'un maintien de la corporation de grossistes au Gué de Constantine a fait l'effet boule de neige chez les grossistes de Semmar, sinon que ça a fait "tilt" dans l'esprit d'Ould Beziou Saïd, le vice- président chargé de l'environnement à la municipalité de Gué de Constantine : "D'occultes cercles s'évertuent à travers un jeu de coulisses à faire croire à l'opinion publique qu'il y a du désordre au marché de gros de Semmar, alors que la réalité est tout autre ! Et depuis, l'autorité a tendance à se focaliser beaucoup plus sur de prétendus désagréments qu'aurait engendrés le marché de gros sur les résidents des cités du Gué de Constantine, que de reconnaître et d'évoquer les retombées économiques ainsi que les bienfaits qu'il a engendrés pour le bien-être d'environ quatre mille familles qui ne vivent que de ça. Authentique ! D'ailleurs, la main- d'œuvre de ces grossistes, se recrute essentiellement parmi les jeunes du haï Casenave et jamais aucun de ces jeunes n'a revendiqué quoi que ce soit à l'APC, du fait qu'ils prospèrent ainsi chez les grossistes. D'autre part, au sein de l'exécutif communal, nul n'ose évoquer la perte des grossistes de l'assiette territoriale de notre commune, au motif que l'impact sera double, puisqu'en plus de la récession en matière de rente fiscale, s'ajoutera également le chômage des jeunes qui ira crescendo. Et en fait de proximité, l'actuel marché de gros sis à haï Casenave dans le genre intra-muros à Semmar est mitoyen uniquement de la cité 310-Logements et au lotissement El Hayat qu'il ne faut surtout pas confondre avec la cité du même nom". Accompagné de l'élu Ould Beziou Saïd, nous nous sommes rendus sur place, où l'ordre et la tranquillité règnent, particulièrement à l'entrée du haï Saïd-Redjaïa (ex-cité des 310-Logements), où l'état de la chaussée ne souffre d'aucune anomalie qu'aurait causée le trafic de camions de gros tonnage. Que nenni ! Du reste, et à notre arrivée, l'ensemble des grossistes avaient baissé le rideau et la circulation routière était fluide. En effet et contrairement à ce qui se colporte ça et là, l'activité du marché de gros de Semmar débute dès 6h du matin et à 13h, il n y a plus aucun manutentionnaire en vue. De la sorte, les grossistes réfutent l'accusation qu'ils sont à l'origine des embouteillages et si embouteillage il y a, cela ne peut être que l'œuvre de l'autopont vieillot qui assure la liaison de Semmar vers Baraki et qu'il est temps de changer. Ceci dit, la tendance générale qui se dégage de l'ensemble des grossistes, est de "rester à Semmar". "Pourquoi devrions-nous partir, alors que nous sommes si bien ici à l'endroit qui a vu naître il y a de cela plus de vingt ans, le holding des grossistes?" a-t-on su de ceux qui s'échinent au jour le jour, à approvisionner les épiceries et les superettes de quartiers d'ici et de l'Algérie profonde. Seul bémol, il se susurre "qu'il y aurait des non-dits à la limite inavouables au sujet du transfert du marché de Semmar vers d'autres cieux" disent certains. D'autres allèguent que "la mafia du foncier s'en est mêlée ! Pour preuve, jamais de mémoire d'habitants de Semmar, le sujet de transfert du marché de gros, n'ai drainé autant de ‘semsarine' dans le coin" nous dit-on. Autre grief : "L'Ugcaa n'est pas représentative des grossistes de Semmar, d'où la démobilisation des grossistes qui ne se reconnaissent pas dans cette organisation. Premier grief, l'absence d'alternance pour le renouvellement du mandat de ses membres. Outre cela, les sociétaires du bureau n'exercent aucune activité commerciale, si ce n'est que récemment, ils se sont inscrits au registre du commerce pour bénéficier d'un lopin de terre ici, à Baba Ali ou à Birtouta", a déclaré ce grossiste, qu'est très au fait de l'actualité de l'activité de gros et de demi-gros. D'autre part, nul ne s'oppose à la décision de l'autorité de transférer ce marché de gros, pour peu que l'emploi local soit préservé : "Sachez que le marché de gros nourrit à l'heure qu'il est, plus de 4 000 familles en plus de l'activité des commerces de proximité, du fait qu'aux dernières statistiques de la DCP, il y eu l'identification de mille grossistes qui emploient chacun, quatre ouvriers, en plus du personnel de manutention. Donc et partant de ces chiffres, le marché de gros de Semmar est réellement porteur de richesses et créateur d'emplois. Tout bien considéré, les grossistes de Semmar ont beaucoup de mérite à avoir insufflé de la vie à ce taudis perdu, notamment à l'époque où la plupart d'opérateurs économiques publics avaient mis la clef sous le paillasson pour les raisons que l'on sait" a tenu à ajouter ce marchand de gros. Alors, et pour y préserver l'emploi au jour J du transfert : "Le mieux est de prendre option pour l'endroit de l'extension de la zone industrielle de Semmar, soit à proximité du port sec, où il est aisé pour l'APC de bâtir des locaux à cession locative pour les grossistes de Semmar" s'est proposé l'élu de Gué de Constantine. En attendant, les grossistes de Semmar s'en remettent à l'autorité, au moyen d'une pétition qui circule afin de revendiquer le droit du sol à Semmar. L'appel à la sagesse sera-t-il entendu ? Louhal N.
