Le chanteur a eu le grand privilège d'inaugurer, avant-hier soir, le traditionnel programme artistique "spécial Ramadhan", dans lequel il a offert à son public d'anciennes et nouvelles chansons de son dernier album. Qu'on le veuille ou non, la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou reste le temple incontesté et incontestable de la grande vedette de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet. Il a beau se produire à Alger, Oran, Constantine, Paris, Marseille ou Montréal où il a toujours drainé la grande foule et enthousiasmé son fidèle public, même au-delà de la Méditerranée, mais il faut bien admettre qu'il a bien du plaisir à retrouver la chaleur incomparable du merveilleux public de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. C'est une sorte de pèlerinage que l'illustre poète d'Ighil Bwamès vient effectuer, au moins une fois par an, surtout en ces soirées feutrées du Ramadhan où il revient régaler ses milliers de fans qui viennent souvent en famille pour s'abreuver de la musique et de la poésie de Lounis – comme on l'appelle familièrement en Kabylie – une façon de remonter le temps avec beaucoup de nostalgie et de repères de différentes générations. "Ce qui me fait réellement plaisir, c'est de constater que ce merveilleux public est constitué de femmes et d'hommes de plusieurs générations, car il y a des personnes âgées, des jeunes et des moins jeunes qui, au fil des années, me donnent la nette impression que nous formons une grande famille", nous dira en fin de spectacle l'artiste tout en sueur, du fait que la salle était archicomble et que les cordes vocales n'ont guère été ménagées pour réussir son show habituel. Il est vrai que lorsque Lounis Aït Menguellet retrouve l'ambiance particulière de cet établissement culturel de Tizi Ouzou, il ne peut s'empêcher de se surpasser en la circonstance pour réussir des shows exceptionnels et offrir quelques moments de bonheur et d'extase à cette "grande famille" qui n'a d'yeux que pour son fils adoré. À tout seigneur, tout honneur, ce fut en toute légitimité que Lounis Aït Menguellet eut le grand privilège d'inaugurer, avant-hier soir, le traditionnel programme artistique spécial Ramadhan, avant d'enchaîner deux autres galas qui peuvent s'avérer insuffisants pour ses milliers de fans qui viennent de toutes les contrées de Kabylie pour revoir leur idole et revisiter ainsi tout son riche patrimoine. En offrant à son fidèle public un spectacle haut de gamme et joliment agrémenté, comme de coutume, des anciennes chansons et des nouveaux tubes extraits de son dernier album, Aït Menguellet aura subjugué, une fois de plus, son "peuple" dans son "temple" sacré qu'est la maison de la culture Mouloud-Mammeri. "Les soirées artistiques du Ramadhan ont un charme particulier, car beaucoup de gens ont du plaisir à sortir en famille pour se divertir et se ressourcer, et pour ma part, je me sens réellement dans mon élément pour partager avec ce public enthousiaste et connaisseur des moments de joie, d'allégresse, de communion et de convivialité. On dit souvent que nul n'est prophète en son pays, mais apparemment je le suis chez moi et j'en suis heureux", avoue l'artiste qui se prépare d'ailleurs à effectuer un véritable périple à travers tout le pays, qui le mènera à la salle Atlas à Alger, "un autre temple" où il a toujours connu un grand succès, mais aussi dans plusieurs villes d'Algérie, à savoir Boumerdès, Bouira, Constantine et Oran pour ne citer que celles-là. Mohamed HAOUCHINE