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"Rahmet Rabi" : qui a failli ?
Le complément alimentaire retiré du marché après sa commercialisation pendant près d'un an
Publié dans Liberté le 15 - 12 - 2016

La grande question à laquelle aucun des départements ministériels concernés ne souhaite répondre est celle de savoir par quelle "magie" le produit, qui s'avère nocif pour la santé, a été vendu dans les pharmacies pendant plusieurs mois.
La commercialisation du complément alimentaire RHB "Rahmet Rabi", interrompue depuis mercredi dernier, continue de susciter moult réactions y compris celle du ministère de la Santé. Trois jours après la publication du communiqué de département de Bakhti Belaïb, le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière prend le relais et ordonne, à travers la Direction générale des pharmacies et équipements de santé (DGPES), "le retrait immédiat du complément alimentaire ‘RHB' (Rahmat Rabi) de toutes les pharmacies sur le territoire national". Dans une correspondance datant du 10 décembre 2016, et dont Liberté détient une copie, on peut y lire : "J'ai l'honneur de vous demander de veiller à l'arrêt immédiat de la commercialisation du produit cité en objet. La plus grande importance est accordée à l'exécution de la présente." Et de préciser : "Je vous demande de me rendre destinataire d'un rapport concernant des mesures prises dans ce cadre." Le document en question, note-t-on, a été destiné au directeur général du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), au directeur général du Centre national pharmaco et de matériovigilance et au Conseil de l'Ordre des pharmaciens. Autant d'organismes qui, visiblement, n'ont servi à rien pour éviter une telle situation de confusion générale auprès des citoyens et encore plus dans la cacophonie entre institutions. Mettre en avant, aujourd'hui, l'honnêteté intellectuelle... ou pas de la personne qui est à l'origine de la fabrication dudit complémentaire alimentaire n'enlève en rien de la responsabilité des différentes parties censées veiller au respect des lois et procédures en la matière. Cela fait des mois qu'une bataille médiatique au niveau des chaînes télévisées bat son plein tenant en haleine les trois millions de diabétiques en particulier et l'ensemble des Algériens en général en attente de ce "remède miracle" sans qu'aucune partie officielle ne se manifeste. Mieux encore, le fabricant du produit, qui assure avoir mené des recherches approfondies, reçoit les encouragements du ministre de la Santé qui est allé jusqu'à déclarer : "Je connais cette personne que j'ai fait venir moi-même de Genève pour travailler, ce n'est pas un charlatan, alors laissez-le travailler." Et d'insister : "Il faut encourager l'initiative." Depuis les choses sont allées, trop vite et nous nous sommes retrouvés, contre toute attente, avec un complément alimentaire vendu à 1 779 DA (non remboursable) en officine, et nulle part ailleurs comme il est d'usage pour les compléments alimentaires rencontrant un franc succès. La demande dépassait largement l'offre, selon les témoignages recueillis au lendemain même de sa commercialisation tant les Algériens se l'arrachaient. Il était même revendu en seconde main, comme on dit, loin de tout contrôle. Quelques jours plus tard, les choses prennent une autre tournure lorsqu'il s'avère que "le remède miracle" est "néfaste" et constitue un "problème de santé publique" comme soutenu par bien des personnes.
Vide juridique, ignorance de la loi ou laxisme ?
À la question de savoir quelle est la procédure à suivre pour commercialiser un complément alimentaire, au ministère du Commerce, on explique qu'"il n'existe aucune loi en la matière" et que "chacun est libre de fabriquer des compléments alimentaires à sa guise". C'est, cependant, ce même département qui s'est autosaisi pour retirer le RHB "par mesure de précaution" et a demandé à le soumettre à des analyses pour vérifier sa conformité. Devant notre insistance d'en apprendre davantage sur les règles et procédures, le ministère du Commerce se ravisera pour soutenir qu'"il n'y a pas de commentaires sur la question tant que les résultats des analyses ne sont pas encore connus". Or, Toufik Zaïbet a bel et bien présenté sur un plateau télévisé "l'autorisation préalable" de la part du ministère du Commerce en présence même du représentant de l'Ordre des médecins (autorisation provisoire ou préalable). Le président de la Fédération des associations de diabétiques, Noureddine Boussetta, a relevé, pour sa part, que "le produit est classifié dans la catégorie compléments alimentaires et a obtenu l'homologation du ministère du Commerce en vue de sa commercialisation". Cela dénote d'une défaillance administrative qui en dit long sur l'inefficience des règles et procédures si elles sont appliquées sur les uns et non sur les autres et remet en cause la réputation de tous les autres produits sur le marché rendant la protection de la santé du citoyen algérien à travers son alimentation et le complément d'alimentation de vains mots.
Le ministre de la Santé dans l'embarras
Force est de reconnaître qu'il n'est pas ordinaire qu'un ministre de la Santé s'implique autant dans la promotion d'un produit émanant d'un privé inconnu par la communauté médicale. Toufik Zaïbet, qui est à l'origine de la fabrication de ce complément alimentaire, s'est dit, tout de même, médecin diplômé de l'université de Genève pour s'avérer être un imposteur puisque lui-même reconnaît qu'il n'est pas titulaire du diplôme requis en la matière et qu'il n'a effectué à l'université de Genève que quelques modules. Un état de fait que le ministère de la Santé aurait pu aisément mettre au jour comme il aurait pu mener des tests et des recherches sur ce produit qu'il a commencé par appeler "médicament" à même de "révolutionner le monde de la médecine dont le diabète", ignorant toutes les mises en garde des médecins, et finir par reconnaître que "ce n'est qu'un complément alimentaire". À rappeler qu'il y a eu des médecins et des pharmaciens qui ont signé une déclaration dénonçant une propagande visant à promouvoir un faux médicament censé guérir le diabète et déplorant le soutien des autorités à la supercherie. La Toile s'approprie alors ce qui devient carrément "l'affaire RHB" divisant les Algériens entre ceux qui dénoncent l'arnaque et ceux qui crient à la jalousie et au lobby des producteurs de médicaments qui fait son effet, mais tous s'accordent à dire que "s'il y a problème, il revient aux autorités compétentes qui n'ont pas fait leur travail". Il se trouve que la situation se complique davantage lorsqu'on nous apprend que "le ministre de la Santé, en la personne d'Abdelmalek Boudiaf, n'est pas à son premier impair, d'une part, et, d'autre part, que le patron du laboratoire qui a produit le complément alimentaire RHB serait le mari de la fille d'un ex-ministre...".
Nabila Saïdoun


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