La coalition arabe, commandée par l'Arabie Saoudite, a effectué jeudi soir des raids contre les positions des Houthis au Yémen, violant de fait la trêve de 72 heures, soutenue par l'ONU. L'aviation saoudienne a visé les Houthis à Jebel al-Nabishuaib, au sud-ouest de la capitale Sanaa, selon des témoins cités hier par les agences de presse. Les mêmes sources ont indiqué que les raids ont visé des sites stratégiques, abritant des installations de défense aérienne contrôlées par les forces fidèles à l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh (sunnite), qui sont alliées aux Houthis dans la guerre qui déchire le Yémen depuis mars 2015. Riyad a justifié ces nouveaux raids par des tirs des Houthis qu'il accuse de violer la trêve onusienne, ce qui semble absurde à regarder de près les sites visés par la coalition dite arabe, fortement soutenue par les Etats-Unis. D'autres raids aériens de cette coalition, qui intervient au Yémen pour soutenir les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont aussi frappé des positions rebelles à al-Jawf, une province du nord du pays, selon des témoins et des médias proches de Houthis. La trêve, entrée en vigueur après des pressions internationales mercredi à 23h 59 locales (20h 59 GMT), avait fait renaître l'espoir d'un possible règlement de ce guerre civile, doublé par une agression saoudienne et de ses alliés, qui a fait plus de 6 900 morts, 35 000 blessés et déplacé plus de trois millions de personnes depuis dix-huit mois, mais elle semble précaire. R. I./Agences
