Le clou de l'audience d'hier a été, sans doute, le témoignage du médecin légiste qui a procédé à la constatation du décès et à l'autopsie d'Ali Tounsi. Le professeur Belhadj est catégorique : le défunt Tounsi a reçu deux balles dans la tête. "Quand Tounsi a reçu la première balle, il était assis, la tête en semi-flexion. Elle l'a atteint à la joue avec une sortie à l'épaule. Il a tenté de se lever, il a fait quelques pas, puis il s'est écroulé dans un état semi-conscient. Il a ensuite été la cible d'une deuxième balle, alors qu'il était à terre, au niveau du côté temporal droit, avec éclatement de la boîte crânienne. C'est la deuxième balle qui a causé la mort. Je confirme n'avoir constaté aucun impact ailleurs." À ce moment-là, l'accusé se lève et proteste : "Ce n'est pas vrai. J'ai ciblé le thorax et le bras droit." Oultache demande à voir les photos pour montrer du coton, visible sur l'une d'elles, sur le bras d'Ali Tounsi. Le professeur Belhadj explique que la photo en question a été prise après l'autopsie et le rituel musulman de lavage du corps. "Cela n'a aucune relation avec les orifices des balles", précise le médecin légiste. Il ajoute : "Il y a eu deux coups de balles simultanés. L'auteur du crime était près de la victime quant il a tiré. Vu que la tête était déjà au sol, la deuxième balle a eu un effet blast et donc explosif. J'ai fait le constat du décès environ une demi-heure après le crime. Le sang était encore chaud." Le corps a été transféré ensuite vers la clinique de la police Les Glycines pour des radiographies. L'autopsie a été pratiquée dans l'après-midi, vers 16h, au CHU Mustapha. Harcelé par les avocats de l'accusé autour de son absence lors de la levée du corps, le professeur Belhadj répond : "Le médecin légiste n'est pas tenu d'assister à la levée du corps. Son constat se base sur des faits scientifiques qui sont, dans cette affaire, sans équivoque." N. H.