Le Café littéraire de Béjaïa a organisé, samedi dernier, une rencontre autour de l'ouvrage collectif Femmes ici ou ailleurs, édité en 2014 chez les éditions El-Ibriz. La rencontre, qui s'est déroulée au théâtre de la ville, a été animée par Samira Bendris-Oulebsir, l'éditrice, et qui a signé un des textes. L'ouvrage réunit plusieurs textes rédigés par plusieurs femmes, issues de diverses cultures au cours d'ateliers d'écriture, mis en place par "la compagnie des trois sœurs". Ces ateliers, qui se sont déroulés en Algérie et ailleurs, se sont penchés sur la question de la relation homme et femme dans la sphère privée. Bien qu'elles soient des femmes de cultures différentes, de religions différentes, d'éducations différentes, sont-elles, pour autant, si différentes dans leur relation avec l'homme ? Pour en débattre, Samira Bendris est venue en compagnie de Khadija Aouaoua, une ancienne directrice de lycée, qui a également collaboré à cet ouvrage. On apprendra d'emblée que d'autres auteures ont préféré ne mettre que leurs prénoms à la fin de leurs textes "pour préserver leur vie publique et leur intimité." Les femmes se livraient dans leurs textes et n'imaginaient pas être publiées un jour. Pour l'éditrice, il était normal de respecter leurs souhaits. L'éditrice a estimé qu'elles ont participé, à leur échelle, à lutter contre les tabous. Occasion pour elle de rappeler que le but initial de l'atelier est de "se soulager dans un atelier de femmes où elles n'avaient rien à craindre." Elle a pu, durant cette aventure intellectuelle, noter à quel point la régression est grande dans les mœurs par rapport aux époques précédentes, où les femmes "n'étaient pas obligées de porter un certain genre d'habits et n'étaient pas suivies, surveillées et surprotégées par un frère, un père ou un parent trop envahissant." Quoique loin d'être littéraires, les textes sont, selon Samira Bendris, "très beaux et méritaient d'être publiés." Car les femmes qui avaient accepté de jouer le jeu s'étaient senties libérées dans cet atelier d'écriture où elles étaient entre elles, et elles avaient apprécié notamment le fait que le problème de ce rapport avec l'homme ne se pose en terre d'Islam seulement mais en Occident, en France plus particulièrement, le pays des droits de l'Homme. M. Ouyougoute
