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"El Khabar ne mourra pas"
Rassemblement des travailleurs du groupe devant le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs
Publié dans Liberté le 05 - 05 - 2016

Le ministre de la Communication était la cible privilégiée des critiques, hier, lors du rassemblement de soutien à El Khabar. Le mot d'ordre "Grine, dégage" était scandé inlassablement.
Ce mercredi, dès 9h30 du matin, des travailleurs du groupe El Khabar occupent le trottoir opposé au siège du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs. Le procès qui oppose le groupe de presse au ministère de la Communication ne devait débuter que vers 11 heures. Des confrères du quotidien arabophone ont tenu à venir nombreux exprimer leur détermination à résister à la crise.
La veille au soir, un appel au rassemblement est lancé via les réseaux sociaux. Slimane Hamiche, l'un des plus anciens journalistes d'El Khabar, explique que le temps a manqué pour mieux organiser la mobilisation. "Nous nous sommes occupés de la circulation de la pétition. Nous avons envoyé çà et là des fax pour informer sur la manifestation." Les caméras de quelques chaînes de télévision privées sont installées face à la façade principale du tribunal.
Celles de chaînes d'information étrangères aussi (France24, Al Hurra...). Par grappes, les gens d'El Khabar et de KBC arrivent. Ils brandissent à bout de bras des fanions imprimés au logo du quotidien ; la Une de l'édition du jour portant un titre évocateur "Nous ne nous inclinerons pas" sur un portrait éclaté d'Omar Ourtilane, le rédacteur en chef assassiné par les terroristes le 3 octobre 1995 et des panneaux transcrivant des messages revendicatifs. Trois slogans déclinent les contours du combat : "Nous sommes tous El Khabar", "Grine est-il ministre de la Communication ou ministre de la publicité ?", "El Khabar ne mourra pas". Le nombre des manifestants est plus grand. Un dispositif sécuritaire important mais discret encadre les lieux. Un policier nous dit que les agents ont reçu l'instruction de ne pas bousculer les journalistes. Ces derniers crient haut et fort une rage de vivre... professionnellement. Le ministre de la Communication constitue la cible privilégié des griefs, des critiques. "Grine, dégage". Le mot d'ordre est scandé inlassablement. Des passants s'arrêtent, s'enquièrent de l'objet du rassemblement. On leur répond que des journalistes défendent la cause d'El Khabar.
Certains continuent leur chemin sans émettre le moindre commentaire. D'autres expriment leur sympathie avec les gens de la profession, malheureusement pas suffisamment nombreux pour une démonstration de force.
Un citoyen hoche la tête fataliste : "Si le pouvoir a décidé d'en finir avec ce journal, il ne faut rien espérer."
Aux environ de 10 heures, des représentants de partis politiques rejoignent les lieux. Pour Laalioui Benmokhi, membre du conseil consultatif d'Ennahda "la crise d'El Khabar pose le problème des libertés et de l'existence même du système politique en Algérie. Nous sommes là pour soutenir la liberté de la presse et d'expression". Interrogé sur son pronostic de l'issue du procès, il regrette que la justice soit embrigadée. "Elle obéit obligatoirement aux tenants du pouvoir. Je suis pessimiste", regrette-t-il.
Le Parti des travailleurs a délégué les députés Djelloul Djoudi et Ramdane Taâzibt au rassemblement. Ce dernier relève que le PT ne pouvait ne pas compatir au malheur d'El Khabar.
"Ce journal représente un repère, un symbole. Il a une histoire et une place chez le lecteur. Le menacer de disparition est une atteinte à la démocratie. Contrairement aux déclarations du ministre de la Communication qui a dit que trois journaux mettent en péril le pays, nous pensons que c'est ceux qui cherchent à museler la presse qui mettent en danger l'Etat. Se taire devant les dépassements, la corruption... c'est se rendre complice de la destruction de l'Etat. Nous avons besoin de médias qui posent les problèmes et qui mettent le doigt sur les plaies et non pas d'une presse qui accompagne les dérives", déclare-t-il. Son sentiment sur la justice ? "J'espère qu'elle se montrera impartiale, car déjà le ministre de la Communication est juge et partie dans cette affaire. Nous ne pouvons accepter la perspective de la suspension d'El Khabar", lance-t-il sans trop jurer de l'avenir de la corporation.
Les personnalités publiques multiplient les déclarations sous les cris des manifestants.
L'ancien ministre de la Communication, actuellement membre de la direction de la formation d'Ali Benflis, en l'occurrence Abdelaziz Rahabi, est fortement sollicité. Le directeur de publication-gérant du quotidien, Chérif Rezki, aussi. Le réalisateur Bachir Deraïs passe d'un groupe à l'autre. "Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette affaire. Je suis venu soutenir un journal que j'apprécie. C'est une voix et un point de vue que nous sommes nombreux à vouloir préserver", témoigne-t-il sans trop de fioriture.
Quelques mètres plus loin, Lakhdar Benkhelef, député du parti présidé par Abdallah Djaballah, exprime son adhésion et celle de sa famille politique à la cause du journal.
"El Khabar est victime d'un complot.
Par son ouverture éditoriale, le journal gêne les pouvoirs publics. Il a déjà subi des pressions par la voie publicitaire. Aujourd'hui, ils veulent régler leurs comptes avec lui à travers la justice. Pour cette raison, je dis que ce dossier constitue une grande épreuve pour le système judiciaire. Soit il est réhabilité, soit il est discrédité", soutient-il avant d'affirmer que l'homme d'affaires Issad Rebrab est également ciblé par la machination. "M. Rebrab rencontre des entraves dans ses projets d'investissement.
On veut faire d'une pierre deux coups. Les motifs de la plainte ne tiennent pas la route. D'autres hommes d'affaires possèdent un groupe de presse sans être inquiétés", poursuit-il.
Des responsables du RCD ont aussi fait le déplacement jusqu'au carrefour de Bir-Mourad-Raïs. "Le RCD est ici présent avec plusieurs cadres et militants pour dénoncer l'acharnement du pouvoir contre la presse indépendante et particulièrement El Khabar et pour s'insurger contre toutes les atteintes aux acquis démocratiques. Nous avons constaté que Hamid Grine n'admet que la presse servile ou laudatrice. Le RCD est, par contre, avec la presse indépendante de toute tutelle", souligne Athmane Mazouz, chargé de la communication au Rassemblement.
Vers 11h30, les avocats sortent de l'enceinte du tribunal. Ils sont entourés aussitôt par les journalistes. Le procès est reporté au mercredi 11 mai. Rendez-vous est donné pour une mobilisation plus forte ce jour-là.
Souhila Hammadi


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